lundi 21 mai 2018

Vegn dem perzenlekhn goles

וועגן דעם פערזענלעכן גלעס

Neuerdings lebe ich in einem der angesagtesten Viertel des pariser Ostens. Nicht, dass ich umgezogen wäre, ich kam schon in den Achtzigern her, also Jahrzehnte, bevor das Viertel angesagt wurde, mittlerweile ist es das aber. Ich hatte Arbeiter als Nachbarn, doch jetzt sind das alles finanzstarke Vollidioten – nicht die Arbeiter, bitteschön, sondern meine Nachbarn.
Es ist das Schicksal nicht ausreichend mobiler Künstlerexistenzen, irgendwann einmal nicht mehr Arbeiter, sondern Vollidioten als Nachbarn zu haben. Diese Vollidioten haben sich, so will es scheinen, nur deshalb so stinkteuer eingekauft in das vorgebliche Künstlerviertel, um den paar leider verbliebenen Künstlern gegenüber unablässig ihre erstaunliche Kaufkraft zu demonstrieren. Alles liegt auf dieser Linie, namentlich diese neue vegetarische Nachbarschaftskultur mit ihren ekelhaften Verbrüderungsfesten und Privatrödelmärkten für ausgemustertes Kinderspielzeug, und da wundert man sich, dass dem kleinen Manne – obschon meilenweit von jedwedem Künstlertum entfernt – im Exil unbezähmbare Hassgefühle erwachsen. Je weiter der an den Rand und ins gesellschaftliche Aus gedrängt wird, desto weiter landet auch der Künstler im gesellschaftlichen Aus. Da kann er sich noch so festkrallen an seinem Fels.


i.

Je n’ai jamais compris comment ces coloniaux
Propres sur eux pouvaient vivre si calmement
Dans leurs jolies villas, entourés d’indigènes
En haillons, et sans même l’opportunité
Roulant carrosse de les saluer, la main
Gantée de blanc à l’instar du gracieux monarque.
Moi, ça me ferait peur de savoir que l’engeance
Qui traîne devant ma pelouse et mes rosiers
N’a même pas l’idée de vénérer le luxe
Qu’offre à des yeux chassieux le bon goût britannique.


ii.

Ô moule accrochée à ton rocher : tant que tu
Te confonds avec ton support, tant que la mousse
Recouvre tout, tout va très bien, mais quand la roche
Se met à bouger, se dénude ou prend des teintes
Insoupçonnées, c’en est fini de votre entente.
L’évolution, hélas, n’accorde pas le temps
De changer ta couleur à toi : la mousse morte
Plus rien ne t’assimile à ton support et tu
Deviens coque incongrue, absconse, absurdement
Collée à un écueil malade, tu deviens
Moule malade et seulement la maladie
Confond désormais le vivant et son milieu.


[Depuis peu, je vis dans l’un des quartiers les plus branchés de l’est parisien. Ce n’est pas que j’aie déménagé, j’y suis arrivé dès les années quatre-vingts, donc fort longtemps avant que le quartier ne devienne à la mode, mais désormais il l’est. Dans le temps, j’avais des ouvriers comme voisins, mais maintenant ce sont des imbéciles pleins aux as – pas les ouvriers, bien entendu, mais mes voisins.
C’est le sort de la bohème artistique pas assez mobile de finir entourée non plus d’ouvriers, mais d’imbéciles. Ces imbéciles, me paraît-il, ont acquis à prix d’or leurs baraques dans ce soi-disant quartier d’artistes à seule fin de faire valoir leur incroyable pouvoir d’achat envers et contre les quelques artistes malheureusement restés. Tout est de la même eau, à commencer par cette nouvelle culture de voisinage végétarienne avec ses hideuses fêtes de fraternisation et ses vide-greniers pour jouets cassés, et l’on s’étonne que les gens de peu – quoique très éloignés de toute bohème – recuisent leur haine dans l’exil. L’ouvrier, plus on le pousse dehors, plus l’artiste, lui aussi, se retrouve marginalisé. Il ne lui sert à rien de s’accrocher à son rocher.]


18 Mai 2018

jeudi 10 mai 2018

Sitting Lately in a Draft

[Wenn einer im Zug sitzt – ich meine: im Luftzug – wird er davon vielleicht krank. Der verräterische Zug streicht ihm erfrischend über die Haut, aber unter der Haut richtet er Schreckliches an. Er kann urplötzlich den Hals nicht mehr so recht bewegen, um zu schauen, woher der Zug eigentlich kommt. Man kann nämlich oft erkennen, wo er herrührt, sieht dabei weder Luft noch Zug, aber beispielsweise Fenster. Offene. Das menschliche Gehirn tut den Rest.
Dieser Luftzug entspricht anderen diskreten, jedoch ebenfalls krankmachenden Phänomenen. Sobald man den Kopf nicht mehr wenden, sobald man nicht mehr korrekt hinter sich blicken kann, fangen die Probleme an. Auch schon kleinste Öffnungen (die angeblich verpassten Gelegenheiten) erweisen sich dann als sehr schädlich. Das m. G. tut den Rest. Es ist erst im geschlossenen Raum halbwegs außer Gefahr.]

O to break loose, like the staggering
sot, spectacular, coughing along
not far from puking against the breeze
one would call it a struggle against memories
a sort of wry clinch, too pretentious in length
skipping the first, the second... the tenth...
eventually able to splutter the ground
alive enough to forget all around.

May 9, 2018

lundi 7 mai 2018

Hôtel de la Paix universelle

Es gibt Menschen, die sich sehr um den Weltfrieden sorgen. Tag und Nacht knabbern sie daran. Man möchte ihnen zurufen: Solange ihr keine anderen Sorgen habt... Hat man nämlich andere Sorgen, wird der Weltfrieden schnell zur Nebensache.
Nun ist es aber so, dass tiefe Sorgen die Ausdruckskraft der einen beflügeln, doch der anderen versiegen lassen. Unter Sorgendruck versiegende Ausdruckskraft wiederum scheint Zeichen einer gewissen Seelengröße zu sein. Wer hält es denn nicht für angebracht zu verstummen, falls es nichts mehr zu sagen gibt? Beflügelte Weltfriedensapostel sind insofern eher seelenlose Barbaren. Die allgemeine Barbarei der Weltkonflikte kann, weil dem eigenen Wesen entsprechend, von diesen Kiebitzen zwar mit aller Schärfe wahrgenommen werden, verhindern können sie sie allerdings nicht, ja, es mag sein, dass es ohne ihre aufgeregte Schreierei sogar ein weniger besser bestellt wäre um den Weltfrieden.

i.

Pendant longtemps, petit train-train me semblait fade
Et je cherchais en vain des moyens d’escapade
Des éléments de fuite, pour me maintenir
Ignorant mon passé, présent et avenir
    Jusqu’à ce jour où ce train-train a déraillé
    Me faisant regretter mes années à bâiller.


ii.


L’Occidental, touriste sans sentir mauvais
N’a pas seulement ses destinations rêvées
Mais se soucie aussi de la paix sur la terre
Tandis que ces peuplades-là, ou sédentaires
    Ou migratoires mais très rarement curieuses
    Ne songent qu’à la paix de leurs âmes trop pieuses.

Moi, qui n’ai jamais prétendu être en mesure
De garantir l’entente stable et équitable
En Orient, comment voulez-vous que j’assure
L’intérieure, celle entre Dieu et le diable ?
    Cependant, je n’aspire à rien qu’à cette paix
    Conscient qu’à l’échelle globale c’est râpé.

Ô paix, combien voudrais-je donc qu’on me la foute !
Or, pour ça il faudrait un ciel désert sans doute
Puis, question d’équilibre, un enfer aussi vide
Ce qui est, certes, d’une présomption stupide :
    La plénitude du bas, moyen et haut monde
    Rendant l’appel d’un vide impérieux, ma blonde.


6 Mai 2018

jeudi 3 mai 2018

Pendule

Finalement on a mis la vieille maison en vente
Et on a embarqué les trucs qui nous intéressaient, disons.
Quelques souvenirs, quoi.
Dont une pendule.
Pendule qu’on n’a jamais vue en marche dans la vieille maison.
Pendule morte donc, depuis une éternité.

Une fois accrochée chez nous, je l’ai remontée
Mais rapidement, le carillon nous a énervés – pas besoin
D’avoir la fuite du temps constamment dans l’oreille.
L’œil suffit, l’œil, lui, est gouvernable
D’autant plus qu’on n’est pas obligé de regarder.

J’ai donc arrêté le son, tout en gardant la fonction horloge
Horloge qui, d’abord, retardait beaucoup, puis
Après quelques manipulations, avançait beaucoup.
Rien à faire, ou l’un ou l’autre, et
C’était peut-être la raison, me consolai-je à la fin
Pourquoi on ne l’avait pas fait marcher
Dans le vieux temps, dans la vieille maison.

Ou trop en avance ou trop en retard
Et strictement rien entre les deux – il est
Bizarre, le passé, et son besoin de justesse.
Rien à voir avec le présent que l’on vit
Magma incalculable, qu’on le veuille ou non.

2 Mai 2018