Ça fait vraiment longtemps
que j’ai lu les pages sur le sentiment tragique du Maître ou ce
que, du haut de sa Salamanque, en roi rugueux et tragique il tenait à
nous raconter, soit du Christ de Vélasquez,
soit des
cocottes en papier. Parlait-il de choses différentes ou d’une
seule et même chose ? De si loin, tout se mélange. Or, si je
ne me souviens plus très bien de ce qu’il y avait dans ces
écritures d’un autre âge, il m’en reste une vague sensation
néanmoins distincte, des allusions vagues liées à des résonances
précises – d’abord la belle, quasiment éternelle, sonorité
Unamuno
el salmantino,
si peu appropriée à sa manière d’être. Puis m’arrivent déjà,
voletant comme de ces cocottes, les conchas.
C’est peut-être sexuel, mais qu’importe, tout est sexuel à la
fin, même la barbe du crucifié. S’ensuivent des sons ascétiques et
fougueux tel Bergamín,
Fuenterrabía...
et nous y revoilà : carne
de lidia. La
langue est une chair of its own. Ressuscitée uniquement parce que je
viens de passer par une boutique de fringues quelconque, branchément
appelée « desigual ». Leurs mannequins vraiment très
peu en rapport n’y sont pour rien.
I strayed along the sloping street
No map or plan to check my wayward feet
The musing mind of any slant or wheeling freed.
Speech sound that lingers on beyond forgetfulness
Good language, long died out, is faintly heard
No more a life but language of some life
And still conforming to its very rules
Just of a day what night might be of it
No more a landscape but its poignant pattern:
This journey, if not finished yet, draws to a close
Stirring the sightless more than any view he’d ever had.
Immobile presence woven of “no-longer” and “not-yet”
Seems a mirage, such airy turmoil tends to tell
That only past and future can exist.
March 22, 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire