mercredi 10 décembre 2014

Solche Gärten

Man muss hier wohnen
Um die Gärten zu sehen.
Man muss hier zuerst eingezogen sein
Oder wenigstens eingeladen.
Von der Straße aus sieht man nur Häuserfronten.
Von den Häusern aus sieht man hinunter auf Gärten.
Sehr viel Grün, wer zu Besuch kommt, ist überrascht.

Man muss sich, denke ich, auch eine Ansicht irgendwie aneignen
Bevor man sieht, was es damit auf sich hat.
Man sieht auf die Ansicht erst hinunter
Wenn man Eintrittsgeld bezahlt hat:
Dazugehört ohne dazuzugehören
Wenn quasi Grund zum Neid besteht.

Auch Ansichten sieht man nicht von der Straße aus
Doch die Gärten sind meist menschenleer
Und liegt dort ein Fahrrad herum, bewegt es sich nicht mehr.
Verwahrlost sind diese wertvollen Gärten aber nicht
Es ist eine Frage des Besitzes.
Muss man denn unbedingt etwas machen aus seinem Besitz?

Vermutlich stört, dass man in diesen Gärten nie ganz bei sich ist.
Einer der Nachbarn, die Einsicht haben
Kann beispielsweise der Ansicht sein
Dass dort ein Fahrrad herumliegt, das sich zu wenig bewegt.
Das ist das Privileg des Besitzlosen:
Dennoch eine Ansicht zu haben.

Es ist alles andere als ausgemacht
Wer mehr von solchen Gärten profitiert:
Diejenigen, denen sie gehören
Oder diejenigen, die von oben ihre Ansicht haben.


De tels jardins

Il faut vivre ici
Pour les voir, les jardins.
Il faut d’abord avoir emménagé
Ou du moins être convié.
De la rue, on ne voit que des rangées de maisons.
Des maisons, on a vue sur des jardins.
Beaucoup de vert, les invités sont surpris.

Pareil pour une vue de l’esprit, je pense :
Elle aussi, il faut d’abord la faire un peu sienne
Avant de voir ce qu’il en est.
Elle se cache tant qu’on n’a pas payé un droit d’entrée :
Celui de n’en avoir d’autre que de regard.
Lorsqu’il y a donc motif d’être jaloux.

Vues de l’esprit ou points de vue – tous invisibles de la rue ;
Mais les jardins sont le plus souvent déserts
Et s’il y traîne un vélo, il ne bouge plus.
Pourtant, ils ne sont pas en déshérence, ces précieux jardins.
C’est une question de propriété.
Faut-il absolument faire quelque chose de ce qu’on possède ?

Il est peut-être gênant qu’on n’y soit jamais vraiment chez soi.
L’un des voisins avec vue sur eux
Peut par exemple considérer
Qu’il y traîne un vélo qui ne bouge pas assez.
Voilà le privilège de celui qui ne possède pas :
Il lui reste son point de vue.

Il n’est pas encore dit
Qui profite le plus de tels jardins :
Leurs propriétaires ou ceux
Qui, d’en haut, ont leurs points de vue.


6 Décembre 2014

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