Zwei oder drei Generationen genügen.
Die Vorfahren waren eingewurzelt
Und zogen doch immer wieder um
Gehörten verschiedenen Völkern an
Darunter auch speziell umziehendem
Und wirken doch überall schon verwurzelt
(Oder wenigstens nicht entwurzelt)
Falls einmal die Sprache auf sie kommt.
Liegt das an der Sprache, an den
Vorfahren oder war es damals einfach so?
Zu lange her, man kann es nicht mehr entscheiden.
Ich bin jedenfalls auch umgezogen
Und Einwurzelung ist gerade nicht, jawohl
Das glatte Gegenteil scheint an der Tagesordnung
Und darum weiß ich kaum, wie sie gedacht haben
Was sie allweil so umtrieb, geneigte Vorfahren
Inwiefern in ihrer grauen Vorzeit
Sie sich also auch voneinander unterschieden
Und nicht nur etwas andre Rituale pflegten
Und sich etwas anders ernsthaft gaben.
Wie ein Frankenstein aus ihnen zusammengefügt
Lebe ich so, als sei alles neu: neu, ungedacht
Und unterschiedlich, aber alles in allem
– Das heißt im Anderswo irgendwo –
Muss ich ihnen dann wohl ähneln, meinen Vorfahren.
Ist das gleichgültig?
Man gewöhnt sich an das Neue
Doch an das Alte kann man sich nicht mehr gewöhnen
Denn es ist schon wie vergangen.
Origine
C’est vite arrivé qu’on prenne racine –
Deux ou trois générations suffisent.
Les ancêtres avaient pris racine.
Pourtant, ils ne cessaient de bouger
Appartenant à des peuplades diverses
Dont une qui est spécialement déménageuse
Tout en donnant l’impression d’être enracinés
(Ou du moins pas trop déracinés)
Quand il se trouve qu’on parle d’eux.
Serait-ce à cause du parler, à cause d’eux
Ou était-ce tout simplement comme ça autrefois ?
Cela fait bien trop longtemps, on ne saurait plus le dire.
Moi aussi, j’ai bougé, pour l’instant
Sans qu’il y ait eu enracinement, hélas
C’est le contraire qui est à l’ordre du jour ;
Et voilà pourquoi je ne sais guère leurs pensées
Et ce qui a dû les remuer, ces chers ancêtres
Et en quoi, en leur immémoriale grisaille
Eux aussi se distinguaient nettement l’un de l’autre
Au-delà de s’adonner à des rituels différents
Et d’être sérieux chacun à sa manière.
Tel un Frankenstein composé d’eux tous
Je vis comme si tout était neuf : neuf, impensé
Et dissemblable, mais, tout compte fait
– Bien quelque part dans mon ailleurs –
Je dois alors leur ressembler à mes ancêtres.
Serait-ce sans importance ?
Si l’on finit toujours par s’habituer au neuf
Impossible de s’habituer à l’ancien
Car celui-là, il est déjà comme parti.
C’est vite arrivé qu’on prenne racine –
Deux ou trois générations suffisent.
Les ancêtres avaient pris racine.
Pourtant, ils ne cessaient de bouger
Appartenant à des peuplades diverses
Dont une qui est spécialement déménageuse
Tout en donnant l’impression d’être enracinés
(Ou du moins pas trop déracinés)
Quand il se trouve qu’on parle d’eux.
Serait-ce à cause du parler, à cause d’eux
Ou était-ce tout simplement comme ça autrefois ?
Cela fait bien trop longtemps, on ne saurait plus le dire.
Moi aussi, j’ai bougé, pour l’instant
Sans qu’il y ait eu enracinement, hélas
C’est le contraire qui est à l’ordre du jour ;
Et voilà pourquoi je ne sais guère leurs pensées
Et ce qui a dû les remuer, ces chers ancêtres
Et en quoi, en leur immémoriale grisaille
Eux aussi se distinguaient nettement l’un de l’autre
Au-delà de s’adonner à des rituels différents
Et d’être sérieux chacun à sa manière.
Tel un Frankenstein composé d’eux tous
Je vis comme si tout était neuf : neuf, impensé
Et dissemblable, mais, tout compte fait
– Bien quelque part dans mon ailleurs –
Je dois alors leur ressembler à mes ancêtres.
Serait-ce sans importance ?
Si l’on finit toujours par s’habituer au neuf
Impossible de s’habituer à l’ancien
Car celui-là, il est déjà comme parti.
25 Juillet 2015
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