Aber so zerfleddert wie seither diese Bibel selbst ist, so muss einer wie ich auch die in ihr stehenden Sätze zerfleddern, bevor er sie versteht. Ich kann diese Sätze nicht einfach lesen; ich muss sie zuerst mühsam auseinanderklauben, will ich hinter den Sinn kommen. Es passt also alles zusammen.
Ich habe die von mir weggegebene Bibel seither nicht mehr unter die Augen bekommen, doch vermute sehr, sie ähnelt mittlerweile der dafür ausgetauschten, denn der Freund hat eine Bibel weiterhin deutlich nötiger als ich. Aus der meinen wurde durch Gebrauch die seine, doch aus der seinen wurde mangels Gebrauch nicht so recht die meine. Dennoch ist sie es, und jedes seltene Mal, wenn ich sie in die Hand nehme, freue ich mich darüber, dass sie viel erleben durfte – wenn auch nicht mit mir. So geht das mit Sammlerstücken im Gegensatz zu Gebrauchsexemplaren.
Ist das bei mir nun etwa Angeberei in Bibeldingen?
Es entspricht auch nur dem, was das kanonische Buch enthält. Der Künstler akzeptiert, dass es ein wildes Leben außerhalb des eigenen gibt – Philisterkriege und vergleichbaren Firlefanz, die ihren Sinn aber durch erst noch Hineinzudenkendes, aus ihnen Herauszuschälendes, bekommen. Es braucht da noch einen Schöpfergott, sonst ist das alles schlicht Mord und Totschlag, das reine Chaos. Und liebt einer das hiesige Leben, lebt er doch dafür, es vielleicht nur zu beobachten, beobachtend mitzuerleben. Er braucht es, und er braucht es für sich selbst doch auch wieder nicht. Er kann es eintauschen.
Ma Bible hébraïque
Ma Bible en hébreu n’est pas ma Bible, et pourtant elle l’est. C’est qu’il y a bien des années, j’ai échangé avec un ami des Bibles, comme les Indiens d’Amérique échangent leur sang, et nous étions aussitôt très satisfaits de ce troc. Mon ami recevait ainsi un bel exemplaire quasiment neuf, exemplaire que je ne possédais que pour des raisons de représentation, et moi, un tout simple, dont on voyait non seulement qu’il avait longuement accompagné un homme de très près, mais qui de plus, embarqué dans la veste d’un uniforme, avait survécu, tant bien que mal, à une véritable guerre.
Depuis, cette Bible est en loques ; et de la sorte, quelqu’un comme moi doit disloquer les phases qu’elle contient avant de les comprendre. Je ne peux pas simplement les lire, je dois d’abord les disséquer avec minutie afin d’en saisir le sens. Tout concorde donc.
Je n’ai plus revu la Bible que j’avais donnée ; or, je suppose qu’elle ressemble entre-temps à celle-ci, car l’ami a toujours bien plus besoin d’une Bible que moi. En l’utilisant, il l’a à coup sûr faite sienne, tandis que cette autre-ci, faute d’être compulsée, n’est jamais vraiment devenue mienne. Et pourtant elle l’est, et toutes les rares fois que je la prends en main, je suis heureux qu’elle ait pu vivre autant de choses – seulement, pas avec moi. Ainsi en va-t-il des pièces de collectionneur par rapport aux exemplaires d’usage courant.
Serais-je un peu fanfaron en affaires bibliques ?
Cela correspond, une fois de plus, au contenu du livre canonique. L’artiste accepte qu’il y ait une vie turbulente en dehors de la sienne – des guerres contre les Philistins et autres conneries du genre qui ne reçoivent un sens qu’au moment où on leur en donne un, où on les en charge. Ce qui nécessite un dieu créateur. Sinon, on reste au niveau du massacre, du meurtre gratuit, du pur chaos. Et si quelqu’un aime cette vie ici-bas, il vit peut-être uniquement pour l’observer, pour l’accompagner en contemplant. De cette vie, il a à la fois besoin et pas du tout. Il peut la récupérer en la troquant.
Depuis, cette Bible est en loques ; et de la sorte, quelqu’un comme moi doit disloquer les phases qu’elle contient avant de les comprendre. Je ne peux pas simplement les lire, je dois d’abord les disséquer avec minutie afin d’en saisir le sens. Tout concorde donc.
Je n’ai plus revu la Bible que j’avais donnée ; or, je suppose qu’elle ressemble entre-temps à celle-ci, car l’ami a toujours bien plus besoin d’une Bible que moi. En l’utilisant, il l’a à coup sûr faite sienne, tandis que cette autre-ci, faute d’être compulsée, n’est jamais vraiment devenue mienne. Et pourtant elle l’est, et toutes les rares fois que je la prends en main, je suis heureux qu’elle ait pu vivre autant de choses – seulement, pas avec moi. Ainsi en va-t-il des pièces de collectionneur par rapport aux exemplaires d’usage courant.
Serais-je un peu fanfaron en affaires bibliques ?
Cela correspond, une fois de plus, au contenu du livre canonique. L’artiste accepte qu’il y ait une vie turbulente en dehors de la sienne – des guerres contre les Philistins et autres conneries du genre qui ne reçoivent un sens qu’au moment où on leur en donne un, où on les en charge. Ce qui nécessite un dieu créateur. Sinon, on reste au niveau du massacre, du meurtre gratuit, du pur chaos. Et si quelqu’un aime cette vie ici-bas, il vit peut-être uniquement pour l’observer, pour l’accompagner en contemplant. De cette vie, il a à la fois besoin et pas du tout. Il peut la récupérer en la troquant.
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