La guêpe tourne autour de la feuille
Elle cherche quelque chose. Moi, je sais.
Depuis que la grosse chenille verte est mon ennemie
La fine guêpe avec son train d’atterrissage sorti est mon amie.
Ça va vite avec les bestioles.
J’ai vu la guêpe découper la chenille, mon ennemie :
Elle l’a d’abord sucée pour la dégonfler, puis découpée
Pour pouvoir en emporter les bouts, portions suffisamment légères
Pour être transportables. Elle fait plusieurs voyages, c’est obligé
Et n’oublie jamais le dernier tronçon.
Les insectes sont comme les hommes :
Au besoin, ils sont capables d’être spectaculaires –
Gros mangeurs d’une placidité de nuisible
Ou maigrichons très organisés dans leur détermination brutale
C’est ainsi qu’ils dépendent les uns des autres.
Homme, on est un peu dans l’embarras –
On peut être guêpe ou chenille ;
Sur le moment, personne ne pense au papillon perdu.
Mais l’homme peut aussi être papillon
Pour peu qu’il arrive à ce stade.
Il n’y a pas de combats entre guêpes et papillons
Ils s’ignorent mutuellement, c’est beau à voir
Car le combat a lieu avant et tourne toujours à l’avantage de la guêpe.
Le seul suspense : trouvera-t-elle sa chenille, d’un vert de feuille ?
Le papillon, lui, est un survivant.
Il n’y a que les survivants qui peuvent se permettre de faire papillon.
La vie, elle, se passe entre guêpes et chenilles.
Le papillon, dans sa tour d’ivoire alors...
Il ne connaît pas la vie, lui
Elle est déjà derrière lui quand il naît.
Léger comme l’air
Il se met à pondre de petits œufs
Qui deviendront de grosses chenilles.
La guêpe
N’a qu’à lui foutre la paix.
2 Octobre 2023
mardi 3 octobre 2023
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