[Si je lui dis que j’évolue dans du bâti ancien, ça ne lui dit rien. Eh ben oui, tu évolues dans du bâti ancien qu’il me dit, serait-ce décrépit ? Aurais-tu des fuites ? Souffrirais-tu d’un quelconque inconfort ? De saturnisme ? Je lui réponds que non, ce n’est pas ça, je n’ai aucun problème avec Saturne. – Donc tout va bien.
Il ne comprend rien, lui, il n’est pas Allemand. Les Allemands comprennent immédiatement.]
Il ne comprend rien, lui, il n’est pas Allemand. Les Allemands comprennent immédiatement.]
Lilliputien, tu te dis que
Les immeubles ont certainement, eux aussi, leur peer group
Et leur nationalité, ce sont là
Des valeurs communes de référence.
Leur nationalité dépend du lieu où ils se trouvent
Et leur groupe d’âge de l’année de construction.
Les immeubles sont là, certain lieu, certain âge
Exposés au temps
En pleine ville-champs
Et le temps reste nature sauvage.
Il est à peine croyable que la civilisation
Ait pu se développer au beau milieu de conditions
__________________________________météorologiques
Qui sont une épopée à elles seules
Qui sont du Homère, du chant des Nibelungen
Voire du combat de Titans
Qui sont éternels
Te dis-tu, tellement tu te sens petit, fragile, mortel.
Les monstres obscurs des nuages
Devant la vie, devant
Et bien autour du temps
Et dessus, éléments menaçants, sauvages
En pleine ville et néanmoins réduits à la fonction d’un décor
_________________________________________mobile :
Pour les jeunes immeubles qui ne connaissent pas encore la vie
Et apprendront l’amour plus tard, à leur courte adolescence
Pour les immeubles d’ici
Qui ont peut-être eu la chance de ne
pas avoir été
Mobilisés pour faire la guerre aux immeubles de là-bas – Tellement tout ça te dépasse, toi et ton pur présent, flâneur
Le long de tes brèves journées, lilliputien sous ces immeubles
Doutant que la pierre soit sage
Et sûre sous le vent
Qu’à la fin tu entends
Son lourd, son inquiétant message.
18 Janvier 2019
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