1. Diskrete Sommerabende
Ich freue mich schon auf den Sommer
Aber hoffentlich gab es keinen Umzug, weil da doch
Dieses eine interessante Fenster ist. An Sommerabenden
Steht es offen und lüftet sein Geheimnis: einen Menschen.
Es muss die Küche sein, ich habe nämlich den Eindruck
Dass dieser Mensch sich mit Küchenarbeit zu schaffen macht.
Ich schätze besonders den langen Hals, die feinen Arme, den
___________________________________________ schmalen
Sich immer wieder vorbeugenden Oberkörper, der wahrscheinlich
Kaum bekleidet ist, denn es wird ja so heiß hier im Sommer.
Da ich ein Fernglas besitze, könnte ich es genauer wissen, doch
Das möchte ich nicht. So wie das Leben geartet ist
Ist eine Enttäuschung zu befürchten, das
Gebäude befindet sich schließlich in ziemlicher Entfernung
Und es wird schon seine Richtigkeit damit haben.
Zudem knöpft man den Leuten auch nicht ungefragt den Kittel auf.
Ich sehe niemals eine zweite Person in diesem Fenster
Habe also noch alle meine Chancen.
Solange ich auf das Fernglas verzichte
Und schön diskret bleibe.
2. Sind oder waren Sie jemals Kommunist?
Der berühmte slawische Charme
Das heißt die slawische Wildheit, Unzivilisiertheit:
Man ist sich bewusst, was man tut und was man nicht tut
Weil man es eben auch nicht tun könnte
Oder rundheraus tun.
Der gesamte slawische Humor lebt von dieser Bewusstheit
Oder Naturnähe.
Er begeistert sich entweder für seinen Unterdrücker
Oder veranstaltet spontan eine Revolution
Wobei das eine dem anderen nicht widersprechen muss –
Es wird jedenfalls bewusst übertrieben
In dieser erbarmungslosen Welt.
Das alles eine Frage des Charmes oder Humors
Oder der Resignation, die so viel Charme und Humor zugrunde
_______________________________________________liegt.
3. Spätes Zölibat
Ich hatte früher immer Zettel dabei.
Für falls mir unvermittelt etwas einfällt.
Nicht so ein Moleskine-Zeug, das zum Dichter macht, sondern
______________________________________________Zettel.
Irgendwelche Papierfetzen waren stets ausreichend für mich.
Brauche ich nun aber auch nicht mehr, denn mir
Fällt unvermittelt kaum mehr etwas ein
Und das Wenige, das mir doch einfällt, kann ich auch später noch
____________________________________________ notieren
Dafür reicht der Platz in meinem Hirn.
Wenn ich neuerdings durch die Stadt gehe
Begegnet mir einfach nicht mehr so viel Schönes wie früher
Und das liegt an mir.
Denn das Schöne wächst stetig nach.
Ich erkenne den Frühling ja auch an den Knospen der städtischen
___________________________________________Restnatur.
Bei meiner eigenen Restnatur stehen die Zeichen auf Verzicht.
Ich lasse den Dingen auch in geistiger Hinsicht
Immer häufiger die Hosen an
Bemühe mich kaum mehr um erregenden Striptease, denn
Was sollte ich da schon herauswursteln? Diese Dinge, so sagt
Mir nun die Erfahrung, sind auch untenherum letzten Endes alle
______________________________________________gleich.
Das von Natur und Sitte Verborgene mag fortan verborgen
_____________________________________________bleiben.
Der Verzicht selbst ist etwas Schönes.
Er stellt vielleicht die letzte Schönheit dar.
Es ist der gesunde Menschenverstand, der sich
Auf einmal in mir entfaltet – eine Art von
Priestertum, das im Zölibat Gottes Geheimnisse in Frieden lässt –
Wenn nicht gar das gesunde Volksempfinden.
So wunderbar gläubig und gesund wie heute war meine Seele noch
________________________________________________nie.
Ich bin den Dingen ähnlicher geworden als ich es jemals war.
Renoncement
1. Discrètes soirées d’été
J’attends l’été avec joie ;
Or, j’espère qu’il n’y aura pas eu de déménagement
Car il y a là cette fenêtre intéressante. Les soirées d’été
Elle est ouverte et révèle son secret : une personne.
Cela doit être la cuisine puisque j’ai l’impression
Que la personne en question exécute des tâches de cuisine.
J’apprécie surtout son long cou, ses bras fins, son torse mince
Qui s’avance à intervalles réguliers, vraisemblablement
Très peu habillé tellement il fait chaud ici en été.
Possédant d’excellentes jumelles, je pourrais en savoir plus
Mais je ne le souhaite pas. La vie étant ce qu’elle est
Je ne puis exclure une déception, la circonstance que cet immeuble
Se situe assez loin ne relève certes pas du seul hasard.
Puis, on ne déboutonne pas les gens comme ça, sans y être invité.
Jamais, je ne vois une deuxième personne dans cette fenêtre.
Je devrais donc encore avoir toutes mes chances.
Tant que je renonce à mes jumelles
Et reste bien discret.
2. Êtes-vous ou avez-vous jamais été un communiste ?
Le fameux charme slave
C’est-à-dire la sauvagerie slave, leur manque de civilisation :
On est conscient de ce qu’on fait et de ce qu’on ne fait pas
Justement parce qu’on pourrait ne pas le faire
Ou carrément le faire quand même.
Tout l’humour slave vit de cette conscience
Ou proximité avec la nature.
On est tout feu tout flamme pour son méchant maître
Ou on fait, spontanément, une révolution
Sans que l’un et l’autre se contredisent nécessairement –
En tout cas, on exagère
Dans ce monde sans pitié.
Tout ça une question de charme ou d’humour
Ou de la résignation que contiennent tant de charme et d’humour.
3. Célibat tardif
Avant, j’avais toujours des bouts de papier sur moi.
Pour si tout d’un coup j’ai une idée.
Pas de ces conneries en moleskine qui rendent poète, mais des bouts de papier.
Une simple feuille pliée en quatre suffisait généralement.
Mais j’en ai plus besoin, car
J’ai plus d’idée tout d’un coup, et
Le peu qui me vient encore à la tête, je peux le noter à la maison
Cela ne me congestionne guère la cervelle.
De nos jours, quand je vais en ville
Je ne rencontre plus autant de beauté qu’auparavant
Et c’est ma faute.
Car la beauté, elle, repousse toujours.
Je reconnais le printemps urbain au bourgeonnement de sa nature résiduelle ;
Quant à ma propre nature résiduelle, il y a du renoncement dans l’air.
J’ai cessé de vouloir dénuder les choses, spirituellement parlant ;
S’il n’en tient qu’à moi, elles peuvent garder ce qu’elles ont sur elles
Car la perspective d’un strip-tease ne m’affriole plus.
Qu’est-ce qu’elles pourraient bien me révéler ? Ces choses, en fin
De compte, sont toutes pareilles en dessous, voilà mon verdict. Ce que
La nature ou les mœurs ont caché, qu’il reste, ma foi, sous son voile.
Le renoncement lui-même est quelque chose de beau.
Il est peut-être la dernière des beautés.
C’est le bon sens qui tout d’un coup
S’épanouit en moi – une espèce de sacerdoce
Qui, acceptant le célibat, fout la paix aux secrets de Dieu –
S’il ne s’agit pas carrément du sens commun populaire.
Jamais auparavant mon âme n’a été aussi croyante, élevée et saine
Jamais je n’ai été aussi proche des choses que maintenant.
1. Discrètes soirées d’été
J’attends l’été avec joie ;
Or, j’espère qu’il n’y aura pas eu de déménagement
Car il y a là cette fenêtre intéressante. Les soirées d’été
Elle est ouverte et révèle son secret : une personne.
Cela doit être la cuisine puisque j’ai l’impression
Que la personne en question exécute des tâches de cuisine.
J’apprécie surtout son long cou, ses bras fins, son torse mince
Qui s’avance à intervalles réguliers, vraisemblablement
Très peu habillé tellement il fait chaud ici en été.
Possédant d’excellentes jumelles, je pourrais en savoir plus
Mais je ne le souhaite pas. La vie étant ce qu’elle est
Je ne puis exclure une déception, la circonstance que cet immeuble
Se situe assez loin ne relève certes pas du seul hasard.
Puis, on ne déboutonne pas les gens comme ça, sans y être invité.
Jamais, je ne vois une deuxième personne dans cette fenêtre.
Je devrais donc encore avoir toutes mes chances.
Tant que je renonce à mes jumelles
Et reste bien discret.
2. Êtes-vous ou avez-vous jamais été un communiste ?
Le fameux charme slave
C’est-à-dire la sauvagerie slave, leur manque de civilisation :
On est conscient de ce qu’on fait et de ce qu’on ne fait pas
Justement parce qu’on pourrait ne pas le faire
Ou carrément le faire quand même.
Tout l’humour slave vit de cette conscience
Ou proximité avec la nature.
On est tout feu tout flamme pour son méchant maître
Ou on fait, spontanément, une révolution
Sans que l’un et l’autre se contredisent nécessairement –
En tout cas, on exagère
Dans ce monde sans pitié.
Tout ça une question de charme ou d’humour
Ou de la résignation que contiennent tant de charme et d’humour.
3. Célibat tardif
Avant, j’avais toujours des bouts de papier sur moi.
Pour si tout d’un coup j’ai une idée.
Pas de ces conneries en moleskine qui rendent poète, mais des bouts de papier.
Une simple feuille pliée en quatre suffisait généralement.
Mais j’en ai plus besoin, car
J’ai plus d’idée tout d’un coup, et
Le peu qui me vient encore à la tête, je peux le noter à la maison
Cela ne me congestionne guère la cervelle.
De nos jours, quand je vais en ville
Je ne rencontre plus autant de beauté qu’auparavant
Et c’est ma faute.
Car la beauté, elle, repousse toujours.
Je reconnais le printemps urbain au bourgeonnement de sa nature résiduelle ;
Quant à ma propre nature résiduelle, il y a du renoncement dans l’air.
J’ai cessé de vouloir dénuder les choses, spirituellement parlant ;
S’il n’en tient qu’à moi, elles peuvent garder ce qu’elles ont sur elles
Car la perspective d’un strip-tease ne m’affriole plus.
Qu’est-ce qu’elles pourraient bien me révéler ? Ces choses, en fin
De compte, sont toutes pareilles en dessous, voilà mon verdict. Ce que
La nature ou les mœurs ont caché, qu’il reste, ma foi, sous son voile.
Le renoncement lui-même est quelque chose de beau.
Il est peut-être la dernière des beautés.
C’est le bon sens qui tout d’un coup
S’épanouit en moi – une espèce de sacerdoce
Qui, acceptant le célibat, fout la paix aux secrets de Dieu –
S’il ne s’agit pas carrément du sens commun populaire.
Jamais auparavant mon âme n’a été aussi croyante, élevée et saine
Jamais je n’ai été aussi proche des choses que maintenant.
15 Mars 2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire