samedi 11 juillet 2009

En ville et chez soi

C’est qu’on s’en fout de moi dans la grande ville.
On me laisse observer
Ce qui évolue pour soi-même
Et pas seulement ce qui a besoin de moi pour vivre.

Le mètre carré y est cher
Ma solitude doit se contenter de peu.
Mais j’ai une glace qui agrandit la pièce
Et pas seulement.

Trop de murs, il fait chaud, je me reflète dedans.
Je suis à poil, dis donc. Même si on s’en fout de moi
Ce n’est pas comme ça que je sortirai me promener.
En ville, je ne suis pas chez moi.

Ne pas être chez soi est la condition même
D’une existence passionnante, n’est-ce pas.
Lorsque j’en aurai la force, je mettrai quelque chose
Pour continuer à me fondre.

Est-ce que le provincial peut comprendre, lui
Dans sa bicoque immense, habitué à son chez lui
Qui englobe ses voisins et les voisins de ses voisins ?
Il n’a qu’une réputation à soigner.

Alors que de moi, en ville, on s’en fout.
Ce provincial, je le reconnais, il est bruyant
On le remarque, tant il fait, en goguette, partie
Du décor urbain. Puisque moi, j’y suis chez moi.

Tu te contredis ! me dira-t-il, car il est perspicace.
Mais qu’il se force seulement à observer, lui aussi
Ce qui évolue pour soi-même ; ensuite il
Finira par comprendre tout le tâtonnement des êtres.

4 Juillet 2009

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