Même en me vautrant dans des images
Venues du fond des âges, de notre plus belle époque
Je suis incapable d’en retrouver l’esprit.
Je le ressens et j’en suis émerveillé, je le retrouve
Et pourtant, je ne le retrouve pas.
Mais il y a plus que cela que je retrouve sans le retrouver.
Il y a l’ami infidèle
Auquel je ne puis m’adresser que de la manière suivante :
Quelle chance qu’on ne se fréquente plus –
Tu n’es plus beau.
Comme ça, il te reste ta jeunesse
Lorsque par hasard tu me viens à l’esprit.
Quelle chance que tu n’aies pas voulu rester mon ami –
Amis, on se verrait, et à force d’être ensemble
Il m’aurait peut-être échappé comme tu as vieilli
Mais puisqu’on ne se rencontre presque plus jamais
Les rares fois que je tombe sur toi, cette vérité me frappe :
Tu t’es fané, rabougri, recroquevillé comme un
Pruneau dans cette peau autrefois éclatante
Qui, enfin, correspond à ta sécheresse de toujours
Et je suis heureux que tu repartes bien vite
Pour redevenir le beau jeune homme auquel je pardonne tout.
Avec encore un peu plus de chance, on ne se reverra plus jamais
Et ta chair finira par tomber toute seule.
T’as bien fait d’être un ami infidèle.
Voilà ce qui se passe
Lorsque, venant du fond des âges
On retrouve même la jeunesse
Quand on s’y retrouve en face
Et qu’on ne la retrouve plus.
6 Mars 2015
lundi 9 mars 2015
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