Vielleicht übergieße ich sogar. Aber
Gießen kostet nicht viel und ich will meinen Pflanzen doch etwas
________________________________Gutes tun, häufig.
Also wenn sonst gerade Flaute ist.
Mag sein, dass ich insofern zuweilen etwas nervös oder übereifrig
___________________________________________bin
Wie Mütter, die dauernd an ihren kleinen Söhnen herumnesteln
Haare glattstreichen, mit dem angespuckten Tempo um den Mund
__________________________________wischen und so
Den Kleinen ginge es besser ohne solche Fürsorge
Die doch nur ein Zeichen mütterlicher Neurose ist.
Wer keine neurotische Mutter hat, kann ein Lied davon singen:
Läuft unfrisiert herum, mit Schokoladeflecken an Mundwinkeln
_______________________________________und Kinn.
Wenn man solche Kinder sieht, sagt man sich:
Haben die denn keine Mutti?
Wer meine Pflanzen sieht, sagt sich nicht
Dass die keinen Vati haben
Der sagt sich nur: Warum entsorgt er das Zeug eigentlich nicht?
Gleich um die Ecke ist doch ein prima Blumenladen
Und gar nicht teuer.
Was diese Menschen nicht verstehen, ist
Dass kranke Pflanzen sind
Wie übermäßig umhegte Söhne
Sie reagieren nur unverdorbener.
Nicht meine Schuld, wenn aus Söhnen neurotischer Mütter
____________________________gewöhnlich mehr wird
Als aus Hauspflanzen in Töpfen mit Staunässe.
Mainstream ist man oder man ist es nicht.
*
Wer nicht zum Mainstream gehören möchte
Kann sich dem Jetstream annähern
Wie der Sperbergeier, dieser Rüppell. Kämpft sich
So hoch hinauf, dass er womöglich mit einem Flieger
_________________________________zusammenstößt.
Das ist auch eine Art, der Erdenschwere zu entkommen:
Selbst mit Geieraugen siehst du die Idioten da unten nicht mehr.
Aber mit einem Airbus zusammenstoßen, das ja.
Und da sitzen sie auch drin, gemütlich
Beheizt, künstlich beatmet, vielleicht Pauschaltouristen
Während du, Held, auf eigene Faust, in eisiger, dünnster Luft
Wo am Ende noch Stahlvögel mit Innenmief drohen...
Da kannst du gleich in Staunässe verrotten.
*
Der eine will auf den preiswerten Jahresurlaub nicht verzichten
Der andere nicht auf die sicheren satten Bezüge.
Was soll dazwischen so einer wie du?
Nichts ist sicher auf dieser Erde
Und auch nichts im Himmel
Angefangen beim Gießen.
Hinterher kann man seine Hauspflanzen mit Haarfestiger
_____________________________________besprühen
Damit die Blätter an ihnen hängen bleiben
Doch Fachleute rümpfen die Nase über so etwas –
Echtes Gärtnern sieht anders aus –
Und erzählst du es deinen Freunden
Langen die sich an den Kopf: Mann, wir
Könnten es auch nicht, aber wir versuchen es ja auch nicht.
Dann immer noch besser, in Staunässe zu verrotten.
Des pots où stagne l’eau
J’arrose beaucoup
Peut-être arrosé-je même trop. Mais
Ce n’est pas cher et je ne veux que du bien à mes plantes, souvent.
À savoir quand il n’y a rien d’autre à foutre.
Il est possible que je sois du coup parfois un peu nerveux ou trop zélé
Comme ces mères qui tripotent sans cesse leurs jeunes fils
Leur lissant les cheveux ou essuyant la bouche avec un mouchoir ensalivé etc.
Les petits seraient mieux sans autant de sollicitude
Qui en fait n’est qu’un signe de névrose maternelle.
Qui n’a pas de mère névrosée en sait quelque chose :
Il se trimballe la tête hirsute, avec des taches de chocolat aux commissures et au menton.
Quand on voit de tels enfants, on se demande :
Mais est-ce qu’ils n’ont pas de maman ?
Qui voit mes plantes ne se demande pas
Si elles n’ont pas de papa
Il se demande seulement : Mais pourquoi il ne les vire pas, ces horreurs ?
Il y a pourtant pas loin un chouette fleuriste
Qui n’est même pas cher.
Ces gens ne comprennent donc pas
Que les plantes malades sont exactement comme
Des fils hyper-couvés
Seulement, elles réagissent avec plus de naturel.
Pas ma faute si les fils de mères névrosées réussissent en général mieux dans la vie
Que les plantes dans des pots où stagne l’eau.
Mainstream, on l’est ou on ne l’est pas.
Qui ne veut pas faire parti du mainstream
Peut toujours s’approcher du jetstream
Tel le vautour de Rüppell. Celui-là, il s’acharne
Pour gagner des hauteurs telles qu’il risque la collision avec un avion.
Ça aussi est une façon d’échapper à la lourdeur terrestre :
Même avec des yeux de vautour tu ne vois plus les imbéciles là-bas.
Mais entrer en collision avec un Airbus, ça oui.
Et là encore, ils s’y trouvent, confortablement installés
Chauffés, oxygénés, en voyage organisé, va savoir
Tandis que toi, mon grand, de ton propre chef dans l’air glacial et raréfié
Où menacent de surcroît des oiseaux d’acier sentant le renfermé par-dedans...
Pas mieux que pourrir dans un pot où stagne l’eau.
L’un tient à ses vacances annuelles bon marché
Et l’autre à ses rémunérations aussi juteuses que garanties.
Toi alors, qu’est-ce que tu fous parmi eux ?
Rien n’est garanti dans le monde
Et dans le ciel non plus
À commencer par l’arrosage.
Après, on peut les bomber à la laque, ses plantes d’intérieur
Pour que leurs feuilles restent accrochées
Mais les spécialistes voient cela d’un mauvais œil –
L’art du jardinage est quand même autre chose –
Et si tu le racontes à tes amis
Ils te traitent de cinglé : Eh mec, nous non plus
On saurait pas faire, mais est-ce qu’on essaie ?
Encore mieux de pourrir dans un pot où stagne l’eau.
Peut-être arrosé-je même trop. Mais
Ce n’est pas cher et je ne veux que du bien à mes plantes, souvent.
À savoir quand il n’y a rien d’autre à foutre.
Il est possible que je sois du coup parfois un peu nerveux ou trop zélé
Comme ces mères qui tripotent sans cesse leurs jeunes fils
Leur lissant les cheveux ou essuyant la bouche avec un mouchoir ensalivé etc.
Les petits seraient mieux sans autant de sollicitude
Qui en fait n’est qu’un signe de névrose maternelle.
Qui n’a pas de mère névrosée en sait quelque chose :
Il se trimballe la tête hirsute, avec des taches de chocolat aux commissures et au menton.
Quand on voit de tels enfants, on se demande :
Mais est-ce qu’ils n’ont pas de maman ?
Qui voit mes plantes ne se demande pas
Si elles n’ont pas de papa
Il se demande seulement : Mais pourquoi il ne les vire pas, ces horreurs ?
Il y a pourtant pas loin un chouette fleuriste
Qui n’est même pas cher.
Ces gens ne comprennent donc pas
Que les plantes malades sont exactement comme
Des fils hyper-couvés
Seulement, elles réagissent avec plus de naturel.
Pas ma faute si les fils de mères névrosées réussissent en général mieux dans la vie
Que les plantes dans des pots où stagne l’eau.
Mainstream, on l’est ou on ne l’est pas.
*
Qui ne veut pas faire parti du mainstream
Peut toujours s’approcher du jetstream
Tel le vautour de Rüppell. Celui-là, il s’acharne
Pour gagner des hauteurs telles qu’il risque la collision avec un avion.
Ça aussi est une façon d’échapper à la lourdeur terrestre :
Même avec des yeux de vautour tu ne vois plus les imbéciles là-bas.
Mais entrer en collision avec un Airbus, ça oui.
Et là encore, ils s’y trouvent, confortablement installés
Chauffés, oxygénés, en voyage organisé, va savoir
Tandis que toi, mon grand, de ton propre chef dans l’air glacial et raréfié
Où menacent de surcroît des oiseaux d’acier sentant le renfermé par-dedans...
Pas mieux que pourrir dans un pot où stagne l’eau.
*
L’un tient à ses vacances annuelles bon marché
Et l’autre à ses rémunérations aussi juteuses que garanties.
Toi alors, qu’est-ce que tu fous parmi eux ?
Rien n’est garanti dans le monde
Et dans le ciel non plus
À commencer par l’arrosage.
Après, on peut les bomber à la laque, ses plantes d’intérieur
Pour que leurs feuilles restent accrochées
Mais les spécialistes voient cela d’un mauvais œil –
L’art du jardinage est quand même autre chose –
Et si tu le racontes à tes amis
Ils te traitent de cinglé : Eh mec, nous non plus
On saurait pas faire, mais est-ce qu’on essaie ?
Encore mieux de pourrir dans un pot où stagne l’eau.
17 Novembre 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire