vendredi 8 août 2008

Nuit d'amour en août

[Un jeune adulte d'une vingtaine d'années, accompagné d'une bien plantureuse fille du même âge, donc a priori en bonne compagnie, s'exprime calmement au portable, après avoir renversé deux containers de poubelle qui se trouvaient près de son chemin : « On est des Africains. Quand on a envie de frapper, on frappe. » Voilà la définition exacte du fasciste.

Lorsque l'heureux couple a disparu, la vieille voisine sort prudemment de son immeuble pour remettre les poubelles en place et en ramasser le contenu. A un voisin qui sort la tête par sa fenêtre : « Eh ben, c'est des gamins ! » On aurait pu s'attendre de la part de la septuagénaire, dite de souche, à un discours xénophobe, et peut-être même à un appel à voter pour le borgne. Au contraire. Il y a encore de l'espoir. Mais il est décidément du côté des croulants. Je remercie le renverseur des poubelles pour ce renseignement.]


Si je dis ici que l'ennemi
Etait un tas de poubelle
Je n'insulte point l'ennemi
Puisqu'il n'était en effet rien qu'un tas de poubelle.

Mais comment cela se fait-il donc ?
Sûr, si l'on reconnaît la classe de quelqu'un
Par le rang de ses ennemis, il n'est point de bon aloi
D'avoir un tas de poubelle comme ennemi.

Faudrait-il élever le combat au niveau
Où un tas de poubelle ne sert plus d'ennemi ?
Je n'en sais rien ; l'homme de bien
N'a point de pareil tas comme ennemi
Et même pas
Les ennemis de pareil tas.

8 Août 2008

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