lundi 26 août 2013
Deux nouveaux nus
1. Silver Lining
Le drap a glissé et voici, lourd nuage
La courbe de la hanche dans la pénombre
Et pas seulement ; il suit son chemin, ce paysage.
On dirait que le corps nu n’est fait que pour la pénombre
Qu’il n’est pas fait pour le plein jour, et pas non plus
Comme une autre âme, pour la nuit obscure.
C’est le tour qui indique ce qu’il est
Qui indique ce qu’il indique, le corps qui
Vallonné, s’étire et bombe le long de lui-même.
Si l’évidence est du côté de la pénombre, lui
Sombre et haut, a son pourtour éclairé
La lumière cachée car il la cache.
2. Il faut d’abord
Il faut d’abord défrusquer.
Nu d’emblée a moins de charme.
L’impatience est alors un don de l’âme
Qui doit découvrir pour se prendre au jeu
Et au mieux faire ses dévoilements elle-même.
En inventant de ces oiseaux de proie
Qui fondent sur leur vif aliment à tire-d’aile
Mais meurent de faim la pâture jetée devant eux
La nature a engendré d’inappréciables incohérences
Déséquilibres, si l’on veut, nécessaires à son équilibre.
Elle a voulu le corps nu en y cachant
Qui le veut découvert bien avant d’être nu
Et c’est à cette âme même qu’elle a confié la tâche.
Fallait d’abord l’empaqueter, le rendre semblable à elle
Pour y aménager des failles : glisser la main dans une fente
Tirer sur un pli
Rabattre un ourlet
Défroncer des fronces –
Voilà ce qu’elle commande
Celle qui est tellement mal engoncée
Qu’en même temps que la chair elle se dénude.
5 et 23 Août 2013
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire