i.
Une partie de toi, je l’aperçois
Bien mieux depuis que tu es loin de moi –
Il a fallu cette distance pour
Que notre proximité soit à jour.
Avant déjà, l’absence servait notre
Unité mieux qu’être l’un avec l’autre ;
La vue est souvent floue d’un peu trop près
Lorsqu’on a ses binocles sur le nez.
Pour étudier le détail d’à côté
Fort myopes qu’on était, on les ôtait
Embrassant à l’œil nu les grandes causes
Telles mes lubies ou tes lèvres roses.
Même la mémoire, elle, n’est point nette :
Je ne sais plus, quant aux fichues lunettes
Si je t’ai enterrée avec ou pas
Vu que tu m’es si proche au loin là-bas.
ii.
Le soir, au lit comme enfoncé dans un sillon
J’attends parfois très tard, mais je ne sais plus quoi
Car tout s’embrume quand l’esprit reste immuable.
Or, je ne vois pas de conclusion plus probable
Qu’en fait, j’attends encore ton retour à toi.
Qui d’autre cela pourrait-il être, sinon ?
iii.
Le nez se fait oreille, et la peau mue en œil
Le cerveau sent, la langue voit ou s’imagine
Rien n’est plus perçu par l’organe d’origine –
Ainsi, mille bonheurs deviennent un seul deuil.
7 Mai 2025
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