vendredi 12 octobre 2018

Mein Viertel

Als ich mir kürzlich ein Passepartout zuschneiden lassen wollte, stieß ich beim Einrahmer auf eine vom Künstler signierte Lithographie „nach“ Francis Bacon. Sie war ziemlich groß und dürfte nicht ganz billig gewesen sein, doch für den etwas betuchteren schwulen Kunstfreund oder Angeber durchaus erschwinglich. Ich weiß nicht, ob es Bacon scherte, doch mit der Authentifizierung von solchem Zeug zerstört er den Markt für weniger berühmte Kollegen, denn wer sich früher keinen Großmeister leisten konnte, wich auf Lokalgrößen aus. Nun gehört natürlich ein gewisses Schönheitsempfinden oder der schamlose Mut zum eigenen schlechten Geschmack dazu, um sich in diesem Fall nicht vor einer Blamage zu fürchten, um das Werk eines Namenlosen tatsächlich zu schätzen oder daran Gefallen zu finden. Um einen Bacon zu schätzen oder daran Gefallen zu finden, genügt eine durchschnittliche Allgemeinbildung. Durchschnittliche Allgemeinbildung genügt jedenfalls, um selbst an Blut-und-Hoden und Fleischbrocken als Gesichtern Gefallen finden.
Wird Ratten die Lebensgrundlage genommen, nimmt ihr Zahl schnell ab. Wird Künstlern die Lebensgrundlage genommen, vermehren sie sich auf wundersame Weise. In unserem angesagten Vorort gibt es über 600 eingeschriebene, dem Rathaus bekannte, die Dunkelziffer wird in die Tausende gehen. Angesichts der hier herrschenden Immobilienpreise darf davon ausgegangen werden, dass all diese Künstler nicht von ihrer Kunst leben müssen, sondern durchaus bürgerliche Berufe ausüben oder zumindest ausgeübt haben. Wenn sie jetzt Künstler sind, hängt das freilich auch damit zusammen, dass dank den Bacons und ihren Lithos kaum ein Unbekannterer mehr von seiner Produktion leben kann, und es insofern egal ist, woher man kommt und was man macht, brotlose Kunst bleibt brotlose Kunst, da kann der Kunstschaffende dann auch gleich sein gesamtes Berufsleben lang als tüchtiger Abteilungsleiter gewirkt oder bei einer Krankenkasse die Jahrzehnte bis zum schöpferischen Ruhestand abgesessen haben.

Die Leute hier sind meistens Künstler;
Die andern haben schwarze Kinder.
Ich wünschte mir auch ein paar Spinner
Doch da siehts finster aus, sehr finster.

Ich fühl mich so alleingelassen
Zwischen den Künstlern und den Rassen
Fühl mich existenziell verkracht
In meiner bunten Nachbarschaft.

Ersetzt von Kunst und Kinderreichtum:
Wo sind die Spinner hingezogen?
Stets ward um seinen Preis betrogen
Des Einzelspinners Einzelleistung.


Mon Quartier

L’autre jour, voulant me faire découper un passe-partout sur mesure, je suis tombé chez l’encadreur sur une lithographie « d’après » Francis Bacon, signée par l’artiste. Elle état assez grande et a dû coûter bonbon, restant néanmoins abordable pour tout amateur gay ou m’as-tu-vu quelque peu fortuné. J’ignore si Bacon en avait cure, mais en authentifiant une telle camelote il détruit le marché pour des collègues moins illustres, car celui qui, dans le temps, ne pouvait pas se permettre l’acquisition d’un grand maître, se contentait d’une gloire locale. Or, en acquérant du sans-nom, il faut du sens esthétique ou alors le culot d’assumer son mauvais goût pour ne pas craindre de se rendre ridicule, estimant ou appréciant vraiment l’œuvre en question. Pour estimer ou apprécier du Bacon, il suffit d’une culture générale moyenne. Une culture générale moyenne est en effet suffisante pour prendre plaisir à regarder du sang, des testicules tuméfiés et des morceaux de bidoche tenant lieu de visages.
Quand les rats perdent leur base de subsistance, leur nombre diminue rapidement. Quand les artistes perdent cette base, leur nombre augmente miraculeusement. Dans notre commune de banlieue branchée on en compte plus de six cents connus par la mairie, le chiffre noir doit chercher dans les milliers. Vu les prix du mètre carré, nous pouvons être sûrs que tous ces artistes ne sont pas obligés de vivre de leur art, mais exercent actuellement (ou ont du moins exercé dans le passé) des professions convenablement payées. S’ils sont maintenant des artistes, cela est en rapport avec le fait qu’à cause des Bacon et leurs lithos presque aucun des moins illustres ne peut plus vivre de son art et qu’il est donc sans importance d’où l’on vient et ce qu’on fait, un métier qui ne nourrit pas son homme reste un métier qui ne nourrit pas son homme. Dans ce cas, le producteur de l’œuvre peut aussi bien avoir été cadre actif dans l’assurance ou avoir attendu paisiblement, dans une administration quelconque, l’arrivée de sa retraite créative.

Les gens ici sont tous artistes ;
Les autres ont des enfants noirs.
J’aurais aimé voir dans la liste
Quelque sinoque. Or, vain espoir.

Je sens qu’il faut que je m’efface
Devant les artistes et les races
Me trouvant seul et hors d’usage
Dans mon coloré voisinage.

Remplacés par l’art et la ri-
Bambelle, où sont mes dingues, où ?
Jamais n’a récolté son prix
Le solitaire exploit du fou.


11 Octobre 2018

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