C’est devenu assez rare, mais la nuit dernière j’ai quand même encore rêvé érotique. Depuis toujours, le propre de mes promenades nocturnes est l’incroyable fluidité des gens rencontrés. Les personnes avec qui je m’engage ne restent jamais elles-mêmes. Je commence un rapport avec X qui, fatalement, finit par être Y, comme si chaque grenouille devait se transformer dans le feu de l’action en prince charmant et vice versa. Ça a l’avantage que je peux me commettre avec n’importe qui, toute erreur de casting se répare. Dans la vraie vie, il faut sélectionner avant de s’enflammer. Quoi que. Pas plus tard qu’hier j’ai appris dans la presse l’horrible mésaventure d’une vedette du petit écran qui crut faire, en pleine nuit, la connaissance de quelqu’un de très frais, bon et confiant ; or, celui-ci, au sortir du rêve, se révéla n’être qu’une vulgaire racaille lui cassant la figure et vandalisant son joli appartement de parvenu.
Si le personnel de mes rêves à moi est beaucoup plus correct, troquant juste de visage, d’âge, de coiffure et parfois ce petit point de détail qu’est le sexe biologique, et tout cela avant même le lever du soleil, mon existence réelle, elle, se caractérise d’emblée par l’extraordinaire stabilité de l’entourage. Hors sommeil, nul ne se métamorphose radicalement au cours d’une embrassade, on ne fait que vieillir en silence, sans que l’œil puisse s’en rendre compte. En ce sens, le rêve est mon seul terrain d’exploration quant au mystère de la nature humaine. Il me procure l’insécurité tonifiante qui le plus clair de mon temps me fait défaut et me manque peut-être. Pourtant, cette vedette du fait divers mentionné, je ne l’envie aucunement. Je crains juste qu’elle ne les rêve pas assez, ses rendez-vous.
Si le personnel de mes rêves à moi est beaucoup plus correct, troquant juste de visage, d’âge, de coiffure et parfois ce petit point de détail qu’est le sexe biologique, et tout cela avant même le lever du soleil, mon existence réelle, elle, se caractérise d’emblée par l’extraordinaire stabilité de l’entourage. Hors sommeil, nul ne se métamorphose radicalement au cours d’une embrassade, on ne fait que vieillir en silence, sans que l’œil puisse s’en rendre compte. En ce sens, le rêve est mon seul terrain d’exploration quant au mystère de la nature humaine. Il me procure l’insécurité tonifiante qui le plus clair de mon temps me fait défaut et me manque peut-être. Pourtant, cette vedette du fait divers mentionné, je ne l’envie aucunement. Je crains juste qu’elle ne les rêve pas assez, ses rendez-vous.
J’ai pénétré la forêt dense et une fois perdu
En elle, j’ai nagé dans un océan vaste et mou.
On a beau s’exciter, on ne sait jamais vraiment où
On est en train de s’enfoncer, car tout s’est confondu.
Le ventre vaste et mou du rêve admet la densité
De qui commence et qui s’achève par l’immensité.
C’est qu’il te faut bien l’étroitesse de la jungle intacte
Autant que l’ampleur vague de la houle pour tout acte.
13 Avril 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire