i.
Quand je viendrai te voir, on n’aura besoin de rien du tout
Ni toi ni moi. On n’aura jamais eu besoin de si peu.
Nous nous suffirons sans rien
Et nous aurons tout.
Mais je ne suis pas encore là.
J’ai encore besoin de mes choses, et surtout des tiennes
Et pourtant, je viens de les virer en attendant.
Je les vire comme si, en disparaissant
Elles te rejoignaient, toi
Qui déjà n’as plus besoin de rien.
ii.
Quand je viendrai te voir, sans te réveiller
Je m’allongerai à tes côtés. Ainsi
Plus besoin de me mettre à divaguer
Pour qu’on couche ensemble.
La terre nous sera plus légère
Que l’air que nous avions respiré
Fleurie de l’instant de nos retrouvailles
Tant il importera peu de les savoir définitives.
iii.
Quand je viendrai te voir, je serai encore moi-même
Et toi, tu seras encore toi-même, et pourtant
On ne se distinguera plus en rien.
Il n’y aura vraiment plus d’autre visite
Qu’enfin celle sans un adieu.
iv.
Quand je viendrai te voir, ce sera aussi avec les ailes mises.
Arrivés en volant, on les avait juste raccrochées
Avant de les reprendre pour partir.
v.
Quand je viendrai te voir, ce ne sera pas moi, mais toi à l’arrivée.
18 Juin 2021