i.
Chaque nuit, je me couche dans un lit vide
Un lit toujours à deux places, et
Chaque nuit qui viendra, je m’y coucherai.
Si ta mort a arrêté ma vie, elle ne l’a pas arrêtée :
Je me couche, je vis
Une vie arrêtée qui ne l’est pas
Une vie sans carburant, je me couvre, elle
Tourne à vide, le moteur éteint, en descendant
De plus en plus rapidement la pente.
Arrivé en bas, elle s’écrasera
Mais morte depuis un moment.
Je m’endors pour me réveiller pareil.
ii.
[On peut prononcer des mots qui ne veulent rien dire, c’est même courant.
Ils ne veulent rien dire parce qu’ils non pas le désir d’exprimer quelque chose, il leur suffit d’être dits, ils sont un peu narcissiques, ils veulent être le bruit de la pluie qui est censé être beau et signifier quelque chose du simple fait de sa beauté, ce qui, pour des mots, est subtilement décevant, et à vrai dire assez con.
Quand nous étions ensemble, nous échangions au possible des paroles voulant dire quelque chose car tel était notre plus naturel désir. D’habitude, il ne nous suffisait pas de prononcer celles à la beauté du bruit de la pluie, ou de parler rien que pour la beauté du geste buccal, voire d’inventer de ces mots décidément poétiques. Tous les deux, on était rigoureux en ce domaine : point de poésie inutile. En compensation, nous nous racontions plein d’histoires vraies, c’était ça le truc.
Tu es partie, je ne parle plus qu’à moi-même en voulant exprimer quelque chose. Je me trouve assommé de calembredaines, je m’en sens tout seul, et très con.]
Ils ne veulent rien dire parce qu’ils non pas le désir d’exprimer quelque chose, il leur suffit d’être dits, ils sont un peu narcissiques, ils veulent être le bruit de la pluie qui est censé être beau et signifier quelque chose du simple fait de sa beauté, ce qui, pour des mots, est subtilement décevant, et à vrai dire assez con.
Quand nous étions ensemble, nous échangions au possible des paroles voulant dire quelque chose car tel était notre plus naturel désir. D’habitude, il ne nous suffisait pas de prononcer celles à la beauté du bruit de la pluie, ou de parler rien que pour la beauté du geste buccal, voire d’inventer de ces mots décidément poétiques. Tous les deux, on était rigoureux en ce domaine : point de poésie inutile. En compensation, nous nous racontions plein d’histoires vraies, c’était ça le truc.
Tu es partie, je ne parle plus qu’à moi-même en voulant exprimer quelque chose. Je me trouve assommé de calembredaines, je m’en sens tout seul, et très con.]
Noch oder darüber hinaus
Wenn es eigentlich unnötig ist
Wenn es zu spät ist
Aber dennoch, immer noch
Noch als ob
Aus reiner Unfähigkeit nun.
6. August 2022
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