jeudi 21 août 2008

Screw Oneself

...The crown of a man is his deeds
The down of a man is his creeds.
Lie down that way, snuggle, stay cozily inert
Your hands will find their way through it
They will get busy by themselves
Men are made like this.
...Deeds for which you will be honored one day
When the fluff is gone, when age
Has torn away that quilt.

...It is like a rain in the night:
It isn't the rain that begets
––Procreation is a grain-to-grain job
Needs forwarding hands, happens in public––
But the soak helps it come up.
The swampland of your body is your acting is your crown.
...You accomplished your work quite the way
Nature does it– undercover, oozing, effortless
That alone with oneself.

June 23, 2005

mercredi 13 août 2008

Bashi

[Bei Bashi handelt es sich um einen jungen Deutsch-Afrikaner, den ich kürzlich auf einer Zugreise kennengelernt habe. Er war erst zwei Jahre alt, aber schon ein ernstzunehmender Gesprächspartner. Er war das mit Abstand klügste Kind dieses Alters, das ich in Jahren getroffen habe. Seine strahlende Intelligenz erwies sich vor allem auch in der Zartheit, mit der er seinem gewöhnlichen Vater entgegnete.]

Hörte ein Kind reden und dachte:
Aus dir wird einmal etwas. Du musst eine große Zukunft
____________________________________ haben.
Ich hörte seinen Vater reden und erschauderte zweifach.

Die Klugheit dieses Kindes offenbarte sich, doch
Was die Zukunft wert ist:
An solchem Kind wird es sich erst noch erweisen müssen.

Es wächst etwas heran, wieder verborgen und
Denen, die mit ihm Umgang haben, stets verborgen ––
Woran man, gewaltig im Kleinen, die Welt erkennen wird.

12. August 2008

vendredi 8 août 2008

Nuit d'amour en août

[Un jeune adulte d'une vingtaine d'années, accompagné d'une bien plantureuse fille du même âge, donc a priori en bonne compagnie, s'exprime calmement au portable, après avoir renversé deux containers de poubelle qui se trouvaient près de son chemin : « On est des Africains. Quand on a envie de frapper, on frappe. » Voilà la définition exacte du fasciste.

Lorsque l'heureux couple a disparu, la vieille voisine sort prudemment de son immeuble pour remettre les poubelles en place et en ramasser le contenu. A un voisin qui sort la tête par sa fenêtre : « Eh ben, c'est des gamins ! » On aurait pu s'attendre de la part de la septuagénaire, dite de souche, à un discours xénophobe, et peut-être même à un appel à voter pour le borgne. Au contraire. Il y a encore de l'espoir. Mais il est décidément du côté des croulants. Je remercie le renverseur des poubelles pour ce renseignement.]


Si je dis ici que l'ennemi
Etait un tas de poubelle
Je n'insulte point l'ennemi
Puisqu'il n'était en effet rien qu'un tas de poubelle.

Mais comment cela se fait-il donc ?
Sûr, si l'on reconnaît la classe de quelqu'un
Par le rang de ses ennemis, il n'est point de bon aloi
D'avoir un tas de poubelle comme ennemi.

Faudrait-il élever le combat au niveau
Où un tas de poubelle ne sert plus d'ennemi ?
Je n'en sais rien ; l'homme de bien
N'a point de pareil tas comme ennemi
Et même pas
Les ennemis de pareil tas.

8 Août 2008