1. De mortuis
Fat cause de lumière lorsqu’il faut parler de nuit –
C’est bien la morte, et elle seule, qui constate l’éclairage
Mais à coup sûr pas le vivant, le fabobin, imbu de certitudes.
Qui a l’esprit de contradiction et le bec baveux
L’a bien facile, il n’a qu’à obéir au dogme
Il n’a qu’à suivre l’alphabet :
L donne la Lumière, puis M la Mort, N la Naissance.
O comme Obsèques. Celles-ci réglées, il n’a
Qu’à continuer en atmosphère :
P comme Paix, Q comme Quiétude, R pour Repos.
S évoquant Silence, et T, Tranquillité.
Si après, les choses se gâtent
L’imbécile s’arrangera toujours : U = Univers, V = Vérité.
X = Xéranthème (un genre d’immortelle).
Yoga, ma foi, puis Zen.
Les Waters où tout foutre, il les oublie exprès ; je les lui laisse.
Faudrait avoir un petit peu de retenue et de décence, cher
Quand le cœur du métier est le négoce de cadavres.
2. Appendicite
Depuis l’adolescence, je n’ai plus connu
De période aussi étendue de désir inassouvi
Je ne savais même plus ce que cela voulait dire.
Le désir n’était là que pour être assouvi, il était attendu
Comme une mère attend la faim de son enfant
Pour avoir le bonheur de le nourrir.
Le désir nous collait quasiment à la peau
Pas la peine de nous confesser quoi que ce soit, très
Profitable, ce désir gluant, on n’aurait pas su comment faire sans.
Désormais, il est juste là, en rappel de la solitude
Mais sans la juvénile foi de rencontrer
L’âme avec qui brûler d’envie.
Ce désir est devenu aussi superflu
Qu’un organe ayant cessé de jouer son rôle
De la sorte réduit au grotesque appendice d’un barbon.
La maturité d’un appendice est hélas irréversible
Et ceci en raison du plaisir éprouvé
Pendant presque une vie.
26 Octobre 2023
dimanche 29 octobre 2023
Lumière et ombres
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