samedi 13 avril 2019

Appartenance intégration


i.

Es gibt in dieser Welt des gottgewollten freien Willens sowohl ein Innen als auch Außen, ein Dazu und Nicht-Dazu, aber manchmal will (freier Wille) das Außen nach innen, Nicht-Dazu zum Dazu, und die Probleme (gottgewollt) fangen an. Eine mögliche Lösung bietet die Nachtischbehandlung bei einer bestimmten, sehr geordneten, Form des Gastmahls.

Encore la question si
Invité, tu en auras droit, toi.
Serait-ce une question d’intelligence
Ou d’élégance – face à la loi, norme et coutume ?

N’es-tu pas déjà là, pour t’incliner avec nous, à notre table ?
Devrais-tu le chiper, tel un enfant, l’afikoman ?
C’est à coup sûr la proposition
Qui convient le plus.

Bon, à part ça, perdu pour perdu :
Grignoter des hosties n’a jamais été ton truc, semblerait-il
Pas plus que siffler leur piquette de messe ;
Quand à l’agneau pascal
– À simplement te regarder –
Sous quelque forme que ce soit... 

Elle est facile, l’appartenance ;
Aussi facile, l’intégration
Si la volonté y est.














ii.

Ging wüsten Wetters meines Weges
Und ging gemütlich, kappenbeschützt
Darunter das Wissen, wo zuzugehören.

Du bist ein Fremder auf den Straßen
Wie auch Gewitter kommt und geht
Und ob du hastest oder schreitest.

Des Nisan Sonne kam hervor.
Ich war noch lang nicht angekommen
Die kahlen Felder dampften

Nur Felder, ferne noch der Stadt
Unter der Kappe den fröstelnden Kopf
Voll Freude, nichts anzugehören.














iii.

Régulièrement, je suis invité à dîner chez ma tante qui habite un HLM. La semaine dernière, elle était dans tous ses états : « Est-ce que tu as vu ce qu’ils font dans la cour ? » Oui, je l’avais vu. Il y avait un jeune homme encagoulé en train de bomber un début d’arc-en-ciel sur un mur. « Mais, bon Dieu, qui a besoin de ça ? fit ma chère tante en haussant les bras. Et le comble : il paraît que c’est l’Office qui l’a invité, et ça va prendre tout le mur. » J’ai tenté de la calmer : « Ça peut être joli, à la fin. Ça te plaira peut-être. » – « Tu rigoles ? Faut avoir le mauvais goût des... oh, tu sais bien de qui je parle. »

Quand je suis revenu hier, on voyait l’œuvre, achevée, déjà de très loin. Effectivement, un arc-en-ciel au-dessus d’un dromadaire à la tête exagérément grosse, l’idée n’était pas des plus originales, mais quelle surprise : en me rapprochant un peu, je distinguai tout en bas la silhouette de ma tante levant la tête pour regarder, on aurait presque dit en vénération. Pour ne pas l’interrompre, je fis encore un tour, mais quand je revins un petit quart d’heure plus tard, elle était toujours là, et exactement dans la même posture. Soit elle adorait, soit elle voulait vraiment se faire une opinion. J’étais sur le point de repartir pour un tour supplémentaire lorsque mon téléphone sonna. C’était elle : « Mais où es-tu donc ? Je t’attends depuis un bon moment, et normalement tu es si ponctuel. » – « Je ne voulais pas te déranger devant le dromadaire. » – « Toi aussi, tu te fous de moi maintenant ? me répondit-elle, très énervée. Imagine-toi, quand il a eu fini sa saleté, tout le quartier était rassemblé mais personne n’a moufté. Alors, bien que j’aie été la seule à oser l’ouvrir, je lui ai dit mes quatre vérités. Et qu’est-ce qu’il a fait après, ce barbouilleur ? Il a eu le culot de me peindre devant, et, une fois n’est pas coutume, de façon si réaliste que tout le monde me reconnaît. »














12 Avril 2019


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