lundi 23 août 2021

Halbasiatischer Rotarmist

Auf der Baustelle war einer
Der da nicht hingehörte.

Es war der reine Zufall, dass ich ihn entdeckte
Er aber hatte mich schon kommen hören und vorgebaut:

Machte sofort auf sich aufmerksam
Und als ich zu ihm trat, hatte er ein Märchen parat.
Was blieb mir anderes übrig, als ihm ernster Miene mit
Der Ordnungsmacht zu drohen und ihn des Ortes zu verweisen
Diesen hübschen jungen Kerl, dem man die Spannung kaum _________________________________________anmerkte

Und der noch die Frechheit besaß, mich zu fragen, ob es nicht ____________________________________________einen
Unkomplizierteren Weg zurück gäbe, und meinte dabei den
Den ich genommen hatte. Ich entgegnet, er solle sich
Genau so davonmachen, wie er gekommen sei
Denn was blieb mir schon anderes übrig

Doch hab mir dabei gedacht
So hübsche junge Diebe gibt es also noch.

Er grinste respektvoll, salutierte militärisch und stieg mit der
Erwarteten Geschmeidigkeit das Gerüst wieder hinunter;
Ich sah ihm sicherheitshalber nach. Als er festen
Boden unter sich hatte, drehte er sich mir zu
Und salutierte nochmals lächelnd

Als sei ich ein alter Offizier, dem man gehorchen muss
Weil die Alten ja sonst nichts mehr haben
Und er ein einfacher Soldat
Der allerdings mitten im Leben steht
Und weiß, was dieses Leben ihm alles schuldet.

Und ich dachte, auch den slawischen Charme gibt es also noch
Was mich allerdings nicht unbedingt beruhigte.

                                          *

Von so etwas umgetrieben zu sein
Ist kein gutes Zeichen
Man gibt das nicht gerne zu, es
Erinnert an die Platte auf dem Hinterkopf
Die nicht zu dir gehört, doch immer größer wird.

So wird dir die Jugend äußerlich
Und bleibt dennoch tief in dir
Wie ein Makel, ein Laster, ein mögliches Vergehen
Ein vereitelter Versuch
Der dich zwingt, Lügengeschichten zu erfinden.




Soldat russe aux traits mongols

Sur le chantier, il y en avait un
Qui n’avait pas vocation à y être.

Je ne l’ai découvert que par pure coïncidence ;
Or lui, m’entendant venir, avait pris ses dispositions :

Immédiatement, il me fit signe, et dès que
Je fus près de lui, il me sortit sa petite histoire.
Je n’avais d’autre choix que de le menacer, la mine
Grave, de la police, tout en le sommant de quitter les lieux
Ce jeune et joli bonhomme qui cachait à merveille sa tension

Et qui, de surcroît, avait le culot de me demander s’il n’y avait pas
De retour un chouïa plus commode, pensant manifestement
À la voie que j’avais empruntée moi. Je répondis
Qu’il déguerpisse par là où il était arrivé, car
Là encore, je n’avais pas d’autre choix

Mais secrètement, je me disais
Qu’ils existent donc encore, les voleurs jeunes et jolis.

Le sourire mi-moqueur, mi-respectueux, il me fit un salut militaire
Avant de redescendre l’échafaudage avec l’agilité attendue.
Par méfiance, je le suivais du regard ; une fois
La terre ferme touchée, il tourna la tête
Pour me saluer encore en souriant

Comme si j’étais un vieil officier auquel on doit obéissance
Puisque les vieux n’ont plus rien d’autre
Et lui, un simple troufion
Mais qui est plein de vie et sait
Ce qu’elle lui doit, cette fichue existence.

Et moi, je me disais qu’il existe donc encore, le charme slave
Pensée qui, néanmoins, ne m’apaisait pas vraiment.

                                                     *                           

Être travaillé par ce genre de chose
N’est pas bon signe
On a du mal à l’admettre
Ça s’apparente à la tonsure
Qui ne fait pas partie de toi mais s’étend.

Ainsi, la jeunesse te devient quelque chose d’extérieur
Et reste pourtant enfouie en toi
Comme une tare, un vice, un possible délit
Une tentative déjouée
Qui t’oblige à inventer des bobards.

 

 
  
23 Août 2021 
 
[Scène de bataille entre Timur et le roi égyptien. Behzad, 1515. Détails]

lundi 2 août 2021

Cometa

        „Uns gehört der Rest des Fadens und dass wir dich kannten.“ S. Kirsch

Peu m’appartenait de toi, et tout.
Tes contours m’appartenaient tout entiers
Ainsi que ta lumière, émise.

Le cerf-volant s’est libéré en rasant le soleil
Et il ne me reste dans la main qu’un bout de ficelle
Et pourtant.

Personne n’a connu la comète de plus près que moi
Personne n’a mieux vu ce dont elle était faite
Elle-même ne l’a pas su aussi bien.

Cerf-volant ou comète :
Ce n’est pas un bout de ficelle
C’est une trace étincelante qui m’est restée dans la main.

Lorsque tu es repartie en sortant de ma vue
C’est tout et rien
Qui m’est resté dans la main.

31 Juillet 2021