mardi 29 décembre 2020

Through the Grapevine

i.

Maintenant que tu es partie, ce sont de drôles
De phénomènes que j’entends parler de toi :
Bestioles sur le mur deviennent messagères

Fins rayons sous les portes, lourds appels.
Tuyaux ronflants, lignes de téléphone.
Pourtant, je reste clairvoyant

Clairentendant
Et clairpensant –
Juste à l’affût, en somme.


ii.

J’ai développé un drôle d’autocontrôle
Maintenant que tu n’es plus là.

Suivre ma pente naturelle me désole :
J’invente donc d’étranges lois.

Pour garder la main sur les choses, je m’enjôle
En me grondant avec ta voix.

Le prix de perdurer est bien ce double rôle
Tant je me sens réduit à moi.


iii.

Maintenant que tu m’as laissé seul derrière la porte
Tel un garçon sage, tout crispé pour entendre
Le fin tintement qui l’autorise à la rouvrir

Un drôle de sentiment m’envahit
Un drôle de je ne sais quoi.

Découvrirai-je, au beau milieu du salon transfiguré, la gloire
De l’énorme sapin constellé des lumières de l’enfance
Avec sa montagne de cadeaux autour du pied ?

Ah, ce sentiment qui m’envahit
Ressemble bien à la peur
De ne plus mériter
Aucune fête.


26 Décembre 2020

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