Le visage m’est toujours très proche
Et la partie la plus proche en demeure la bouche.
En image, sa bouche me touche presque.
Il manque si peu
Pour que nos lèvres se sentent
L’importance qu’elle a toujours eue, la bouche, lui est restée.
Or, tout est dans le presque
Il n’y aura plus rien d’autre que le presque.
Désormais, l’eau près de la bouche doit suffire pour me désaltérer.
Quand je dis presque, je dis la présence.
Sans présence, même pas ce presque.
La présence du presque est douloureuse et rassurante.
Nous arrivons donc presque à nous toucher
Et nous nous sommes donc toujours très proches
Seulement, ce n’est plus un jeu comme dans le temps
Lorsque, frétillant, l’un se tendait comme un arc
Tout en se refusant le droit d’être effleuré
Par la langue ou les lèvres salvatrices, toutes proches.
L’énervement du laisser durer : ça s’éternisait
Mais – le supportable ayant ses limites –
Sans que l’attente fût interminable.
Maintenant, elle l’est.
Quoique.
Interminable ne veut rien dire quand tout doit trouver sa fin.
Sans espoir de délivrance, je finis par me détourner
Et, à mon regret, j’abandonne l’image
Pour une autre fois.
29 Septembre 2023
lundi 2 octobre 2023
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