jeudi 14 mai 2009

Entre prédateurs de jardinet


Dans mon petit jardin, un petit animal
Mène sa vie dans la discrétion et le silence.
Peut-être un monstre pour encore plus petit que lui.
Ce n’était pas prévu, mais ce matin
Nous nous sommes rencontrés
Et on s’est regardé sans bouger – lui, peu rassuré
Mais sans s’enfuir pour autant.

De la bonté. Mais laquelle ? Découvrit-il
De la bienveillance dans mon regard ? Et moi –
Ému, que trouvai-je dans le sien de prédateur de jardinet ?
Nous nous sommes quittés, chacun retournant dans son monde
Hors de la vue de l’autre, mais en vérité, c’est le même
Nous n’avons simplement pas les mêmes victimes.

Après, j’ai pensé à Larkin, sa tondeuse, son hérisson
Qui a donc eu moins de chance que ma bestiole à moi
– Je n’ai guère de belles herbes dans mon pauvre jardin –
Et je me suis dit, me voyant dans la bête et dans l’autre poète :
Si c’est comme ça, si l’on risque de mauvaises rencontres
Mieux vaut encore crapahuter dans les friches
Que profiter d’un terrain par trop soigné.

14 Mai 2009

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