lundi 24 août 2009

Voile et ventilateur

Lorsqu’il fait très chaud
Un joli corps se prélasse sous le ventilateur.
Il me fait un peu envie, mais
Ce n’est pas le moment d’y toucher.
Lorsque la fesse recherche, toute nue, du réconfort
Sous un ventilateur, l’attouchement est malvenu.

Ce sont, en mauvaise saison, les épidermes emmitouflées
Qui ne rechignent pas à la patte brûlante
Qui précautionneusement, sans faire passer du vent, se
Faufile sous le lainage. Las ! quand ce sera
Autrement simple, elle ne fera que déranger, cette
Patoche farfouilleuse.

Lorgnons donc vers les silhouettes camouflées
Dès qu’un échauffement nous effleure.
Or, c’est risqué, ça demande de l’imagination et
De l’anticipation hasardeuse ; cela devient une affaire
De croyance, et cela nous amène tout droit
Au paradoxe oriental.

Beau paradoxe si, pour satisfaire à ton érotisme des chaleurs
Tu n’as rien de mieux à proposer que de m’envelopper
En pleine canicule d’un tchador. C’est donc ça, dis ?
– On pourrait conjuguer voile et ventilateur
À l’instar des bateaux sous la brise
Ou la surprise faite à Marilyn.

S’il suffisait seulement
Que je souffle.


20 Août 2009, La petite série des organes, 3

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