lundi 29 novembre 2010

Scènes de la vie conjugale


I. Presque comme chez les Schmidt


Il boit ce que lui donne sa femme.
Plein de confiance.
Il ne pense pas qu’elle puisse avoir l’intention de l’empoisonner.
Il avale également les pilules qu’elle lui tend.
Candidement. Sans demander à lire la notice.
Et il a raison.
Sa femme n’a nullement l’intention de l’empoisonner.
Quelle chance. Voilà un couple heureux.
Sa femme ne veut que son mieux.
Il se pourrait même qu’il survive à une telle femme.


II. Circulation opposée

À ses côtés, à la place du mort, elle émet
De petits bruits lorsqu’il double.
Que ça l’agace, lui !
Pas la peine que tu participes, lui dit-il ; si je fais
Une connerie, tes gémissements ne sauveront rien ;
Détends-toi donc et laisse-moi rouler comme je l’entends.

Tu conduis très bien, l’assure-t-elle, mais
C’est plus fort que moi.
Ce n’est pas une question de confiance, seulement :
C’est toujours le sort commun qui nous arrive en face.


III. La bonne température


En hiver
Chacun d’eux a son idée quant à la température idéale.
Ils passent leur temps à augmenter ou à baisser le thermostat.
Dehors il fait froid, mais dedans ça chauffe.
L’évolution va de la guerre froide vers la guerre chaude.

L’hiver a ça de bon que dans l’intimité des chaumières
Il échauffe d’abord les esprits.
Le reste de l’année, pas moyen de se rendre
Mutuellement responsable du climat ; en hiver, si.
L’incommodité est alors tricotée main.


IV. Le rival honni

Quelque chose de déglingué à la maison.
Pas de problème, il s’en occupera lui-même.
Hors de question de faire appel à un étranger.
Aucun couple, dit-il, ne supporte l’intrusion d’un tiers.
Bien obligée, elle attend. Fidèle mais impatiente.
Ne me presse pas, dit-il, on peut aussi vivre
Avec une chasse d’eau déglinguée.
À la fin, elle menace de profiter de son absence.
A peine le mot « plombier » prononcé, ils se déchirent.

Rien que des chimères peuvent briser un couple.


V. Ménage à trois

Pourtant, ces deux-là ne sont pas seuls au monde.
Un gosse qu’ils ont voulu éduquer chacun à sa manière.
Et comme on sait, trop de cuisiniers gâtent la sauce.
Le gosse a donc énormément de défauts :
Tous ceux de son père et ceux de sa mère.
Pourtant, il s’agit d’un enfant des plus réussis :
Il dispose de toutes les qualités du père
Et toutes celles de la mère.

En fait, c’est au père et à la mère
Que manque la moitié des défauts et qualités.


VI. Des achats superflus


Des goûts et des couleurs on ne dispute point
Des achats superflus, si.
Ils se reprochent donc leurs achats inutiles.
Au lieu de sublimer, ils achètent.

Il ne faudrait pas se laisser aller lorsqu’un seul
Des deux en profite. L’argent commun
Devrait être réservé aux folies communes. Or
Ils n’en ont guère de coûteuse. Quel dommage :
Grâce à leurs goûts inconciliables, ils
Pourraient économiser presque toute leur fortune.


VII. Égaré.

Il est où le magazine de la semaine en cours ?
Dis, tu l’as mis où ?
– Je n’y ai pas touché.

Toutefois :
Quelqu’un l’a mis là où il n’est pas à sa place.
Va savoir qui.
C’est vite vu :
Celui qui cherche n’est jamais celui qui a égaré.
Et c’est valable
Pour tout dans l’existence humaine.


Szenen einer Ehe


I. Fast wie bei den Schmidts


Er trinkt, was seine Frau ihm gibt.
Voller Vertrauen.
Er rechnet nicht damit, dass sie ihn vergiften könnte.
Er schluckt auch die Pillen, die sie ihm hinhält.
Arglos. Ohne nach dem Beipackzettel zu verlangen.
Und er hat recht.
Seine Frau plant keineswegs, ihn zu vergiften.
Ein Glück. Eine glückliche Ehe.
Seine Frau will nur das Beste.
Gut möglich, dass er eine solche Frau sogar überlebt.


II. Gegenverkehr

Neben ihm, auf dem „Todessitz“, entfahren
Ihr stets diese kleinen Geräusche, sobald er überholt.
Ihm geht das wirklich auf die Nerven.
Du musst das Auto nicht mitlenken, sagt er. Wenn ich eine
Dummheit mache, hilft dein Stöhnen auch nichts mehr.
Also bitteschön abschalten und mich einfach fahren lassen.

Du bist ein sehr guter Fahrer, versichert sie ihm
Doch ich kann eben nicht anders.
Es ist nicht so, dass ich kein Vertrauen zu dir hätte, nur:
Es kommt uns da immer das gemeinsame Schicksal entgegen.


III. Die richtige Temperatur


Im Winter
Hat jeder seine eigene Vorstellung von der Idealtemperatur.
Sie verbringen ihre Zeit damit, am Thermostat herumzudrehen.
Draußen ist es kalt, aber drinnen erhitzt man sich.
Die Entwicklung geht vom Kalten zum Heißen Krieg.

Der Winter hat den Vorteil, dass er in der Hütten Innigkeit
Zuerst die Gemüter zum Kochen bringt.
Das übrige Jahr über kann man sich kaum gegenseitig
Für das Klima verantwortlich machen; im Winter schon.
Da ist die Unbehaglichkeit handgestrickt.


IV. Der üble Nebenbuhler

Im Haus ist etwas kaputt.
Kein Problem, das richtet er schon selber.
Außer Frage, hier einen Fremden mit reinzuziehen.
Keine Ehe, sagt er, erträgt es, dass ein Dritter ins Spiel kommt.
Notgedrungen wartet sie. Treu, doch etwas ungeduldig.
Hetze mich nicht, sagt er, man kann auch
Mit einer kaputten Spülung leben.
Endlich droht sie damit, seine Abwesenheit auszunutzen.
Kaum hat sie das Wort „Klempner“ ausgesprochen, ist Krieg.

An reinen Wunschvorstellungen kann eine Ehe zerbrechen.


V. Dreierbeziehung

Und doch sind die beiden nicht allein auf der Welt.
Da ist ein Gör, an dem sie beide rumerzogen haben
Und zu viele Köche verderben den Brei, weiß man ja.
Das Gör hat also unendlich viele Fehler:
Alle Fehler des Vaters und die der Mutter.
Und dennoch ein völlig gelungenes Kind:
Mit sämtlichen Vorzügen des Vaters und
Sämtlichen Vorzügen der Mutter ausgestattet.

Tatsächlich fehlt nur dem Vater und der Mutter
Die Hälfte der Fehler und Vorzüge.


VI. Überflüssige Einkäufe


Über Geschmack lässt sich nicht streiten, über
Überflüssige Einkäufe schon.
Sie werfen sich also ihre unnötigen Einkäufe vor.
Statt zu sublimieren, kaufen sie ein.

Man sollte sich nicht gehen lassen, wenn nur der eine
Partner etwas davon hat. Das gemeinsame Geld
Sollte für gemeinsame Spinnereien da sein. Aber
Sie haben ja kaum welche, die Geld kosten. Schade:
Mit ihren unvereinbaren Geschmäckern
Könnten sie fast ihr gesamtes Vermögen sparen.


VII. Verlegt

Wo ist bitte die Illustrierte dieser Woche?
Sag, wo hast du sie hingelegt?
– Ich hab sie nicht angerührt.

Jemand hat sie jedenfalls
Hingetan, wo sie nicht hingehört.
Wer wohl?
Die Antwort ist einfach:
Derjenige, der sucht, ist nie derjenige, der verlegt hat.
Und das gilt
Für alles im menschlichen Leben.


28 Novembre 2010

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