Nous avons l’habitude de comparer les parties
D’un corps alléchant à des fruits.
Or, ces parties ne sont pas des fruits.
Si l’antique désir de mordre dans une pomme, de
Sucer la poire ou de goûter l’abricot, est
Toujours vivace en nous, il n’y a là
Ni pommes, ni poires, ni abricots.
Dans ce meilleur des cas, la peau de pêche ne veloute
Nulle pêche, et les tendres pruneaux suspendus n’en sont point.
Si le corps alléchant était fait de fruits véritables, les
Malheureux seraient vite dans un état lamentable
Et nous, tout barbouillés et de jus et de pulpe
Du fait d’un tripotage bien trop insistant ;
Car, en réalité, il n’y a rien que des sucs à bouffer, on
S’est encore fait des idées pour finir par s’énerver.
Voilà la triste vérité.
Voyant notre rage impuissante, le monde
Dirait : Mais regardez-les, quels salopiots, quels sagouins !
Le rappel d’un autre plaisir, plus simple et
Authentique, nous entraîne donc vers un laisser-aller
Peu ragoûtant lorsque nous nous attaquons
À ces supposés fruits, caoutchouteux en somme.
Ce ne sont que des leurres, et la civilité
Qu’on nous a inculquée à la table familiale
Fait alors place à des manières autrement grossières.
Tout compte fait, félicitons-nous que les parties
D’un corps alléchant ne soient pas consommables comme les
______________________________________________fruits.
19 Août 2009, La petite série des organes, 4
mardi 25 août 2009
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