vendredi 25 mars 2016

Début de printemps


i.

Le matin, le lit tremble
Non pas parce que ces deux personnes-là font l’amour
Mais parce que l’une s’adonne à son rite matinal

Gymnastique qui consiste à pédaler avec les jambes ;
C’est pour se garder en forme
Car la vieillesse, sclérosante, menace.

Les oiseaux chantent, les fleurs repoussent
Les porcs-épics grognent –
Tout ça a l’air d’une belle idylle.


ii.

Le printemps qui s’éveille sous un crâne
Est, somme toute, un printemps étiolé.
Pompé de sa sève par trop de commentaire désabusé.

Trop de tout savoir d’avance :
Si c’est sous un crâne, il n’y a pas d’alternative ;
C’est ça la gymnastique du crâne, c’est ça qui maintient.

Ces prairies printanières, je les longe certes sur mon vélo
D’appartement, et il faut bien que j’en aie conscience
Pour ne pas me tromper à la croisée des chemins.


iii.

Le savoir et le printemps – je sais parfaitement
Que ça ne va pas ensemble ; or, si c’est l’ignorance
Qui fraye et qui éveille, comment trouver où chercher ?

L’ignorance est statique, elle ne va même pas
Par les quatre chemins, et le printemps, il faut aussi
Aller à sa rencontre. C’est sans issue.

À partir d’un certain stade de conscience
Tout ça ne sert plus à rien, tu peux donc tranquillement
Continuer à faire des moulinets avec tes jambes.


24 Mars 2016

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