jeudi 16 avril 2009

Du vivant inconnu

Ce n’est qu’après leur mort que certaines choses se comprennent
De leur vivant, elles demeuraient obscures – elles sont
Comparables aux corps dont les derniers secrets
Ne sauraient se révéler que lors de l’autopsie ;
Or, on ne les éprouve que de son vivant
Et seulement là leur présence pèse
Et leurs secrets ont un sens.

Ce sont les membres du grand club
Des traîtres que l’on peut percevoir partout :
Ceux qui ont leur jeunesse exaltée derrière eux
Et ont appris assez tôt à s’en défaire ;
De la sorte, ils ont réussi
A se faire reconnaître encore de leur vivant
Alors que, de leur vivant, eux aussi étaient inconnus.

Le futur cadavre, du vivant
Déjà, il est quelque peu présent
Et son manque de secret a un sens.
La vision était mauvaise dès le début
Et depuis, elle n’a eu de cesse de baisser :
Mais on peut toujours discerner
Ce qui ne bouge plus.

Les secrets arrachés au mort
Que peuvent-ils avoir à nous dire ?
Le vivant, toutefois, s’est bien exprimé lui-même.
Il s’exprime si joliment dans le vide, ses gesticulations
Vont dans le vide et semblent fort énigmatiques.
Il n’est pas le moins du monde étonnant
Qu’il voudrait être mis en morceaux.

15 Avril 2009

Zu Lebzeiten unbekannt

Nach ihrem Tod erschließen sich manche Dinge
Sie waren zu Lebzeiten unbekannt – es sind
Wie Körper, deren letzte Geheimnisse
Sich erst in der Autopsie eröffnen dürften;
Aber erfahren werden sie doch nur im Leben
Und nur zu Lebzeiten sind sie wirklich zugegen
Und ergeben ihre Geheimnisse eine Sinn.

Es sind die Mitglieder des großen Clubs
Der Verräter, die allenthalben sichtbar sind:
Die, die ihre erregte Jugend hinter sich haben
Und jedenfalls früh genug dazulernten;
Dadurch wurde es ihnen möglich
Noch zu Lebzeiten bekannt zu werden.
Doch auch sie waren zu Lebzeiten unbekannt.

Der künftige Leichnam, zu Lebzeiten
Ist er wohl auch schon ein wenig zugegen
Und ergibt seine Geheimnislosigkeit einen Sinn.
Die Augen waren ja von Anfang an schlecht
Und sie lassen nun eben noch mehr nach:
Es kann aber noch erkannt werden
Was sich nicht mehr bewegt.

Was sollen die dem Toten entlockten
Geheimnisse denn schon zu sagen haben?
Das Lebendige äußerte sich immerhin selbst.
Es spricht so gut ins Leere, seine Bewegungen
Gehen ins Leere und wirken sehr rätselhaft.
Es ist alles andere als ein Wunder
Dass es zerfleddert sein will.

15. April 2009

dimanche 12 avril 2009

Morts

Comme Sylvia Plath le remarque déja
La mort se rencontre sous deux formes opposées :
L’une, marmoréenne (la mort dans la glace ou en statue de sel)
L’autre, mollassonne – celle qui nous fait se décomposer dans
_______________________________________ l’humus tiède.

Cette deuxième manière d’être macchabée est à la portée de tous
Et il ne faut même pas casser sa pipe pour cela –
Très souvent il suffit de vieillir.

Pourrissant ainsi, suis-je donc mort
Et capable d’affirmer qu’il n’y a plus rien après
Car pour moi, pris dans ma fange, le pire a déjà eu lieu ?

La pétrification autrement noble de quelques heureux élus,
_________________________________
serait-elle préférable ?
Que la vie est stylisable et réifiable à loisir, serait-ce là une
________________________________________ consolation ?
Cela ne signifie qu’une mort sous anesthésie, pour des douillets.

La mort à travers des jumelles ou vue de très près :
S’il était possible d’apercevoir la chose intime à distance
De telles question de vie ou de mort ne se poseraient même plus.

Mais nullement parce qu’il n’y aurait plus de mort ;
Ce serait plutôt la vie qui serait abolie.

8 Avril 2009


Tode

Wie Sylvia Plath schon vermerkt
Kommt der Tod in zwei Gestalten vor:
Einer marmorstarren (als Eis- oder Salzsäulentod)
Und einer weichen – der des Verfaulens im lauem Erdboden.

Diese zweite Art, mausetot zu sein, ist für einen jeden erreichbar
Und man muss dafür noch nicht einmal ins Gras beissen –
Zu altern ist meist völlig ausreichend.

Sollte ich also schon tot sein, wenn ich so verrotte
Und sollte sagen können: Es kommt wohl nichts mehr danach
Denn in meinem Morast habe ich das Schlimmste ja schon hinter mir?

Ist der hohe Versteinerungstod weniger Auserwählter dem vorzuziehen
Die Stilisierbarkeit, Verdinglichung des Lebens etwa ein Trost?
Es bedeutet nur den Tod unter Narkose, für Empfindliche.

Tod durch ein Fernglas oder aus nächster Nähe:
Wäre es denn möglich, das Eigene von weitem zu sehen
Stellte sich diese Frage von Leben oder Tod überhaupt nicht mehr.

Aber nicht deshalb, weil es etwa keinen Tod mehr gäbe;
Vielmehr wäre das Leben abgeschafft.

8. April 200
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