lundi 1 février 2010

Verklärung des Vergangenen / Idealization of the Past


1. Mahnmal


[Mahnen darf schon sein, doch ein hässliches Mahnmal möchte keiner bei sich in der Gegend herumstehen habe, und es wäre auch eine Schande für den Künstler, der es entworfen hat. Die Schöpfer von Mahnmalen bemühen sich immer, diese möglichst ästhetisch zu gestalten. An was sie gemahnen sollen, das ist allerdings weniger ästhetisch. Mahnmale, so wie wir sie kennen und oft auch lieben, gemahnen also jedenfalls nicht an das, woran sie gemahnen sollen, sie täuschen noch den willigsten Geist und verunmöglichen es ihm regelrecht, sich auch nur eine leise Vorstellung von dem Angemahnten zu machen. Da helfen dann auch keine Artefakte im Innern, wie zum Beispiel die Wehrmachtsmordgerätschaften in den luxuriösen Vitrinen des Mahnmals von Kragujevac, einem der großartigsten, das ich kenne. Barbarei hin oder her – es sind das nun einfach alles wie Mahnschreiben etwa auf feinstem Büttenpapier und in einem den Augen so gefälligen, ja schmeichlerischen Stil verfasst, dass sie – trotz ihres blitzsauberen Charakters – fast an galante Post gemahnen. Das gerade genannte Monument ist folglich auch ein beliebter Treffpunkt für Rendezvous. Man sitzt da so schön und kann Händchen halten. Der Schrecken ist ohnehin vorbei.*
Wer nun aber auch schon die Jugend und ihre klare Logik hinter sich hat, wird womöglich behaupten, allein Triumphbögen seien letztlich brauchbare Mahnmale. Das stimmt aber wiederum nur für Masochisten; und selbst denen mag der Schauder, der ihnen über den Rücken läuft, nichts als ein wohliger sein. Man wird, scheint es, einfach nicht erwachsen, Mahnmale helfen da nicht, und deshalb ist es wohl am Ende auch egal, dass sie stets so unpassend ästhetisch sind.]


Far off in ageless clime, pictorial
Looms up a beautiful memorial.
Young love on its forelawn, asquat –
This marble pomp monuments what?

The idealization of the past
Anyway comes last
As a commemorative element
To re-present.

Foul past and speckless present, cubes and kids
Just aren’t diametric opposites:
Recall comes chocs or bloom, bestowed
In fancy bunches, tied and bowed.

Youth and its undisturbed caress
Before this desert dapperness:
A gift of heady charity
To visualize barbarity.


2. Bis repetita non placent

Eh bien, je viens d’écrire ça. Est-ce que cela me rappelle quelque chose ? Oui : Les marrons du feu. Ceux-là. Les questions de ma petite vie et celles de la grande histoire, quoi.

Lorsque je réfléchis à une chose à laquelle j’ai souvent réfléchi, j’ai toujours du mal à y réfléchir autrement que les fois d’avant, c’est-à-dire à m’y engager d’une manière nouvelle, parce que, si je ne change pas, je risque de finir dans la même impasse. Puisqu’impasse il semble y avoir ; sinon, pas besoin de revenir dessus. L’ornière est commode, on avance comme sur du velours, mais à quoi bon persister lorsque le temps passe comme rien et nous apprend que celui qui se répète s’enferre ?
Je me bats donc toujours avec moi-même, c’est-à-dire avec mon ancien moi. Alors, quelle grande histoire !
Moi, hier, ce n’était pas non plus l’idéal, et pourtant j’idéalise le passé. Ceux qui me connaissent le savent : au fur et à mesure que j’avance, je regrette. Je ne refoule pas, je regrette. C’est là mon refoulement. Faire mon deuil, connais pas.
Faudrait-il alors construire un monument au mort de mon ancien moi, si regrettable, ou plutôt un mémorial pour mettre en garde contre ce même moi ancien, barbare ?
Je voudrais bien, l’un ou l’autre, vu l’usage que la jeunesse fait de tels bâtiments. Mais mon passé propre n’a que peu de choses à voir avec le passé tout court, celui qui exige de vraies mises en garde ou a droit à de vrais mausolées symboliques. Je ne sais même pas s’il faut que je me situe du côté des anciens bourreaux ou de celui des anciennes victimes. C’est juste que, moi aussi, j’apprends sans vraiment apprendre. C’est assez monumental, et assez commémorable.

January 29, 2010

* Meine Erinnerung an das Mahnmal von Kragujevac (Memorijalni Park Šumarice) geht zurück auf die frühen Achzigerjahre. Dessen architektonisch so außerordentlich gelungenes Dokumentationszentrum, auf das ich hier speziell Bezug nehme, wurde – erfahre ich – im Mai 1999 stark beschädigt, und zwar durch deutsche Soldaten im Rahmen der Luftangriffe der NATO.

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