1. Bref essai sur le don
Celui qui fait un vrai cadeau n’attend rien en retour. Il ne s’agit pas d’un échange. S’il y a échange, il y a troc – ou kula, pour parler comme Malinowski – mais pas de cadeau véritable. Or, qui fait un véritable cadeau, donc un don sans espoir de contrepartie, doit veiller à ce que ce ne soit pas un sacrifice, sinon c’est cuit. Car on ne se sacrifie jamais pour rien. Tout sacrifice a un but, il est fait pour quelque chose. Quelque chose ou quelqu’un. Qui dit sacrifice, dit égoïsme.
Celui qui se fait crucifier insiste bien souvent sur le fait que c’est pour sauver le monde, prétention laissant deviner un certain orgueil, voire un orgueil certain. Un tel acte, jamais gratuit, est le plus souvent entaché d’un grave soupçon de mégalomanie. N’est-ce pas, Yoshke Panderik ?
Le vrai cadeau, lorsqu’on le fait, on ne veut même pas être gratifié d’un regard plein d’étincelles, on ne veut même pas entendre : « Dis donc, chéri, mais elle a dû coûter bonbon, cette preuve de ton attachement éternel, même si ce n’est probablement qu’un zircon ! » Oh non, on ne veut rien voir ni entendre. On régale à distance, et on a bien raison.
Le seul plaisir réel est celui de faire plaisir. Voilà de l’amour pur, possible dès qu’on est des inconscients qui se projettent dans autrui, dès qu’on est des parents ou je ne sais quoi. Et ô combien on a raison de s’obstruer et les yeux et les oreilles !
Je m’imagine la maman du petit Adolf qui, parce que fiston aime bien les animaux, lui offre pour ses dix ans un très joli livre sur les chiens de race, par exemple, ou un calendrier hippique présentant en gravures les plus beaux pur-sang de l’Allemagne impériale. Pourrait-elle en prévoir les conséquences ?
A gift is not a gift, a grift is not a grift
Unless there is no proper compensation;
Otherwise it’s a trick, an obligation
Conceived to guilt trip. Catch my drift?
An artist, lipstick baby, gifted pout
Don’t throw away those pearls you’re spitting out.
That saint who offers martyrdom to live
In history has nothing got to give.
2. Contemporary Witches
This afternoon, in the Paris underground, I noticed an attractive young woman reading something by Arthur Miller. I had recognized him from the back cover, so I rose and, without drawing attention, tried to see which of his plays it was. I thought of Marilyn reading The Crucible, and suddenly felt desirable.
Qu’as-tu à leur à proposer à ton âge ?
Tes vices et vertus, on n’en a cure
Âme incarnée, le frais et immature
Même à l’esprit apporte davantage.
La part des anges volée par nos diables
Le souffle de la vie nous rend moins fiables :
Animant les miroirs aux alouettes –
Quel poids... faisant de nous des girouettes...
December 23, 2025
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