Bien banal de constater que vivre, que grandir, c’est choisir. Bons choix, mauvais choix, ce n’est pas le problème. Ni même s’il est possible de se rattraper lorsqu’on a changé d’avis parce que, justement, on a grandi, mûri au long de ses choix douteux. La question est comment on couche dans le lit qu’on s’est fait. Et en ce domaine, la nature est admirable. Je subodore qu’on couche toujours bien, et je ne salue pas là le triomphe d’une quelconque prédestination, ni l’inévitable victoire du réel, ni la résignation comme base de survie, mais l’ingéniosité d’une nature qui a voulu qu’on ne peut juger qu’après coup. La veille, on n’a pas pu juger, on a uniquement eu le choix, le libre arbitre dans les vapes d’une volonté sauvage, mais jugé après coup, tout devient nécessité. Et puisque c’est elle qui fait la loi, tout est exactement bon et à sa place, tout est juste, tout va. Si les circonstances le permettaient, on pourrait presque être enclin à s'exclamer que tout est bigrement bien fait, dis donc !
On peut les sauver par l’amour
Qu’on cesse d’éprouver pour eux :
Dès lors tout seuls, sans cour
Les rois font de beaux gueux.
Ne piquera certes personne
La rose, belle sans qu’on l’aime ;
Alors, qu’on l’abandonne
La chose, à elle-même !
Devenu plus rien que lui-même
Ainsi restera ce qu’il est
Ce grain d’espoir qu’on sème
Dans un bon sol gelé.
19 Novembre 2014
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