1. Sehenden Auges
Sehenden Auges
In das kleine Glück
Wo doch die Tiere im Gegenteil
Aus dem Stall getrieben werden mussten
Bei derart schlecht Wetter:
Jetzt fresst euch weiter Speck an
Auf der Weide, der durchnässten!
Bald ist nichts mehr übrig
Von der Größe des Draußenstehens.
Dunkler Stalldampf
Schwer und einschläfernd:
Die, die noch nicht kastriert sind
Begatten jetzt vielleicht ihresgleichen
Und das genügt
In solch dumpfer Nacht muss das genügen.
2. Hundewetter
Das vom Sturmwind wild aufgezauste Fell
Und dann vom Dauerregen widerlich niedergeglättete
– Ach, Kind, so mager bist du darunter? –
Am besten alles ganz weg.
Erbärmlich in der Nacktheit
Ist immer noch besser
Als dieses dauernde Hin und Her
Je nach Witterung.
An dem Schlotternden, Geschorenen
Kann sich der Sturmwind nicht mehr großtun
Und auch nicht der ewige Regen;
Die Elemente, Urgewalten
Können nicht mehr viel anhaben, ja
Sie stehen der Erbärmlichkeit
Der erbärmlichen Gleichmäßigkeit
Geradezu hilflos gegenüber.
Jetzt einfach auch
Abflauen, schlappmachen, kapitulieren
Ihr Elemente, Urgewalten
Und noch ein klein wenig nachbeben
Dann ist alles in Butter.
3. Herde
Über Jahrhunderte
Via Zähmung und Züchtung zu
Des Hirten beflissnem Gehilfen – allein
Die Wölfe sind deshalb nicht ausgestorben
Und brechen sie ein in das gerodete Reich
Weil draußen doch Not herrscht
Ist nur dieser Köter da, um das Reich zu bewahren.
Hund, dein Urvater Wolf
An dem alle Aufklärung tatenlos vorüberging:
Dein Faustrecht-Urvater, Meuten-Urvater
Ist wieder im Land, und
Du darfst nun zeigen, was du gelernt hast!
Da ist sie, die große Aufgabe und dich würdigende Pflicht.
Wir aber
Ohne Fesseln gefangen in dem grenzenlosen Glück
Warten doch nur darauf, vom Herrn der Herde auserkoren
Frühlingsblumenbekränzt und mit klingenden Glöcklein
Zur Schlachtbank im Tale geleitet zu werden.
Unser Opfer ehre das Reich
Denn ein manierlicher Geschenk
Ist von ihm nicht zu erwarten.
Bêtes. Anticlimax
1. Les yeux ouverts
Se réfugiant, les yeux ouverts
Dans le petit bonheur
Alors que les bêtes, elles
Devaient être poussées de force hors de l’étable
En des temps si mauvais :
Allez donc vous engraisser
Sur les prairies détrempées !
Bientôt il ne restera plus rien
De la gloire d’être exposé à tous vents.
La touffeur sombre de l’étable
Est lourde et anesthésiante :
Ceux que l’on n’a pas encore châtrés
S’accouplent à présent peut-être
Et ça suffit
Dans cette nuit abrutissante ça doit suffire.
2. Temps de chien
La fourrure échevelée par la tempête
Puis affreusement lissée par la pluie persistante
– Tellement t’es maigre par-dessous, mon enfant ? –
Le mieux encore c’est de raser tout.
Être misérable dans sa nudité
Est toujours préférable
À ce perpétuel va-et-vient
Selon le temps.
Le tremblotant, le tondu
Ne donne plus prise à la forfanterie de la tempête
Et non plus au méchant orage
Les éléments, les forces de la nature
N’en peuvent mais, oui
Ils sont largement désarmés
Face à tant de misère
Et tant de misérable constance.
Vous les éléments, forces de la nature
Il ne vous reste
Que faiblir à votre tour, mollir et céder;
Encore quelques secousses
Puis tout ira bien.
3. Troupeau
Le long des siècles
Apprivoisé, civilisé et affiné
Il est devenu le commis empressé du berger
Mais les loups, eux, n’ont pas disparu pour autant
Et s’ils envahissent le royaume essarté
Parce que dehors, c’est la misère
Il n’y a que ce clébard pour préserver le royaume.
Chien, ton ancêtre
Que les Lumières, trop faibles, n’ont pas pu atteindre
Ton ancêtre-droit-du-plus-fort, l’ancêtre-meute
Est revenu au pays, et maintenant
Tu dois montrer ce que tu as appris !
Les voilà, ta grande tâche et ton éminent devoir.
Nous, sans chaînes captifs de notre bonheur sans bornes
Attendons d’être choisis par le maître du troupeau
Pour que, couronnés de fleurs printanières
Et de tintinnabulantes clochettes au cou
Il nous mène dans la vallée, à l’abattoir.
Que notre sacrifice fasse honneur au royaume
Car cadeau plus poli il ne saurait nous faire.
3 – 18 Décembre 2015