Je ne vois que maintenant, sur les
Dernières photos que j’ai faites de toi
Combien la maladie t’avait transformée.
Au moment de la prise, je ne le voyais pas :
Tu étais encore toute là, la présence inchangée
La voix, toute pareille, à mes yeux
Tu étais restée celle de toujours
Certes amaigrie et avec un sourire
Un petit peu courageux, mais à peine ;
Puis en matière de courage tu t’y connaissais.
Alors, somme toute, rien de spécial
Juste ma chérie de toujours.
Par conséquent, je n’ai pas vraiment compris
La question du jeune homme qui t’a lavée après ta mort
– Derniers soins auxquels j’ai assisté comme à tout le reste
Car quand je t’ai connue, je m’étais dit : celle-là, je ne la quitte plus –
Question portant sur une éventuelle différence d’âge.
Trois ans et presque sept mois se sont écoulés depuis :
Et c’est pour la première fois que j’ai pu les regarder
Et ce n’est que maintenant que je me rends compte
Que la maladie t’avait vieillie de vingt ans en quelques semaines
Je ne l’avais pas vu, je ne le vois que maintenant
En regardant ces photos
Et je ne vois que maintenant
Que le seul regard possible est celui
Des yeux de la vie, à travers les souvenirs
Que ce n’est que la mémoire qui donne à voir –
Sinon, on dévisage et on ne voit rien.
L’œil objectif, lui, est aveugle.
Ce que j’ai vu maintenant, je vais l’oublier aussitôt
En fait, je l’ai déjà oublié, ma chérie
Mon amoureuse de toujours
Dont j’attends le retour
Dans ta gloire.
Nous, au-delà de la mort
Nous tout seuls, rien d’autre
Mais au-delà de la mort, comme si.
9 Juillet 2023
mardi 11 juillet 2023
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