i.
On fréquente aussi con que soi
C’est entouré d’eux qu’on se sent bien
Et l’on croit que cette foule de fréquentations
Confère le savoir et la sagesse. Grand-mère par contre...
Même ma mère
Pourtant bien plus mûre
Ne passait pas des heures avec elle.
La plupart du temps, l’aïeule restait seule.
C’était sa faute à elle
Car son amour incommensurable
N’allait pas sans conseils d’ordre pratique –
Trop soucieuse, elle ne pouvait pas s’en empêcher.
Celui-là n’aime pas les conseils d’ordre pratique
Que je ne puis me retenir de lui prodiguer
Dans mon amour incommensurable
Et il se barre vite fait.
Je lui pardonne d’avance.
Un jour, je le sais, il regrettera, lui aussi
Et finira souvent seul
En pensant aux chers morts.
L’amour qui nous unit à nos vieux
De tout temps, nous ne pouvons le montrer
Que trop tard, le donnant aux jeunes
Lorsqu’ils ne le méritent pas encore. C’est bien justice.
ii.
Tard au lit, j’écoute la radio.
Une rediffusion de Mozart, grand-mère
Aurait pu l’entendre
Lors de la première fois
Car elle date de son vivant.
Aurait-elle apprécié Mozart comme moi ?
J’en suis convaincu. Dans le cas
De Dionne Warwick, passant après
C’est moins sûr. Les expériences diffèrent.
Celles responsables du goût, oui, mais pas celles de la vie.
Or le goût, lui, n’est dû qu’aux épices
Qui camouflent la nature brute de l’aliment.
iii.
Je me replonge dans Le Rameau d’Or de Frazer
Quatre volumes de neuf cents pages –
Cela fait bien trente ans que je n’y ai pas remis le nez
Et je n’en ai jamais lu plus que de courts extraits
Choisis selon l’envie du moment
Mais... je me rappelle de ce que je lis
J’ai dû encore tomber sur les mêmes chapitres.
Une génération passe, mais la main qui feuillette
Garde ses habitudes – on ne
Vieillit jamais, dis donc. Alors tout ce que je viens d’écrire...
7 Novembre 2025
samedi 8 novembre 2025
Fête des morts
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