vendredi 10 décembre 2021

Si ce n’était pas comme ça

Je passe à un endroit où personne ne passe, et je vois des beautés qui fleurissent pour moi seul. Elles s’en foutent ; en fait, elles fleurissent pour elles-mêmes, que quelqu’un passe ou non, cela est sans importance. Si ce n’était pas comme ça, le monde manquerait de beautés.
Rien de ce que je fais ne compte. Ce qui compte est fait par ceux qui comptent. J’ai pensé pouvoir mettre la charrue devant les bœufs, et d’une certaine façon, je le pense encore. Mon absence de vie ne me désole pourtant pas ; ce qui me désole est ton absence à toi, l’absence de la beauté.
Mais si j’affirme que je vis désormais sans baume sur mes blessures, il ne faut pas en déduire que je te réduis à une quelconque fonction : la consolation n’est jamais autre chose qu’un effet corollaire d’une présence qui existerait aussi sans moi, tel celui de la beauté qui fleurit pour elle-même. Seulement, on s’était rencontrés.


i.

Der Nachtwind ist besonders erschütternd
Denn man sieht ihn ja nicht. Am Tag
Sieht man den Wind wenigstens.


ii.

Ich bin immer viel besser, wenn es mir gut geht ;
Bin ich nicht so gut, geht es mir schlechter.
Gehen und sein scheint austauschbar.


iii.

Wenn ich etwas höre, das mir missfällt
Anstatt mir zu wünschen, dass es mir gefalle
Wünsche ich doch nur, es nicht gehört zu haben.


iv.

Ich lebe ohne teilzuhaben.
Sollte das Teilhaben das Leben sein
Täusche ich mich, wenn ich zu leben glaube.


v.

Nicht teilzuhaben ist eine Freude.
Es ist sicherlich die traurigste Freude
Die ein Mensch sich selbst machen kann.


24. Juli 2020 & 8. Dezember 2021

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