vendredi 29 avril 2016

Kopula

Wenn zwei sich gegenseitig gefallen
Sich erwählt zu haben scheinen unter allen
Was ist daran Glück, was Imitation
Eines fremden Verlangens? Wer, zum Teufel, weiß das denn schon.

Wenn die sich gegenseitig kopieren
Und tun, als hätten sie sich auserkoren
Sich klammernd wie Schiffbrüchige, und spüren
Vielleicht nicht einmal, was sie miteinander verloren:

Kein Liebesgott hat ihre Augen getrübt
Damit sie vor Beidseitigkeit aneinander vergehen
Narziss aber, in einen Onan verliebt
Den Spiegel mit eigener Hand aufgewühlt, um zu sehen.

Das Bild ist geschaffen, sich selbst zu erhalten
Und überall bilden sich neue, geformt aus den alten;
Wer Augen hat, sieht nichts als Zwittergestalten –
Eindeutig genug, sich in feindliche Hälften zu spalten.

28. April 2016

jeudi 21 avril 2016

De la terreur

Job 20, 4-5

[C’était le moment. Comme chaque année j’ai changé de terre et resemé mes graines. Je prends des mélanges, sans savoir ce qui en sortira. Actuellement, ça a déjà un peu poussé, mais les petites feuilles sont encore toutes pareilles. Donc vraiment pas moyen de prévoir ce que j’aurai. J’ignore s’il y a des fleurs qui se distinguent dès qu’elles sortent de terre ; les miennes pas. Ou à peine. Mais je sais déjà qu’il y a parmi elles des plus fortes et des plus faibles. Quand elles seront plus grandes, une espèce de lutte pour la survie commencera. Les plus fortes terroriseront les plus faibles. C’est assez ridicule, des fleurs qui en terrorisent d’autres, mais c’est comme ça. Alors, je serai encore obligé de sévir : c’est moi qui arracherai quelques-unes des plus terrorisantes pour qu’elles n’envahissent pas tout le bac en étouffant les autres. Elles ne savent pas encore que la terreur ne paye pas, parce qu’il y a un jardinier qui surveille. Un jardinier amateur avec une idée plutôt floue, mais quand même une idée derrière la tête. Et cette terreur-là est la plus efficace en l’occurrence. Car elle s’abat pour la bonne cause. Je n’admets pas le darwinisme floral sur mon balcon, je corrige, tout comme l’État-providence qui corrige, lui, parmi les hommes, et également au service des plus faibles. La terreur qui protège, c’est moins ridicule que la terreur entre fleurs. On ne peut simplement pas laisser faire la nature, le résultat serait toujours le même, horrible, on ne veut pas de ça. Donc, sans merci, il faut rebattre les cartes. On est trop naturellement terroriste, nous. C’est les idées floues qu’on a derrière la tête. Sans elles, où irait le monde ?]


The fighting flowers in my trough
Don’t know there is someone above:
A heart that cares for big and small
A hand to terrorize them all.

Some of those darlings got to pay
Some others get away with it.
Who’d ever judge that anyway
Once pushing up the daisies’ pit?

There is some force in any floret
There is some strife in any clod
In every verdict plots a god
For his own grave, hate or adore it.


21 Avril 2016

dimanche 3 avril 2016

Voilà une réponse

[Ich lese sehr gerne die Amerikaner, unterhalte mich auch sehr gerne mit ihnen, doch halte es nicht aus in ihrem Land. Kaum angekommen, will ich schon wieder weg. Nichts gefällt mir dort, bei der Ernährung angefangen, die doch weder unorganisch noch organisch sein sollte, sondern schlicht genießbar. Die Oberfläche des weiten Landes weist mich ab wie eine wasserabweisende Fläche, ich armer Tropf rolle ab an ihr. Und dieses Bild, so falsch es auch immer ist – denn nichts ist glatt am groben, zerklüfteten Amerika – scheint zu gelten für die gesamte Modernität, für die es bekanntlich die Verantwortung trägt. Ich war niemals angezogen vom tatsächlichen Land, nur von seinem Begriff, und diesen Begriff habe ich stets verteidigt, genau wie den von Modernität. Es ist ein überwältigender Faktor, der auch in einem selbst bestehen muss, stellt insofern die Wahrheit dar, falls es eine geben sollte, und dennoch finde ich mich davon abgestoßen, komme ich einmal damit in Berührung. Kein Wunder, dass so nichts aus mir werden konnte. Man sollte nur verteidigen, was einem nützt. Aber das scheint mir dann doch auch wieder der moderne amerikanische Pragmatismus, und insofern abstoßend. Ich ziehe es vor, noch dem eigenen Spiegelbild zu misstrauen, nur ist das eben hoffnungslos als Verfahren.]

Quand au milieu de lourds silences
Comme abîmé dans des intenses
Absences, il se fait surprendre
Puis, désarmé, veut s’en défendre
Par un réflexe inefficace
Qui fait que tout devient surface :
Il est certain que face à moi
J’ai un miroir de mon émoi.

C’est vrai, il me fait toujours peur
Quand je lui parle avec mon cœur
Et lui, répond avec ses yeux
Puisqu’il ne peut pas faire mieux
Oui, je le sais et je l’excuse
Trouvant quand même qu’il abuse
Vu le museau qu’il me renvoie
En miroir calme de mon moi.

2 Avril 2016