Lorsque, couché sur des draps, je
Regarde le long de moi-même
Je ne vois, une fois de plus, que de la couenne ;
Mais c’est toujours à partir des organes
Que je pense. Et ce que je vois, en l’occurrence
Pense aussi à partir de mes organes. Voilà
Toute la différence : peau d’autrui, belle ou vilaine, ne
Pense pas à partir de mes organes, et pourtant
Je ne me vois pas mieux moi-même.
C’est comme si ces organes vigilants
N’avaient aucune force, puisque je serais opaque.
À quoi bon scruter le long de moi-même
À poil sur mes draps si je n’arrive même pas
À me déshabiller un petit peu ? Est-ce que
Généré par mes organes, mon regard
M’apprend quelque chose sur moi
Que je ne saurai jamais d’autrui ?
Le doute est permis.
Vu qu’il n’y a rien à voir, tant qu’à faire –
Voyons ailleurs ! (Inefficace, l’œil
Est libre d’errer...) Puis, miracle, l’acuité
Se fait : guère plus loin, j’en arrive à deviner
Les organes sous les fauves bigarrures de
Certaine autre peau rencontrée ; j’en conclus
Que je n’ai pas pu percer mes propres secrets
Simplement parce qu’ils ne s’étaient pas assez
Détachés d’un fond de même camouflage.
27 Août 2009, La petite série des organes, 7
vendredi 28 août 2009
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