lundi 21 janvier 2019

The Jig is Up


i.

[Ich habe das Thema schon mehr als einmal angesprochen, doch es fällt mir eben immer wieder auf: Es nähren sich so viele Gedichte namentlich bei den Deutschen vom Verreisen. Deutsche Dichter, so will es scheinen, verreisen gerne weit und pflegen hinterher darüber zu schreiben. Ich kann das kaum nachvollziehen, denn ich verreise sehr selten und bin auch früher wenig gereist. Kaum gereist, nur mehrfach umgezogen. Wenn ich in meiner Jugend aber einige Male umgezogen bin, dann nicht aus Reise- oder Umzugslust, sondern einzig und allein, weil ich herausbekommen wollte, wo das Leben erträglich war. Ich habe mir damals eine kleine Reihe großer Städte, oft sogenannte Weltmetropolen, ausgesucht, denn etwas anderes kam mir nicht in den Sinn, und als ich die Metropole, bei der ich meinte, dass man es in ihr aushalten kann, gefunden hatte, blieb ich dort. Fortan zog ich nur noch innerhalb von ihr um, es war stets auch eine Art von Abenteuer, die Viertel unterschieden sich. Für das Verreisen hatte ich deshalb keine Zeit und, um ehrlich zu sein, auch die Mittel nicht, denn an diesem von mir erwählten Ort hielt ich es zwar aus, doch mit groß Urlaubmachen war nicht mehr, alles zu teuer, nur noch kleinere Ausflüge kamen in Frage, fast nie über die Landesgrenzen hinaus. Das unterscheidet mich sehr von dem Heer deutscher Dichter, die weit herumgekommen sind. Leider ist das Verreisen aber ein Zeichen von Provinzialität, nicht von Weltgewandtheit. Weltgewandtheit hängt, wenn, dann mit Umziehen und Dableiben und Sicheinleben zusammen, nicht mit Verreisen.]

Some surely can but guess they can’t
Some do not even think about
Some know for sure while others doubt
Some wage fierce battles to have a ball
Some play to lose and and then must win
Some stand aside and others brawl
Some let the losers take it all
Some are without and some within –
And some cry uncle to my aunt.

[J’en ai déjà parlé plusieurs fois, mais c’est parce que je ne cesse de le constater : tant de poèmes, notamment allemands, se nourrissent de voyages. Les poètes allemands semblent aimer voyager, et voyager loin, puis écrire sur leurs voyages. J’ai du mal à le concevoir, car je ne voyage que rarement, et même avant je n’ai pas trop fait de tourisme. Je n’ai voyagé que peu, mais d’un temps à l’autre j’ai déménagé. Or, si j’ai déménagé plusieurs fois dans ma jeunesse, ce n’était nullement par envie, mais par la seule raison que je voulais savoir où la vie m’était supportable. Je me suis donc créé une petite liste de très grandes villes – je n’avais pas d’autre idée en tête – et lorsque j’eus trouvé la métropole dite mondiale qui me paraissait offrir les conditions recherchées, j’y suis resté. Dorénavant, je ne bougeais que de quartier en quartier, ce qui était aussi une sorte d’aventure dans la mesure où ces quartiers se différenciaient. Autrement, je n’avais plus le temps de voyager, ni le temps ni l’argent pour être honnête, puisque tout y était cher. Si j’y trouvais la vie à peu près supportable, je ne pouvais plus faire autre chose que de petites excursions, en général à l’intérieur du pays. En cela je me distingue donc assez de la foule des poètes allemands qui ont voyagé beaucoup et loin. Par malchance, l’envie de voyager est un signe de provincialisme et non de cosmopolitisme. Si le cosmopolitisme est lié à un truc, c’est le fait de déménager, de rester quelque part et d’y faire son trou, et non pas d’effectuer de grands voyages.]


ii.

[Les voyages les plus lointains que j’ai entrepris étaient en fait beaucoup moins des voyages que de brèves visites de famille. Si pour voir, par exemple, ton vieux père, il te faut faire pratiquement le tour du monde, ce n’est pas un voyage pour autant : une fois arrivé, tu passes ton temps dans un salon de vieux, façon Europe d’avant, pour causer arbre de généalogie. Un voyage dans le temps, ça oui, mais pas vraiment un voyage de chez voyage, le peu de tourisme de rigueur se limitant à des excursions dans les parages, durant une courte après-midi, celles qu’on peut faire avec une personne âgée sans trop la fatiguer. Pas très exotique tout ça.
En vrai touriste, je n’ai jamais poussé plus loin que Larache. Un peu de stress, mais là non plus, pas encore l’Afrique, des Arabes de rue comme ça, j’en trouve plein devant ma porte si j’arrête de faire gaffe.
Où suis-je allé ? À peine quelque pas hors de chez moi, sans pouvoir te dire où ça se trouve, mon chez-moi.]

Some keep their mouth when others rant
Some have no ears but hear them shout
Some buy the bull their betters spout
Some think too big and still too small
Some die in spring to rise in fall
Some seem part angel, some all sin
Some close the doors others rush in
Some are within and some without –
And some sow tares as garden plant.

[Die weitesten Reisen, die ich unternommen habe, waren tatsächlich sehr viel weniger Reisen als kurze Familienbesuche. Wenn du beispielsweise, nur weil du deinen alten Vater treffen möchtest, praktisch die Welt umrunden musst, ist das deshalb noch lange keine Reise : Einmal angekommen verbringst du die Zeit im Wohnzimmer eines Alten, vom Stil her vergangenes Europa, um über Stammbaumzeug zu quatschen. Eine Zeitreise, das ja, aber keine so richtig geographische. Das bisschen Tourismus, das sein muss, beschränkt sich auf kleine Nachmittagsausflüge in die Umgebung, solche, die man machen kann ohne einen alten Mann allzu sehr zu ermüden. Alles nicht so besonders exotisch.
Als echter Tourist bin ich nie weiter als Larache gekommen. Bisschen Stress, aber auch noch kein Afrika, die Spezies Straßenaraber finde ich massenhaft bei mir vor der Tür sobald ich nicht mehr aufpasse.
Nun, wo war ich? Nicht sehr weit weg von zu Hause, ohne sagen zu können, wo mein Zuhause eigentlich liegt.]


iii.

[Per Fahrrad kann man zwar nur schwer eine Weltreise machen, doch Drahtesel sind in Mode. Mein eigener Bezug zum Fahrrad ist allerdings in erster Linie ein historischer. Wieder einmal. Es ist ein Bezug zu einer mir unbekannten Dame, die mit Fahrrädern zu tun hatte, einer Mme Finet – ich erwähne den Namen gerne – von den ‚Cycles Finet‘, die, als das nötig wurde, meinen Großvater den Behörden hinterzog. Ob sie seine Freundin war – dieser Großvater hatte viele Freundinnen, darunter meine Großmutter – also Freundin oder bloß unbeglaubigte Gerechte umess ha-Ojlem, die womöglich eine ganze Armada solcher Typen hinterzogen hat, ist mir leider ebenfalls unbekannt, und es änderte auch nicht viel, denn irgendeinen triftigen Grund braucht es, um Leute, die dies plötzlich nötig haben, bei sich einzuquartieren. Ich weiß also nichts, rein gar nichts, über diese Frau. Nur, dass sie in Clermont-Fd, wo ich manchmal vorbeikomme, mit Fahrrädern zu tun hatte. Man mag sich vorstellen – und ich verfüge über die nötige Vorstellungskraft – wie dieser Großvater, wenn unangesagter Besuch klingelte, sich schnell ins Fahrradlager verzog und ganz hinten, bei den Schläuchen und anderen Ersatzteilen wartete, bis der wieder abgezogen war. Das ist, wenn man möchte, mein intimster Bezug zum in Mode gekommenen Fahrrad. Völlig abstrakt und doch gewissermaßen lebensnotwendig, ein bisschen wie meine theorielastigen Knüttelverse, auf die man sich auch nicht so leicht einen Reim machen kann.
Manche beneiden mich vielleicht um derartige Familiengeschichten, doch ich darf gleich hinzufügen: auch Wehrmachtsangehörige befinden unter meinen Vorfahren, und das verbindet hoffentlich wieder. Dass damit genug gesagt, oder die Sache, wie im Titel versprochen, aufgeflogen ist, will ich jetzt einfach einmal annehmen.]

Some surely should but say they shan’t
Some are like me, some like you
Some are like neither of us two
Some have no clue nor confidant
Some are more up and some more down
Some flush their secrets down the loo
Some think they can it have in brown
Some have the proudest ass in town –
And some their muchness way too scant.

[On ne saurait que difficilement faire le tour du monde à vélo, mais la petite reine est en vogue. Mon rapport personnel au vélo est, néanmoins – une fois de plus – en premier lieu historique. Il est en relation avec une dame qui m’est inconnue et qui avait affaire à des bicyclettes, une dénommée Mme Finet – j’aime bien la mentionner – des ‘Cycles Finet’, qui, lorsque le besoin s’en est fait sentir, a soustrait mon grand-père aux autorités. Hélas, j’ignore tout autant si elle était sa maîtresse – ce grand-père en avait plein, dont ma grand-mère – mais peu importe qu’elle ait été sa maîtresse ou juste une Juste oumès ha-oïlem non-certifiée, soustrayant une armada entière de ces types, car il faut toujours une raison valable pour admettre chez soi des gens qui tout à coup en ont besoin. Je ne sais donc rien, strictement rien sur cette femme, sauf qu’elle avait affaire à des vélos, à Clermont-Fd, une ville où je passe de temps à autre. On peut s’imaginer – et je possède le don nécessaire – que dès que quelques visiteurs inattendus sonnaient à la porte, ce grand-père se tirait sans tarder dans l’arrière-boutique et attendait là, tout au bout, entre les chambres à air et autres pièces détachées, jusqu’à ce que les personnes se fussent barrées. Voilà, si l’on veut bien, mon rapport le plus intime au vélo devenu à la mode. Complètement abstrait et pourtant existentiel, un peu comme mes mirlitonnades surchargées de théorie dont on peut parfois se demander à quoi elles riment.
Puisqu’il y en a peut-être qui m’envient de telles histoires familiales, je m’empresse d’ajouter que j’ai aussi des membres de la Wehrmacht parmi mes ancêtres, et cela les conciliera, j’espère. Qu’avec cela la messe soit dite, ou la chose – comme promis dans le titre – éventée, je me permets tout simplement de le présumer.]


January 19, 2019

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