mercredi 17 avril 2013

Tulipes coupées

On a l’impression que les fleurs coupées dans leur vase, simples excroissances, à peine plus vivantes que des cheveux séparés de l’élément vital, racine ou bulbe, une fois placées dans la pénombre, se tournent un peu vers la fenêtre, cherchant encore le soleil. C’est pire que des soins palliatifs pour des mourants. Elles font penser à la poule décapitée qui bat encore des ailes, ou au bonhomme qui écrit encore des lignes alors qu’il n’y a plus rien à expliquer parce que plus personne ne s’intéresse à lui.

Moi qui suis un sale touriste lorsque je me déplace, pas un noble voyageur, je vais vous raconter mes vacances peut-être ? Je ne fais pas des voyages mais des vacances, et lorsque je ne suis pas en vacances, je suis nulle part. Vous voyez le tableau ? Il faut avoir un chez soi si l’on veut voyager, un point de chute au moins au retour. Un bulbe qui t’attend ou quelque chose dans le genre. Autrement le soleil ne te vaut rien, tu te fanes encore plus tôt, voilà tout. Mais il est vrai aussi que cela n’a aucune importance pour ces jours de rab.

16 Avril 2013

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