dimanche 3 janvier 2021

Ni chute ni séparation

i.

Alors que ton corps m’est voilé
Ton esprit rôde ici
Comme en une sorte de nudité
Supérieure.

Cela rallume mon désir
De flammes violentes.
Caressé par ta seule et unique pensée
Je brûle et je demeure.


ii.

Tu n’aimais surtout pas me voir
    marcher pieds nus sur le parquet ;
C’est là, à peu près, la seule in-
    fidélité que je te fais.
Mais je remarque désormais
    les traces que ça fait paraître
Ma foi, et ô combien j’étais
    aveugle avant de te connaître !

Sentir ma chair toucher du bois
    proscrit sans l’ancienne insouciance
M’a déporté du Paradis
    dans le verger de la conscience.
Chaque pas pèche par défaut
    saint souvenir, plaisir et fronde –
Voilà encore un des cadeaux
    dont tu me gâtes d’outre-tombe.

Les arbres morts du vieux plancher
    grinçant marqués de rébellion
Disent alors qu’il n’y pas eu
    ni Chute ni séparation :
Sauvé par l’éternel mystère
    choisi malgré mes malfaçons
Les tares n’important plus guère
    Je te rends grâce sans chaussons.


2 Janvier 2021

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