samedi 17 février 2018

For the Ride

[Autour de moi, du paysage, rien que du paysage, enneigé, inconnu, avec quelques silhouettes plus ou moins debout dans la désolation. Sinon, paysage vide, et qui passe, mais par à-coups.
Je regarde autour de moi, et partout c’est le même décor jamais vu, imperceptiblement changeant, par à-coups donc, comme si j’étais dans un tortillard panoramique qui ne cesse de s’arrêter là où je n’ai pas intérêt de m’attarder.
En attendant, je m’interroge et la réponse tombe toute seule : ce doit être un voyage d’agrément, sans véritable but. Si cela se trouve, je me déplace ainsi pour le seul plaisir de mes yeux et non pas pour arriver quelque part, désolation étant destination. Belle perspective, en effet.]

Vu sur l’écran tel bijou supposé génial
Dont je ne pigeais rien, ce qui est peu courant
Car ce qu’on dit, je ne l’entends pas forcément
Mais ce qu’on montre, je le capte en général.

Je pense que le hic dans ce grand film était
Qu’il ressemblait un peu trop à la vie, la vraie.
C’est que quand tout est clair, le cinéaste sait
D’avance comment le truc va se terminer.

Là, il semblait aussi ignorant du futur
Que nous, on l’est dans la vie, et c’est malheureux
Puisque le public ne comprend alors pas mieux

Qu’il ne saisit sa propre vie imprévisible
Et ça, bien que l’art a comme avantage sur
La vie qu’en principe il doit être intelligible.

15 Février 2018

Aucun commentaire: