Da gibt es wohlhabende Deutsche, die sich im Süden ein schönes altes Haus kaufen, es drängt die Deutschen ja wie zwanghaft in den Süden. Zum Renovieren lassen sie dann allerdings deutsche Handwerker einfliegen, denn den örtlichen kann man schließlich nicht trauen. Sie wollen es wie zu Hause haben, deutsche Wertarbeit, und damit gelingt es ihnen problemlos, den heimatlichen Muff noch in die südländische Villa zu holen. Stolz zeigen sie das Ergebnis ihren einheimischen Nachbarn, die bei aller Höflichkeit nur ihr Deutschenbild bestätigt finden.
Als das Haus meiner Großeltern zum Verkauf stand, griff ein Mann zu, der uns erzählte, dass dies schon immer sein Traumhaus gewesen sei. Schon als kleiner Junge habe er sich gesagt, in so einem Haus wolle er später einmal wohnen. Er verdiente dann genug, um es sich leisten zu können. Dieses Haus war umgeben von einem Garten aus lauter Obstbäumen, Beerensträuchern und allmählich verwildernden Rosen. Unverzüglich wurde das ganze Zeug abgeholzt und durch properen Rasen setzt, nichts als Rasen, saugepflegt, völlig offen zur Straße hin, damit man es auch gut sehen konnte, das Traumhaus. Er hat auch die alten Fenster sofort ersetzt: Traumhaus hat jetzt keine Fenster mehr, sondern verglaste Löcher. Wie es innen aussieht, will ich gar nicht wissen.
Andere umwerben ihren Traummenschen und sobald sie ihn haben, versuchen sie sich ihn zu unterjochen und all das köstliche Alte in ihm auszumerzen. Der Mensch ist nicht fürs Besitzen geschaffen, höchstens fürs Bewundern. Man muss das Bewunderte quasi schon vorher besessen haben, um es nicht, sobald man es auch von Amtswegen besitzt, zerstören zu wollen. Das Schon-vorher-Besitzen ist das der Erben, die über Jahrhunderte unangetastet lassen, eine Haltung des Niedergangs. Sie führt zu schönen Ruinen, denn ein Erhalten und Bewahren muss man sich auch leisten können, und das nötige Geld verdienen solche Menschen auf die Dauer natürlich nie.
Als das Haus meiner Großeltern zum Verkauf stand, griff ein Mann zu, der uns erzählte, dass dies schon immer sein Traumhaus gewesen sei. Schon als kleiner Junge habe er sich gesagt, in so einem Haus wolle er später einmal wohnen. Er verdiente dann genug, um es sich leisten zu können. Dieses Haus war umgeben von einem Garten aus lauter Obstbäumen, Beerensträuchern und allmählich verwildernden Rosen. Unverzüglich wurde das ganze Zeug abgeholzt und durch properen Rasen setzt, nichts als Rasen, saugepflegt, völlig offen zur Straße hin, damit man es auch gut sehen konnte, das Traumhaus. Er hat auch die alten Fenster sofort ersetzt: Traumhaus hat jetzt keine Fenster mehr, sondern verglaste Löcher. Wie es innen aussieht, will ich gar nicht wissen.
Andere umwerben ihren Traummenschen und sobald sie ihn haben, versuchen sie sich ihn zu unterjochen und all das köstliche Alte in ihm auszumerzen. Der Mensch ist nicht fürs Besitzen geschaffen, höchstens fürs Bewundern. Man muss das Bewunderte quasi schon vorher besessen haben, um es nicht, sobald man es auch von Amtswegen besitzt, zerstören zu wollen. Das Schon-vorher-Besitzen ist das der Erben, die über Jahrhunderte unangetastet lassen, eine Haltung des Niedergangs. Sie führt zu schönen Ruinen, denn ein Erhalten und Bewahren muss man sich auch leisten können, und das nötige Geld verdienen solche Menschen auf die Dauer natürlich nie.
When push comes to shove
And have comes to love
The ruin is near.
None of us to blame, dear
Tender heart, pretty dove
Time’s hanging above.
Things are getting bright
When blind comes to night:
We should not possess!
It’s all but a mess
When shine comes to light.
Close eyes and be quiet.
[Il y a des Allemands aisés qui s’achètent telle belle vieille demeure dans le Sud, on sait assez comment ce Sud les attire et obsède. Mais pour la rénovation, ils font venir par avion des artisans allemands, car on ne peut pas faire confiance aux locaux. Ils veulent que ça soit comme chez eux, du travail de qualité, et en effet ils réussissent à faire entrer dans leur villa méditerranéenne remugle et grisaille teutons. Tout fiers, ils montrent à leurs voisins du coin qui, courtoisement, se trouvent confortés dans leurs clichés sur l’Allemagne.
Lorsque la maison de mes grands-parents a été vendue, l’acheteur nous a dit que dès son enfance, il avait désiré vivre dans une maison comme celle-ci. Plus tard, il a donc pu se le permettre. Cette maison était entourée d’arbres fruitiers, de groseilliers et cassissiers, et de rosiers en train de redevenir sauvages. Toutes ces vieilleries furent aussitôt arrachées et remplacées par une pelouse proprette, totalement ouverte sur la rue afin qu’on puisse bien la voir, sa maison de rêve. Illico, les vieilles fenêtres furent, elles aussi, virées ; depuis, la maison n’a plus de fenêtres mais des trous vitrés. Je préfère ne pas savoir ce qui a été fait à l’intérieur.
D’autres font la cour à leur partenaire de rêve, et dès qu’ils le possèdent, ils essayent de se l’assujettir et extirper de lui tout ce qui est exquisément enraciné. L’être humain n’est pas fait pour posséder, seulement pour admirer. Ce qu’on admire, il faut déjà le posséder auparavant pour ne pas essayer de le détruire sitôt qu’on en est finalement devenu le propriétaire légal. Cette possession avant la possession est celle des héritiers qui laissent les choses en l’état pendant des siècles, une attitude de déclin, qui a pour résultat de belles ruines. Car conserver et maintenir, il faut pouvoir se le permettre, et l’argent nécessaire, de telles personnes, à la longue, elles ne le gagnent jamais.]
Lorsque la maison de mes grands-parents a été vendue, l’acheteur nous a dit que dès son enfance, il avait désiré vivre dans une maison comme celle-ci. Plus tard, il a donc pu se le permettre. Cette maison était entourée d’arbres fruitiers, de groseilliers et cassissiers, et de rosiers en train de redevenir sauvages. Toutes ces vieilleries furent aussitôt arrachées et remplacées par une pelouse proprette, totalement ouverte sur la rue afin qu’on puisse bien la voir, sa maison de rêve. Illico, les vieilles fenêtres furent, elles aussi, virées ; depuis, la maison n’a plus de fenêtres mais des trous vitrés. Je préfère ne pas savoir ce qui a été fait à l’intérieur.
D’autres font la cour à leur partenaire de rêve, et dès qu’ils le possèdent, ils essayent de se l’assujettir et extirper de lui tout ce qui est exquisément enraciné. L’être humain n’est pas fait pour posséder, seulement pour admirer. Ce qu’on admire, il faut déjà le posséder auparavant pour ne pas essayer de le détruire sitôt qu’on en est finalement devenu le propriétaire légal. Cette possession avant la possession est celle des héritiers qui laissent les choses en l’état pendant des siècles, une attitude de déclin, qui a pour résultat de belles ruines. Car conserver et maintenir, il faut pouvoir se le permettre, et l’argent nécessaire, de telles personnes, à la longue, elles ne le gagnent jamais.]
February 9, 2019
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