lundi 25 octobre 2021

Ortstermin

Weil ich genau weiß, wo wir uns verließen
Treff ich auf dieser Welt dich nirgends mehr.
Nur die vergaßen, wo sie sich verloren
Finden sich wieder – irgendwo, im Ungefähr.

Ich weiß, wo ich dich nicht mehr wiederfinde
Und weiß doch auch, wo wir uns treffen müssen
Weil ich genau weiß, wo wir uns verließen
Und mir nichts andres bleibt als dieses Wissen.

Wir waren uns, wie man so sagt, verschworen
Und haben uns deshalb auch nie verloren
Und das gilt bis auf diese dunklen Tage.

Wir werden uns im Finstern nicht mehr finden
Und kommt noch Sonne vor, steht außer Frage
Dass wir vor dem zu grellen Licht erblinden.


[Rendez-vous sur place

Ne sachant que trop où nous nous sommes quittés
Je ne te rencontrerai plus sur cette terre.
Seuls ceux qui ont oublié où ils se sont perdus
Se retrouveront... quelque part, dans l’à-peu-près.

Je sais où je ne te retrouverai jamais
Et aussi où, un jour, nous nous rencontrerons
Car je sais précisément où l’on s’est quittés
Et qu’il ne me reste rien hormis ce savoir.

Nous vivions tellement proches l’un de l’autre
Qu’il ne nous était pas possible de nous perdre
Et c’est resté le cas jusqu’à ces sombres jours.

Nous ne nous retrouverons plus dans les ténèbres ;
Et quand bien même le soleil ressurgirait
Trop éblouissants, ses rayons nous aveugleraient.]

18 Octobre 2021

lundi 11 octobre 2021

Des balivernes

Qu’on ne raconte pas des balivernes :
La mort n’a jamais été sensuelle.
D’Éros, dieu Thanatos n’a rien à battre
Tant qu’il n’est pas son pauvre simulacre.

Si l’érotisme de la solitude
N’est guère plus que fantaisie lubrique
Rien n’a autant besoin de corps vivants
Que l’exercice ardent des faux-semblants.

Souvenir des ébats, le lit défait
Ne parle de la mort qu’au sens abstrait ;
Or, nulle abstraction dans la couche vide –
Il n’y a là que l’intrusion du truisme :

        Thanatos t’a chassée de notre alcôve
        Et veut que jusqu’à ton odeur s’envole.

7 Octobre 2021



mercredi 6 octobre 2021

Jesaia 49:17

  
       מְהָֽרְסַ֥יִךְ וּמַחֲרִבַ֖יִךְ מִמֵּ֥ךְ יֵצֵֽאוּ   

Bibelsprüche können meist vielfach verstanden werden.
Beim Lesen stört das nicht, ganz im Gegenteil
Aber beim Übersetzen.

Ob der Feind sich aus deiner Mitte davonmacht
Oder aber deinem Schoße entspringt
Ändert alles.

Ich habe mir vieles überlegt beim Lesen
Wurde darunter fast zu meinem eigenen Talmud
Sprach halb auf Hebräisch, halb auf Aramäisch mit mir

Und wusste am Ende doch nur das
Was ich schon vorher gewusst hatte : Dass man
Immer alles so versteht, wie man es verstehen möchte.

Auch deinen Tod verstehe ich nur so, wie es mir nun einmal 
_________________________________________passt –
Als nicht endgültig, da kann man mir sagen, was man will
Denn kein Satz ist eindeutig, keiner endgültig genug.


Ésaïe 49:17

    מְהָֽרְסַ֥יִךְ וּמַחֲרִבַ֖יִךְ מִמֵּ֥ךְ יֵצֵֽאוּ       

Les vers bibliques peuvent être compris de multiple façon ;
Ça ne gêne nullement leur lecture, bien au contraire
Mais c’est embêtant lors de la traduction.

Que l’ennemi s’enfuie de chez toi
Ou qu’il sorte de ton sein
Change tout.

J’ai beaucoup réfléchi lors de ma lecture
Devenant ainsi presque mon propre Talmud
Discutant avec moi mi en hébreu mi en araméen

Pour finalement n’en tirer que ce
Que j’avais toujours su : on comprend
Toute chose comme on veut bien la comprendre.

Ta mort, elle aussi, je ne la conçois que comme ça m’arrange.
Quoi qu’on me dise, pour moi, elle n’est point définitive
Car aucun mot n’est jamais assez clair, ni le dernier.


5 Octobre 2021