vendredi 30 octobre 2009

By Way of Paper Trail

Running low on ideas
A man pens a poem
For this gives leeway idea-wise.

Same man, reluctant
To put down one single word
So brimming with images.

Time heals all wounds.
Images dwindle
Before chanced into ideas.

What is kept in check
At poempoint
Is not ideas, is images.

Next of kin of dwindled images
The poem in its plight
Spawns, however, ideas.

Demise of images
And capsized ideas, it
Still helps dig the world.

Same man, with bated breath
Observing to compose
Whatever lines might beguile.

Paper’s above the fray.
But Babylon in her ways
Pays it back in kind.

Neither virgins nor the world
Do exactly
Expect understanding.

October 30, 2009

mercredi 28 octobre 2009

5 Variations / 5 Variationen


Cinq variations mouche vitre


1. Entrées et sorties


Comme les mouches ont du être heureuses
Avant l’invention de la vitre.
On savait où était la sortie.

Pendant des millions d’années elles savaient
Où était la sortie, puis arriva
L’homme et sa vitre.

Depuis, les mouches ont davantage de choses
Où se poser et à bouffer
Mais après, elles le payent.


2. Issues miraculeuses

Comme les mouches ont du être heureuses
Avant l’invention de la vitre.
On savait où était la sortie.

Pendant des millions d’années elles savaient
Où était la sortie, puis arriva
L’homme et sa vitre.

Les mouches, qui n’ont toujours pas appris
À distinguer entre la vitre et le néant
Insistent depuis bêtement.

Si elles finissent quand même par sortir
Je n’ai jamais vu une mouche
Changer d’avis sur une fenêtre.

Il semble que le bon monde
Ménage des issues miraculeuses
Aux créatures les plus obtuses.


3. Préhistoire

Au temps des cavernes, avec l’homme
Et la mouche et rien entre eux
Démoniaque, l’homme songeait déjà à la fenêtre.

La mouche, ne sentant rien venir
Voletait autour de sa barbe négligée ;
Le temps de la concorde touchait à sa fin.


4. Décisions

Les mouches sont permissives et tolérantes.
Une invention aussi diabolique que la vitre
Ne leur viendrait jamais à l’esprit.

À quoi bon, toutes ces injonctions ?
Toujours ce « Tu sors ou tu entres ? »
Pourquoi le savoir à tous les coups ?

Mais l’homme non plus ne sait pas ce qu’il veut.
Ouverture et en même temps pas d’ouverture –
Voilà une vitre.


5. Volée en éclats

Une vitre est fragile.
Il arrive qu’elle se brise.
La mouche, sans façons, la traverse.

La mouche qui traverse le trou d’une
Ancienne vitre, ne s’en rend pas compte.
Un trou ne la choque jamais.

L’homme, lorsqu’il se trouve soudain
Renvoyé à son point de départ, ou bien
Il est très soulagé, ou bien il désespère.


Fünf Variationen um Fliege und Scheibe


1. Ein- und Auswege

Wie mussten die Fliegen glücklich sein
Vor Erfindung des Glases:
Man wusste, wo es rausgeht.

Jahrmillionenlang wussten sie
Wo es rausgeht, dann kam
Der Mensch und sein Glas.

Seither haben die Fliegen zwar mehr
Zum sich Draufsetzen und Fressen
Aber sie bezahlen das hinterher bitter.


2. Wunderbare Auswege

Wie mussten die Fliegen glücklich sein
Vor Erfindung des Glases:
Man wusste, wo es rausgeht.

Jahrmillionenlang wussten sie
Wo es rausgeht, dann kam
Der Mensch und sein Glas.

Die Fliegen, die immer noch nicht gelernt haben
Eine Scheibe vom Nichts zu unterscheiden
Insistieren seither idiotisch.

Irgendwann finden sie doch hinaus.
Ich habe aber noch nie eine Fliege gesehen
Die vor einem Fenster ihre Meinung geändert hätte.

Es scheint, die gütige Welt
Hält noch den verstocktesten Kreaturen
Wunderbare Auswege bereit.


3. Vorzeit

In grauer Vorzeit, mit Mensch und Fliege
Und noch nichts zwischen ihnen
Sann der teuflische Mensch schon auf Fenster.

Die Fliege, nichts Böses ahnend, summte
Um seinen ungeflegten Höhlenmenschenbart;
Bald hatte die Zeit der Eintracht ein Ende.


4. Entscheidungen

Fliegen sind freizügig und tolerant.
Auf so eine teuflische Idee wie eine
Glasscheibe würden sie niemals kommen.

Wozu denn diese Befehle immer?
Dieses „Rein oder raus?“
Muss man das jedesmal wissen?

Der Mensch weiß ja auch nicht, was er will.
Eine Öffnung und doch keine –
Ein Glasscheibe eben.


5. Ein Scherbenhaufen

Glas ist zerbrechlich, es geht
Kaputt. Eine Fliege
Durchquert es dann wie selbstverständlich.

Die Fliege, die durch das Loch einer
Ehemaligen Scheibe fliegt, kümmert es nicht.
Ein Loch ist für sie niemals schockierend.

Wenn der Mensch aber plötzlich auf seinen
Ausgangspunkt zurückgeworfen wurde, ist er
Entweder sehr erleichtert oder er verzweifelt.


26 – 28 Octobre 2009

mardi 27 octobre 2009

Trois secrets de lecture


L’encre d’imprimerie


L’odeur de l’encre d’imprimerie, je l’aime tellement que, parfois, je renonce carrément à le lire, mon ouvrage. Je ne fais que humer avant de refermer la page au plus vite afin d’en conserver le parfum. Pour moi, la lettre en tant que porteuse de sens ne commence à exister que dès l’instant où son arôme ne monte plus à la tête.

En ce sens aussi, la phrase imprimée ressemble à une charmante personne à laquelle je ne prête l’oreille que lorsqu’elle ne me déconcentre pas par ses qualités sensuelles. Au fond, je préférerais toujours la renifler pour immédiatement m’engager dans la voie du haptique. Une charmante personne qui veut me dire quelque chose a intérêt à s’enlaidir au préalable, mais pas non plus de façon outrancière, car autrement c’en est fini des charmes de la personne en question.

Quelle tâche ardue ! Les belles personnes devraient prendre en exemple les belles œuvres déjà un peu écornées et m’adresser des paroles uniquement lorsque pas mal de monde les a reniflées. Je leur prête alors toute mon oreille, et elles ont du reste davantage de choses à raconter.


Petits machins dans les marrons

Quand je suis arrivé en France, je me suis vite rendu compte qu’il existe dans ce pays des machins de cuir marron, parfois tirant sur le verdâtre ou le rougeâtre, qu’on y vend à des prix fous et en présence desquels la population locale perd tout sens critique. Ces machins qui rendent les gens cinglés ont pour nom « La Pléiade » et sont en fait de gros bouquins écrits sur des pages toutes fines qui se froissent à peine y touche-t-on. J’y ai déjà jeté un œil et je peux vous dire qu’ils sont, en règle générale, à peu près illisibles sous cette forme – le pire ce sont deux volumes appelées la « Recherche » dont les Français raffolent particulièrement bien qu’ils n’y mettent jamais le nez parce que ça fait trop chier. Ça commence déjà pas drôle, puis ça ne s’arrête plus, quoi. Que ces bouquins soient alors, en règle générale, à peu près illisibles sous cette forme, ne gêne personne, car on ne les achète pas pour les lire, mais à cause de leurs dos aussitôt reconnaissables qui transforment aussitôt une bibliothèque de lettré en bibliothèque douteuse. Autrement dit : il faut beaucoup, beaucoup d’autres livres pour neutraliser un volume de cette Pléiade. Il faut qu’on s’aperçoive qu’il n’est là que par malchance, cadeau d’une personne facétieuse, par exemple, qui sait qu’on n’osera pas le jeter et aura honte de le revendre. Je soupçonne que ces machins n’ont été inventés que pour faire des niches à ses amis lettrés, ou pour distinguer facilement l’honnête homme de l’ignare. C’est dommage qu’on ne les trouve qu’en France, parce que des ignares qu’il faudrait pouvoir reconnaître facilement, on les trouve partout, eux.


Pourquoi je ne lis que peu

Les gens regardent, émerveillés, ma vaste bibliothèque. À leur question, quasiment automatique : « Et vous avez lu tous ces livres ? » Je ne peux répondre que par un: « Certainement pas ! » J’ignore à quoi s’attendent les gens. Si je jette un œil dans leur frigidaire, m’écrirai-je peut-être : « Vous êtes-vous empiffré de toute cette bouffe ? » Bien sûr que non. Ce serait idiot. Et en plus insultant. Et pourtant, les nourritures se ressemblent.
Mais les livres ne se périment pas vraiment, il y a toujours un espoir et donc pas de gaspillage tant qu’ils traînent à proximité. Le rayon est l’avenir et non pas la mort de mes livres. Bien sûr, de tous mes ouvrages, j’en ai lu quelques pages. J’en ai goûté un peu, c’est inévitable. Mais je suis un être discipliné, je me retiens. Regardez-moi comme je suis resté mince, intellectuellement parlant. Je m’approvisionne pour l’au-delà, voilà tout.

20 - 22 Octobre 2009

[Druckerschwärze

So sehr liebe ich den Geruch von Druckerschwärze, dass ich manchmal davon absehe, ein Buch auch zu lesen. Ich rieche nur hinein und schlage die Seite schnell wieder zu, damit mir der Duft noch lange erhalten bleibt. Der Buchstabe als Sinnträger existiert für mich erst, wenn sein bloßes Aroma mich nicht mehr betört.

Auch darin ähnelt das gedruckte Wort einer reizenden menschlichen Gestalt, der ich eigentlich auch nur gehorsam zuhöre, wenn sie mich nicht ablenkt durch ihre die Sinne erregenden Qualitäten. Denn ich zöge es im Grunde stets vor, an ihr zu schnüffeln, um mich bald ungezügelt auf das Haptische bei ihr einzulassen. Eine reizende Gestalt, die einem etwas gedanklich mitteilen möchte, hat also ein Interesse daran, sich zuvor in Sack und Asche zu hüllen; aber zu sehr Sack und Asche darf es auch wieder nicht sein, sonst ist es auch aus mit dem Reizenden an besagter Gestalt.

Ein schwieriges Unterfangen. Schöne Menschen sollten sich an schönen, jedoch schon etwas zerlesenen Werken ein Beispiel nehmen, und überhaupt erst Worte an mich richten, wenn es sich an ihnen schon weitgehend ausgeschnüffelt hat. Ich kann dann ungestört zuhören, und sie haben im übrigen auch mehr zu erzählen.

20. Oktober 2009]

lundi 26 octobre 2009

L’homme qui n’a pas vu

L’homme qui n’a pas vu la merde
Ne saurait chanter la merde.
La merde est partout, mais peu l’ont vue.
Vue avec leurs propres yeux, voui.
Vue avec des yeux de poète, non.

Alors, vas-y ! me dis-tu. – Je ne puis.
Vue avec mes propres yeux, voui.
Vue avec des yeux de poète, voui.
En mesure de la chanter, non.
Trop de scrupules.

Comment ça, trop de scrupules ?
Face à la merde ?
– Ce n’est point envers elle
Qu’en tant que poète je scrupule ;
Je pense bien pouvoir en louer la beauté.

Et cela te gêne-t-il ? – Un peu.
Mais pas non plus à cause de mes frères piétons.
Cela me gêne par rapport au trottoir
Que parfois je me suis permis de chanter
Bien qu’il soit caché sous la merde.

21 Octobre 2009, Ceteri egoque, 13

mercredi 21 octobre 2009

A Brief History of Poetry

It makes me think of garbage. So
Poetry isn’t expendable, nor is
Refuse: both are outcome;
Not useless, remnant of use – as
There’s no tuna chunk without a can.

*

Jammed everything inside me
Jagged equipment among it
And didn’t much care.
So now prongs do protrude
Like out of a pierced garbage bag.

Lined up outside wi’ my mates
We mesh: gearwheels of
Torn olid bags
A clockwork of waste.
Will the trashmen appreciate?

With no commodities poking out
Spoilage neatly arrayed
Agelong-footed wit
Could be disposed of
Far, far more comfortably, friends.


October 21, 2009, Ceteri egoque, 12

lundi 19 octobre 2009

Stimulus

There are happy, slaphappy and unhappy poets.
The quality of a poet is not strained
But most poets that mean something to me
Are or were, as it happens, rather hapless chaps.
At least they ended up in a calamitous way.
Should I be that insolently happy as a poet
That only the unhappy tell me news
Or that bitterly unhappy myself
That only them strike a chord with me?

Besides, I quite often got something to tell
Myself. Am I thus part of those unhappy ones?
I don’t want to sound lachrymose
But there might be some indication.
On the other hand, it is a sign for most
Happy-go-lucky in-the-nick-of-time felicity
When you ponder about such things
While the truly unlucky sort, poetically
Speaking, already swoop down a facade.

The question whether a poet is happy or not
If posed in a poem, is a happy question.
It makes a poet look to the window
Where the hapless start dropping by. Poets too; but
Our wings aren’t big enough. May flail or flutter:
Don’t gain enough lift even for level flight
Let alone climbing. I’ll check the remains. As I said
Calamitous endings do interest me. I am definitely
A happy, a slaphappy, a most fortunate man.

October 17, 2009, Ceteri egoque, 11

mercredi 14 octobre 2009

Dandruff

When I scratch my head
There are flakes falling off. Before poems.
A poet perceives this dandruff’s
Glistening in the sun.
Twinkling myriad, before his
Bended brow they gently waft downward:
Poet’s dandruffs
Before his open eyes
Dropping low – not poems
But sparkling into a poem.
A poet scratching his head
And no flakes falling off
Has perhaps
No poems falling off.

Sequel here

Schuppen

Wenn ich mich am Kopf kratze
Fallen Schuppen herunter. Vor den Gedichten.
Ein Dichter nimmt wahr
Wie sie im Sonnenlicht blinken.
Gleißende Heerschar, die vor seiner
Geneigten Stirn sachte abwärts schwebt:
Dichterschuppen
Vor seinen offenen Augen
Darniedersinkend – keine Gedichte
Doch zum Gedichte sich funkelnd.
Ein Dichter, der sich am Kopf kratzt
Und keine Schuppen fallen herunter
Dem fallen vielleicht
Auch keine Gedichte herunter.


Des pellicules

Lorsque je me gratte la tête
Des pellicules en tombent. Avant les poèmes.
Le poète perçoit comme elles
Brillent dans le soleil.
Myriade scintillante, devant son
Front incliné voletant vers le bas :
Pellicules de poète
Qui devant ses yeux ouverts
Descendent doucement – pas des poèmes
Mais étincelant en poème.
Un poète qui se gratte la tête
S’il n’y pas de pellicules qui en tombent
N’aura peut-être
Pas non plus des poèmes qui en tombent.


October 13, 2009, Ceteri egoque, 10

mardi 13 octobre 2009

A Smooth Tapering

An old man sipping his dairy Lethe
Out of a Warren Cup
And a footloose young hedonist:
Where is the difference?
In life.

An old poet scribbling his
Melancholies
And a young one doing the same:
There is little difference
On paper.

Both may seduce a reader
By artful despondency
Both are surely masters. The
Difference between life and paper
Simply decreases with age.

In a more perfect world
It wouldn’t. In such a world of
Immutable difference
No poet ever
Could get close to himself.

It suffices to forebode
Imperfection’s
Decreasing discrepancy
To give reason for melancholy
To young and old.

October 13, 2009, Ceteri egoque, 9

lundi 12 octobre 2009

Ungemütliche Heimreise

_________Sic transit ego
_________And sic fugit this poem
_______________Kenneth Koch, The World

Hat man alles hinter sich
Hat man noch was vor sich.
Ruht die Welt erst winterlich:
Schnee und Glatteis, Vorsicht!

Weil man bis zum letzten Meter
Auf der Hut sein muss:
Wohl dem Greis, der mit Gezeter
Dichtet bis zum Schluss!

Es kann bis zum Reiseziel
Friedhofsparkplatz krachen;
Musst dir auch schon halb senil
Deinen Reim drauf machen.

12. Oktober 2009, Ceteri egoque, 8

dimanche 11 octobre 2009

Falsch gedacht

Poet hatte sich ausgerechnet:
Wenn ich nur viele schöne Werke schreibe
Kann ich damit viele schöne Menschen verführen
Und bekomme sie frei Haus geliefert.
Falsch gedacht. So funktioniert es nicht.
Hätte er es hingegen darauf angelegt
Mit seinen Werken viel Geld zu verdienen
Hätte er das viele Geld dafür ausgeben können
Sich viele schöne Menschen zu kaufen.
So machen sie es. So funktioniert es.
So schön es auch sei, ein Werk ist niemals schön genug
Schöne Menschen gratis geliefert zu bekommen.


Le mauvais calcul

Le poète s’était dit :
Si j’écris un tas d’œuvres très bien faites
Elles séduiront un tas de personnes très bien faites
Qui par la suite accourront chez moi.
Mauvais calcul. Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire.
Si, par contre, il s’était efforcé
De gagner un tas de fric avec ses œuvres
Il aurait pu utiliser ce tas de fric
Pour s’acheter son tas de personnes très bien faites.
C’est ainsi que ça marche. C’est ainsi qu’ils font.
Aussi bien faite soit-elle, une œuvre ne l’est jamais assez
Pour faire accourir gratuitement des personnes très bien faites.

10 Octobre 2009, Ceteri egoque, 7

samedi 10 octobre 2009

Poet at a Party

A bored poet stands around at a party.
He is accosted by somebody equally bored
Or else way too curious, the guy actually pumps him.
At this very moment, the poet is perfectly
Incapable of conceiving the slightest verse;
Beset by this crossfire of virtual catch questions
Even the already conceived ones seem rubbish to him.
He feels like a fake.
That’s the poet at a party.

The other days it’s hardly different. He is
Self-assured as a poetizer only while poetizing.
He cannot put anything by. But this ain’t a curse.
Had he got a diploma, he still wouldn’t have it pinned
On the wall of his confectioner’s or quack’s office.
Too much cockeyed self-esteem.
For our poet, it adds up to sort of a
Total permanent disability insurance policy
To have that little bit of awkwardness at gatherings.

There are supposed to be others.
Kinda perma-burn poets. E’en at parties poets.
They no less contrive their own trifles, he presumes.
Yet it’s enigma to him. Where the heck
Do they get their inspirations from? Small talk
Curdled into poetics? Leave it alone, bro!
Yeah, the laws of vein are unfathomable.
Quite as is the genius of that man
Gabbing along out of boredom.


Dichter auf einer Party

Dichter steht gelangweilt auf einer Party herum.
Er wird angesprochen, der Typ ist gleichfalls gelangweilt
Oder aber viel zu neugierig. Horcht ihn jedenfalls richtig aus.
Der Dichter ist zu diesem Zeitpunkt ganz und gar
Außerstande, auch nur den geringsten Vers zu verfassen
Und unter dem Kreuzfeuer der virtuellen Fangfragen
Scheinen ihm auch die schon verfassten wertlos.
Er kommt sich vor wie ein Hochstapler.
Das ist der Dichter auf einer Party.

Die anderen Tage ist es fast dasselbe. Er ist sich
Seiner Dichtersache nur sicher, während er dichtet.
Er kann sich nichts zurücklegen. Doch ist das kein Fluch.
Hätte er ein Diplom, würde er es sich trotzdem nicht an die
Wand seiner Konditorei oder Quacksalberpraxis pinnen.
Zu viel lächerliche Selbstachtung.
Es läuft für den Dichter auf eine Art
Berufsunfähigkeitsversicherung hinaus
Dass er sich bei Geselligkeiten leicht unbehaglich fühlt.

Es soll ja nun auch andere geben.
Dauerdichter. Selbst auf Parties Dichter.
Werden schon auch ihre Reime schmieden, denkt er sich.
Aber für ihn ist es rätselhaft. Wo die zum Teufel
Bloß ihre Inspirationen herholen? Smalltalk
Zu Dichtung geronnen? Lass sein, Bruder!
Ja doch, der Ader Gesetze sind unergründlich.
Nicht minder als das Genie desjenigen, der
Aus purer Langeweile weiterquasselt.


Poète lors d’une soirée

Un poète gobe les mouches lors d’une soirée.
Quelqu’un l’accoste ; l’autre – ou bien s’ennuie également
Ou bien est trop curieux – le soumet à un interrogatoire en règle.
Le poète, à ce moment précis, est parfaitement
Incapable de concocter le moindre vers
Et sous les feux croisés des questions pièges virtuelles
Même ceux qu’il a déjà concoctés lui paraissent mauvais.
Il se sent comme un imposteur.
Voilà le poète à sa soirée.

Les autres jours, c’est à peu près pareil. Il n’est
Assuré de sa poétitude que lorsqu’il est en train de poétiser.
Il ne peut rien mettre de côté. Mais ce n’est pas une malédiction.
S’il avait un diplôme, il ne le punaiserait certainement pas
Au mur de sa pâtisserie ou son cabinet de rebouteux.
Trop de cet amour-propre grotesque.
Pour notre poète, cela constitue une espèce
D’assurance contre l’incapacité professionnelle
Qu’il soit, lors de réunions mondaines, légèrement embarrassé.

Il paraît qu’il y en a d’autres.
Des poètes permanents. Des poètes même lors d’une soirée.
Ceux-là font à coup sûr aussi leur petite rimaille, se dit-il.
Mais pour lui c’est une énigme. Où diable
Trouvent-ils leurs inspirations ? Du smalltalk
Coagulé en poésie ? N’importe nawak, mon frère.
Eh oui, les lois de la veine sont impénétrables.
Pas moins que le génie de celui même qui
Par pur ennui continue à jacasser.


October 9, 2009, Ceteri egoque, 6

mardi 6 octobre 2009

Zu Kenneth Koch, Mountain

Ein Dichter klettert auf den Gipfel, blickt
Bewegt auf die verschneiten Nachbarberge;
Erhabenheit ist mächtig: sie entrückt
Von einer Welt mit Menschen klein wie Zwerge.

Der Dichter fährt zurück, die Seele wund.
Die Rührung löst sich auf, er kommt zu spät
Zur Lesung, schiebt die Bergtour vor als Grund.
Das Publikum – entzückt – verzeiht, versteht.

Du, Publikum, warst auch schon mal dort oben –
Du bist bloß Publikum, doch kennst den Berg;
Doch weil er hier als Vorwand vorgeschoben
Erscheint es dir, als fügt’ er sich zum Werk.

6. Oktober 2009, Ceteri egoque, 5

samedi 3 octobre 2009

David Schubert

____Has made shambles of his days
____Got not one thing right:
____Everything fits tight
____To the crazes of a maze.

____Fluent as he’s as a poet
____Stays no less a jerk
____Daywise goes berserk
____Tries his craft to not alloy it.

David Schubert n’a pas fait grand’chose de sa vie
Et ses traces, quoique parlantes à leur façon
Sont aussi bordéliques.

Tel autre, encore vivant, ne fait pas grand’chose de sa vie
Lui non plus. Si ses écrits sont parlants dépend d’à qui
Il s’adresse ; toutefois il les voit moins bordéliques.

Lui voudrait que cela le sauve, je dis bien : que cela le sauve
Lui – sa vie restante, pas sa production, car en écriture
Bordel ou pas, on s’en tape. Or, rien n’est moins sûr.

Si l’on pouvait faire quelque chose de sa vie
Simplement en notant des choses, en vrac ou un peu
Agencées, n’importe, la vie se réduirait à un bout de papier.

Il faut qu’elle reste ce qu’elle est et que les
Annotations faites en marge d’elle en organisent
À leur façon le bordel. Tant mieux si en plus elles parlent.

Quoi qu’il en soit, le gâchis d’une vie dont
On n’a pas fait grand’chose devient relatif dès que
L’on en prend connaissance par le biais des traces laissées.

____Poetry can stand all weather
____Life be rain and shine;
____Still, come pain and cryin’
____Won’t dispense with altogether.

3 Octobre 2008, Ceteri egoque, 4

vendredi 2 octobre 2009

Solang ich schlafe

Solang ich schlafe oder auch nur döse
Hat alles seine Ordnung, gut und böse;
Doch wenn erst meiner Fügung Glöckchen läutet
Droht abermals, dass alles was bedeutet.

Man sollte auf Gebimmel liegen bleiben
Stellt sich auch besser tot bei Kesseltreiben;
Ich frage mich, wie’s die Kollegen schaffen
Sich in Brimborium brav aufzuraffen.

Die miterwachte Reihung von Gesetzen
Muss doch auch sie in Angst und Schrecken setzen!
Mir jedenfalls wird schwarz, und sofort wieder
Senkt sich zur Klärung Nacht auf meine Lider.

Danach geschieht, was soll – so darf es sein:
In neuen Träumen renkt die Welt sich ein.

2. Oktober 2009, Ceteri egoque, 3

jeudi 1 octobre 2009

On Education by the Responsible Organs

Poetry became a teacher thing.
What can a poet teach? Nada. Poets
Demonstrably cannot teach anything.
Not even the learnedest ones are able to.
Only their poems might teach certain things.

On the other hand, teachers may indeed have
Learned to write the kind of poetry
They’ve learned to teach.

I wish I had another eye
To see what mine can’t see
Below some brow won’t be
But in my palate’s socket lie.

I wish I had an extra leg
To go where mine don’t go
From hip it would not grow
But from gingiva, gomphious peg.

I wish I’d one more hemisphere
To think what mine can’t think
Might hide it from the shrink
And any language engineer.

October 1, 2009, Ceteri egoque, 2