samedi 5 mars 2011

Wachstumsprozess

Kinder, diese kleinen Ungeheuer, sind, ohne
Dass sie es verdienen, meist von sehr viel Liebe
Umgeben. Ohne diese Liebe würden sie zu
Großen Ungeheuern.
Man hat also ein Interesse daran, sie
Mit sehr viel Liebe zu umgeben.
Von sehr viel Liebe umgeben werden sie nur zu
Mittelmäßigen Erwachsenen.
Man hat ein Interesse daran, diese
Korrumpierten Erwachsenen zu lieben.
Ohne eine solche Liebe sind es bloß
Zugestopfte Übergrößen.

Warum erzählt er sich das? Vermutlich deshalb
Weil er wieder dieses Schild sieht. Und
Was besagt es? Eben. Jetzt wollen sie uns etwas
Siebenstöckiges vor das Fenster setzen.
Jahrzehntelang hatten wir Licht und Aussicht, und nun das.
Das kleine Zweistöckige – genügte es nicht mehr?
Hätte man das denn nicht herrichten können
Meinetwegen ein Stockwerk draufsetzen, aber dann Schluss?
Warum müssen jetzt unbedingt sage und schreibe
Achtzehn Meter her – die Maximalhöhe – und
Dreiundzwanzig Partien hinein? Muss denn hinieden
Unbedingt alles groß und stark werden, nur
Gefüttert, damit es nicht böse wird? Mit
Reiner Liebe ist irgendwann auch nichts mehr zu machen
Irgendwann einmal wird zugebaut, basta.
Wenigstens die Kindheitserinnerungen bleiben.

Vor dem Fenster aber
Ungeheuer, sieben Stockwerke hoch
Und keine Aussicht mehr, oder vielmehr als
Einzige Perspektive die unendlich vielen Fenster gegenüber.


Processus de croissance

Les enfants, ces petits monstres, sont, sans
Le mériter, d’habitude entourés d’énormément
D’amour. Sans cet amour ils deviendraient
De grands monstres.
On a donc intérêt à les entourer
D’énormément d’amour.
Entourés d’énormément d’amour ils ne
Deviennent que des adultes quelconques.
On a intérêt à aimer de tels adultes corrompus.
Sans cet amour ils ne sont
Que des énormités gavées, bouchées.

Pourquoi se raconte-t-il cela ? Probablement
Parce qu’il voit encore ce panneau. Et qu’est-ce
Qu’il dit ? Justement. Maintenant ils ont l’intention
De nous foutre sept étages devant la fenêtre.
Pendant des décennies, on avait de la lumière et une
Si belle perspective, et maintenant ça.
Le petit deux étages, ne suffisait-il plus ?
N’aurait-on pas pu le réhabiliter
Rajoutant, ma foi, un troisième, puis voilà ?
Pourquoi à tout prix dix-huit mètres – la hauteur
Maximale – et vingt-trois appartements ? Est-ce
Qu’en ce bas monde tout doit devenir grand et fort
Nourri uniquement pour qu’il ne se fasse pas méchant ?
Il arrive le jour où même l’amour ne sert plus à rien
Le jour où l’on bétonne, point à la ligne.
Resteront au moins les souvenirs d’enfance.

Mais devant la fenêtre
Un monstre de sept étages
Et plus la moindre perspective, ou plutôt
Comme seul avenir toutes ces fenêtres d’en face.

4 Mars 2011

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