mercredi 3 octobre 2018

Bei einer normannischen Dorfkirche

Der Unterschied zwischen dem berufsmäßigen und dem Amateurkünstler ist der, dass der Amateur stets von seinen Erfolgen spricht und beim Vorstellen seiner Erzeugnisse vor guter Laune und Selbstzufriedenheit geradezu platzt, während der berufsmäßige grundsätzlich mit der Welt hadert und seinen mangelnden (oder zumindest nicht ausreichenden) Erfolg beklagt. Um einen „echten“ Künstler realistisch darzustellen, müsste der Amateur Griesgrämigkeit fingieren. Das kann er aber nicht, da sein Ego von den angeblichen Erfolgen lebt, während das Ego des Berufskünstlers sich in der Hauptsache von Frustrationen nährt.

Alles stimmte, zum Teufel.
Das kleine Café bei der normannischen Dorfkirche
Die Dorfbevölkerung im Café
Der große Spiegel zwischen den Fenstern
In dem sich diese Bevölkerung im Geplauder mit der Wirtin
_________________________________________spiegelte
Daneben die Fenster, aus denen man auf Kirche und Dorf sah
Und ich hatte tatsächlich meine Kamera dabei.

Es hätte genügt, den Spiegel und die Fenster zu visieren
Und alles wäre auf dem Bild erschienen
Einschließlich des Photographen
Doch ich traute mich nicht.
Ich wagte es nicht, die Leute ungefragt zu verewigen
Und hätte ich gefragt, hätten sie sich wohl in Pose gesetzt
Und ich wäre für einen Augenblick im Mittelpunkt gestanden
Und das wollte ich auf keinen Fall.
Nun, ich bin eben kein Berufsphotograph
Verwachsen mit seinem Arbeitsgerät
Sondern nichts als ein mickriger Amateurknipser
Dem die Bilder deshalb meist nur im Schädel stecken bleiben
Insofern die Schöpfung realer Kunstwerke
Dann doch auch noch ein gewisse Dreistigkeit erfordert.


Près de l’église d’un village normand

L’artiste professionnel se distingue de l’amateur en ceci que l’amateur ne parle que de ses succès et, présentant ses œuvres, explose quasiment de bonne humeur, tellement il est content de lui, alors que le professionnel ne cesse de se lamenter que le monde est injuste et lui refuse les succès mérités. Pour jouer au « vrai », l’artiste amateur devrait feindre d’être de mauvais poil, ce qui lui est impossible car son ego vit de ses supposés succès alors que celui du professionnel se nourrit en grande partie de frustrations.

Tout était raccord, bon diable.
Le petit café normand près de l’église du village
La population d’autochtones dans le café
La grande glace entre les fenêtres
Où l’on voyait ladite population bavarder avec la patronne
À côté, les fenêtres encadrant église et bled
Puis, cerise sur le gâteau, j’avais mon appareil sur moi.

Il aurait suffi que je vise la glace et les fenêtres
Et j’aurais capté la totalité
Photographe inclus
Mais il me manquait le courage.
Je n’osais pas éterniser ces gens sans demander leur permission
Et si je l’avais fait, ils auraient à coup sûr pris la pose
Et pendant un instant j’aurais été au centre
Et ça, je ne le voulais surtout pas.
C’est que je ne suis pas un professionnel
Faisant un avec son matériel
Mais rien qu’un malheureux amateur en photo
Qui, la plupart du temps, garde donc les images bloquées dans son crâne
La création de réelles œuvres d’art
Demandant, toutefois, en outre un certain culot.

2 Octobre 2018

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