lundi 8 juin 2009

En un seul mouvement

Voici les masses d’un arbre touffu
Qui, mues par le vent, bougent comme un cul. Le cul
Mu par le mouvement, aurait-il quelque chose de végétal
Notamment, si quelqu’un l’empêchait de bouger
Autrement qu’ému par l’un de ces vents ?

La bestiole en mouvement, la belle créature
Autonome, se balançant de son beau cul animal
Se transformerait-elle illico presto en une sorte d’arbre
Pour peu qu’elle soit immobilisée par la force de racines ?
Faut-il donc pouvoir se trémousser à sa seule guise et fantaisie ?

Faut-il donc être libre comme le vent qui balance des arbres
Pour s’élever de la condition de celui qui, en se dandinant
Ne sert qu’à évoquer bien meilleure chose, n’étant point
Muni d’un véritable cul en l’occurrence, simplement
De masses touffues, un petit peu ressemblantes ?

Voilà des questions bêtes. L’arbre – ce pin
Tout rond – lui, rien qu’en lui-même
Balançant, une fois mis en branle
Ses beaux volumes comme un
Cul, se plaint-il d’être agité, quoi ?

Et de quoi nous plaindrions-nous, êtres velléitaires
Transportés par la seule force d’un vent, hors de nous
Gratifiés de pareil spectacle sans aucun autre cul
Dans les parages que le nôtre, automobile ?
D’être également soumis aux vents ?

31 Mai 2009

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