vendredi 12 décembre 2008

Fun Explosions of Faith

On holy eve
A benison spoke o'er
A sparkling silver beaker
Plunged into soft candle light
A Santa Claus, rosacea and snow
A crimson padded satin sacred heart
A seated orange Buddha, lit by silky blazes
An angel out of gold foil and nacreous elfin hair
Some pearly saints in tawdrily yspotted witch attire
A lustrous jet-black Kali, spitting onyx, onyx weaponed
A jug-eared Ganesh, shell pink, chubby purple, saffron-clad
A motley gang of wax apostles, hands raised twixt carnations
Rati as buxom nymphet of the lushest green, astride her parrot
A hunky martyr youth, dripping sanguine in shimmer and sheen
Such bulging 'ceps you'd crave to lick the glitz off 'em gashes
Either Devaki-Krishna or Virgin Mary with the Child––too
Tangerine and augustly enthroned to tell those four apart
A glossy ivory evangelist of absolutely fey appearance
The Lord made hot-toned flesh in blond a surfer boy
A meek-faced Savior, cloyingly lithe, sequinèd as
A leaping dolphin, partly unadhering, ironed on
A spangle-studded teenie tank top ocean sky.
Who's lacking in this gaudy little game?
Where are the earnest ones that blast
So hard to just make good for it?

December 12, 2008

jeudi 11 décembre 2008

La tumba de Antonio Machado

La tumba de Antonio Machado y de su madre
Tiene buzón en su losa, lo que permite a todo
Poeta aún vivo echar un sobre, tal vez con
Su deseo más ardiente y atrevido. Está previsto que
El muerto y su madre intercedan ante las instancias
Competentes para que lo cumplan. Curioso como soy
Hubiera querido meter mi mano en la caja abarrotada
Para sacar uno u otro de esos papelones y descifrarlo.
Por devoción ni siquiera lo intenté, devoción más por
El poeta a quien le quedaría algún anhelito por formular
Que por el poeta ya complacido en todo, o su mamá.

24 de Noviembre 2008

La tombe d'Antonio Machado

La tombe d'Antonio Machado et de sa mère dispose d'une
Boîte à lettres, ce qui permet à tout poète encore en vie
D'y glisser une enveloppe, éventuellement contenant
Son plus ardent et téméraire souhait. Il est prévu que
Le mort et sa mère intercèdent auprès des instances
Compétentes pour le voir exaucé. Curieux comme je suis
J'aurais bien aimé piocher dans la boîte remplie à ras bord
Afin de récupérer et pouvoir déchiffrer l'un de ces papelards.
Or, par piété je n'ai même pas essayé – davantage dévotion
Envers le poète à qui il resterait quelque petit vœu à formuler
Qu'envers le poète déjà comblé en tout, ou sa maman.

Trad. 24 Novembre 2008

Das Grab von Antonio Machado

Das Grab von Antonio Machado und seiner Mutter ist
Mit einem Briefkasten versehen, was es jedem noch lebendigen
Dichter ermöglicht, einen Umschlag einzuwerfen - eventuell
Mit seinem sehnlichsten und kühnsten Wunsch. Es ist vorgesehen
Dass der Tote und seine Mutter sich bei den dafür zuständigen
Instanzen um dessen Erfüllung bemühn. Neugierig, wie ich bin
Hätte ich nur zu gerne in den vollgestopften Kasten gegriffen
Um den einen oder anderen Wisch herauszufischen und zu entziffern.
Aus Pietät hab ich es noch nicht einmal versucht. Pietät wohlgemerkt
Gegenüber dem Dichter, der noch ein kleines Anliegen auf Lager hätte
Und nicht etwa dem, der schon restlos befriedigt wurde, oder seiner Mama.

Übers. 11. Dezember 2008

mercredi 10 décembre 2008

La cloche de bois

When dawn was lean, I as a cat
Moved on by moonlight flits;
I've learned to settle bits by bits
––Too much fish head, too fat.

That wooden bell that once has rung
Recalls unmindful dawn:
I ran to what I since live on
So fleet when waste was young.

Since bones grew moldy, head and all
Naught but that record slim:
Have gone out on the mossiest limb
For all odd fear to fall.

December 4, 2008

mardi 9 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 1 L'habillé apparition

Pour être habillé classe
Il ne faut pas uniquement
Que les frusques soient à la mode
Mais aussi qu'elles ne soient pas portées depuis trois jours
Ou toutes chiffonnées après une nuit sur un canapé de fortune.

Le beau Brummell, lui
Qui a dû en passer, de longues soirées arrosées :
Dans quel état était-il après l'une de ces nuits blanches ?

Le très-beau, sagement, il s'éclipse sur le
Coup de minuit, alors que les autres gars restent
Jusqu'au petit matin, se tirant, ébouriffés, avec leurs conquêtes.

Il en va de même avec la vérité qui, elle aussi
Ne se révèle qu'après une épreuve des plus rudes ––
Démontrant qu'elle n'est que d'essence tout à fait ordinaire.

15 Novembre 2008

lundi 8 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 2 L'habillé apparat

Si l'habit fait le moine
Et si l'habit fait aussi le cardinal à collège
L'habit fait encore plus certainement le mannequin.

Vêtir un jeune squelette
Ou revêtir un patriarche bedonnant
N'est certes pas pareil, le cintre frivole diffère de l'arc sacré
Mais ces apparences ne nous apprennent que peu.

Autrement comme surgis
D'outre-tombe, les os grelottant, en
Effroyable rappel de la vanité des modes
La vue du squelette sur la mondaine passerelle
Serait insupportable sans le linceul flottant autour ;

Tandis que l'homme enrobé, investi par la foi
Saint fromager ou éminence de saindoux
Sans la haire ou la pourpre pompeuse
Resterait bien de ce monde-ci.

16 Novembre 2008

dimanche 7 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 3 L'habillé sitôt

L'enfant à peine né
Vite fait il se trouve engoncé
Couches et tout, dans une grenouillère.
Je me demande toujours comment cela se fait.

Essayez donc de l'enfiler
A votre animal chéri, vous allez voir
Avec quelle force élémentaire il s'y prend
Pour s'en débarrasser, on dirait qu'il lutte pour sa vie.

L'enfant, lui, se laisse faire.
Ce n'est pas une bête de somme dressée
Qui entre-temps rentre sous le harnais d'elle-même ;
Et pourtant, quelle docilité pour devenir maître du monde !

16 Novembre 2008

samedi 6 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 4 L'habillé injuste

On peut être habillé, et bien
Et pourtant très, très mal habillé.

On ne se promène pas en frac en ville.
Celui qui le fait, a l'air d'un clown.
Un clown, est-il mal froqué ?

Certes pas, si le clown est habillé en clown ;
Certes oui, si le quidam s'est habillé en clown.
Le quidam n'est pas assez clown en soi, et ce frac
Si tu n'as pas d'autres excuses, pauvre quidam
Laisse-le tout simplement dans ton armoire.

Ce n'est pas parce que tu l'as acheté avec tes sous
Que tu peux faire tes courses au marché en frac.
Le monde est compliqué, et son regard injuste.
Il ne suffit point de posséder un joli frac ;
En plus, il te faut de jolies invitations
Pour le mettre en toute impunité.
Seul en frac, t'es ridicule.

17 Novembre 2008

vendredi 5 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 5 L'habillé tout juste

On a parlé du nu, on parle désormais de l'habillé.
Il y a les habillés injuste, juste, et tout juste.
Ce dernier se tricote à la lisière
Du pratiquement nu.

Or, il s'en distingue
Parce que le presque nu
Vise le déshabillé complet
Alors que l'habillé tout juste
Va vers
davantage de garde-robe.
Cet habillé-là, quoi que l'on en pense
Correspond bien à un verre qui se remplit.

La taille du string, on s'en tape ;
Ce qui compte est la tendance lourde.
Et le sens de l'histoire dans le cas présent
D'un habillé tout juste, va vers plus de justesse.
Il va vers l'habillé juste en partant du tout juste habillé.

On demande bien sagement :
Je peux entrer, t'as mis ton rikiki ?
Et non pas : M'enfin, quand donc est-ce
Que tu le tomberas à la fin, ce voile ultime ?

17 Novembre 2008

jeudi 4 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 6 L'habillé entrailles

Celles et ceux qui s'habillent en noir
Ne mettent parfois que des habits de circonstance.
S'ils s'habillent ainsi, cela ne veut pas dire qu'ils se sentent
D'humeur sombre, mais qu'ils se dirigent au cimetière par
____________________________________________exemple.

Qui s'habille ainsi en noir, devrait s'habiller autrement en dessous.
Etre tout de noir vêtu, l'être à fond, jusque dans son linge
Peut être fort mauvais signe. Cela peut signifier
Que l'on anticipe en plein enterrement
Une dénudation intéressante.

Mais, diable, par qui ?

Les dessous noirs, portés aux circonstances
Peuvent signifier que le visible trompe son monde ––
A l'instar de ce même monde qui a bien des entrailles noires.

17 Novembre 2008

mercredi 3 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 7 L'habillé periculum in mora

Si tu enfiles l'habit de lumières, matador
Tellement seyant avec son or et ses paillettes
La taleguilla serrée, mettant les fesses en valeur
De belles fesses de héros, dis, fais attention à la bête !

Peut-être l'as-tu mis chez toi, devant la glace
Et la bête, sous la mère, tète encore sur le campo…
Bêtises – la bestiole est déjà là, attirée par la seule tenue.
Cet habit, sans le péril en la demeure, reste une affaire risquée ;
Qui sait si la bête n'est lancée à tes fesses que pour détourner
__________________________________________l'attention ?

En cas de danger, c'est certain, le camouflage paraît plus
________________________________________ __approprié ;
Mais exhorte-le, ton héros, à vaquer à la faena vêtu en civil –
Tu verras, avec un geste outrancier il éclatera de rire.

17 Novembre 2008

mardi 2 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 8 L'habillé esquimau

L'habillé esquimau ne protège pas seulement du blizzard
Il protège aussi du regard indiscret des camarades esquimaux.
Déjà pénible qu'on ne saurait être protégé de sa propre
_________________________________________ indiscrétion.

La familiarité n'aide en rien, pourtant habitués on reste des
_____________________________________________curieux
Guère davantage indulgents avec les formes entr'aperçues
A la pénombre de l'iglou, ou dans un débris de miroir.

Nous qui derrière nos affûts de glace aimons autant la vue du
_____________________________________ phoque blanchon
Qu'en plissant les yeux la lointaine toilette de quelque congénère
_____________________________________________ choisie
Frappant, avec quelle insistance notre propre moi peut réclamer
De demeurer fourré sous un boisseau bien fourni en fourrure
Et combien, emmitouflé, il nous y paraît mieux logé
Même si, vers l'été, le climat devient clément.

Pour comprendre, prenons le lièvre arctique.
Lui, en son état naturel, passe quasiment inaperçu
Et dépouillé de son pelage, il devient méconnaissable ;
Une fois écorché, il pourrait être n'importe quoi ;
C'est ainsi que, pour rester nous-mêmes, nous
Devons nous attifer tels que nous sommes.

17 Novembre 2008

lundi 1 décembre 2008

Neuf genres d'habillé - 9 L'habillé inscriptible

On n'est pas des cloportes.
On est doux et élastique, le corps humain
N'a pas besoin d'armure externe pour tenir son rang – un
Mobile et le v'là qui s'érige en spectacle, ça tient debout tout seul.

Malheureusement pas toujours.
Parfois, même titillé avec insistance
Il ne se lève plus. Alors, on lui colle un plâtre, une
Minerve, des attelles, un bandage, des bas de contention
Et tout un ceinturage fait de gaines qui le soutiendra encore mieux
Dans ses mollesses impuissantes que le balconnet à baleines des
_________________________________________ beaux jours.
Déshabiller la personne signifierait alors enlever à la maison
___________________________________________ branlante
L'étayage essentiel – tout s'écroulerait sur-le-champ !
Est-ce vraiment une tenue dont on se félicite ?
Ce sont là de véritables habits de poupée…

Par chance, l'être habillé par le plâtrier est un être
______________________________________déresponsabilisé
Qui garde entre tous ces plâtres, ces minerves, attelles, bandages
Gaines et bas de contention le plus souvent le cul en l'air
Affligé du coup d'un sexe particulièrement exposé.

Affligé, tu dis ?
Dans les pattes des docteurs
L'être habillé par l'art du plâtrier
Est un être certes solidement habillé
Mais ouvert à tous les vents, et heureusement soumis
A plein d'éventualités. Il n'y a pas de plus parfait habillage.

18 Novembre 2008

jeudi 27 novembre 2008

Ein Bild der Ewigkeit
















N
ach dem Ableben eines Zeitgenossen wird
Dessen Grabstein zum zeitgenössischen Porträt.
Wer ein neueres Bildnis des Verstorbenen möchte
Der gräbt besser nicht in der Erde, sondern fotografiert
Ganz einfach den Stein, der über ihm errichtet wurde.
Auch der Stein altert, auch er geht dem Tod zu, aber
So langsam, dass endlich keiner überfordert wird.

Ich, als durchaus sporadischer Friedhofsbesucher
Habe keine besonders pietätvollen Gefühle vor Ort;
Dennoch sagt mir ein Stein mit darauf einem Namen
Den ich kenne, natürlich mehr als der eines unbekannten
Da mir eben auch beim Bild eines mir bekannten Gesichtes
Mehr Erinnerungen kommen als bei dem eines unbekannten.
Das der Witterung unterworfene Antlitz eines Grabsteines
Wird jedenfalls vermöge der Schrift zu einem bekannten.
Oder aber, weil man immer wieder daran vorbeikommt
(Man stellt sich den Erwähnten dann vage danach vor)
Oder weil man es schlicht und einfach wiedererkennt.

Das Besondere am Gesicht eines Grabsteines aber ist:
Man kann sich oft selbst unter einem schon bestehenden
Verscharren lassen und zum Familiengesicht hinzugesellen
Oder die Dinge bis zum Tod schleifen lassen und selbst nichts
Für sich bestimmen; oder, weil man seit jeher dazu neigte
Sich abzusondern, etwas Persönliches für sich erwählen
Von dem niemand anderes weiß, bevor es zu spät ist.
Welche Freude dann, dort zu liegen zu kommen!

Nicht, dass Grabsteine das Leben verlängerten oder
In besonderer Art und Weise die Erinnerung förderten
- Ich für mein Teil erinnere mich nicht genauer an jemanden
Nur weil ich vor seinem Grabmal stehe - sie sind jedoch
Offenbar von beachtlichem Nutzen, geht es darum
Sich vorzustellen, was für einen Anblick man
Nach seinem Tod bieten dürfte. Ich selber
Sehe mich da ja gerne als Findling
Oder als abgebrochene Säule
– Also ganz romantisch –
Nur nicht als glatten
Marmorniemand.

26. November 2008

dimanche 23 novembre 2008

L'image idyllique

Paisiblement au repos entre les cuisses
Tout en rabats, replis et peau excédentaire
Malgré des rondeurs qui trahissent du contenu
Avachi sur le côté qu'il s'est choisi sur son lit poilu
Le sexe de l'homme ne rêve de rien.
Lorsqu'il dort, il ne rêve à rien.
Lorsqu'il se met à rêvasser –
C'en est fini du doux repos.

On a dit toutes sortes de bêtises à ce sujet
Mais l'homme ne voudrait pas être comme son sexe
Il ne voudrait certainement pas être transformé en
Rien qu'une bite énorme. Ce n'est pas vrai, il
Détesterait être réduit à ça. Il est bien
Content que ses rêves éventuels
Ne dérangent pas son repos.

Pour rester au calme au milieu d'un
Bordel fondant sur lui de toutes parts
L'homme dispose des moyens du civilisé.
Il peut dire à son sexe : Je te confie tout ça
Vois un peu ce que tu peux faire avec
Pendant que je reprends mes forces
Puisque j'en ai besoin, moi.

L'homme qui est un feignant
Est tranquille comme un roi lorsque
Cet ingénu qu'est son engin, obligeamment
Se lisse les fronces pour se débrouiller tout seul.
L'homme, lui, se tourne juste un peu dans ses draps
On lui voit la face arrière à présent ; jamais au grand jamais
Il ne voudrait changer de place avec son pauvre sexe.

22 Novembre 2008

Ein Bild des Friedens

Friedlich zwischen den Schenkeln ruhend
Ganz aus Runzeln bestehend und überschüssiger Haut
Trotz der Wölbungen, die auf einen Inhalt schließen lassen
Auf der erwählten Seite schlaff auf sein haariges Bett hingefläzt
Träumt des Mannes Geschlechtsteil von nichts;
Denn wenn es schläft, dann träumt es nicht.
Beginnt es, an Träumen zu spinnen
Ist es aus mit der süßen Ruhe.

Man hat diesbezüglich schon viel Unsinn erzählt
Aber der Mann möchte nicht wie sein Geschlecht sein
Er möchte um Himmelswillen doch nicht zu einem einzigen
Riesigen Schwanz werden. Es ist nicht wahr, so etwas
Wäre ihm ja geradezu schrecklich, er ist froh
Dass eventuelle Träumereien ihm
Die Ruhe nicht verderben.

Um inmitten eines von allen Seiten auf ihn
Einstürzenden Chaos den Frieden zu bewahren
Verfügt der Mann über die Mittel des Zivilisierten.
Er kann zu seinem Genitale sagen: Ich vertraue dir all das an
Schau einmal, was du damit anfangen kannst
Während ich wieder zu Kräften komme
Denn das habe ich bitter nötig.

Der Faulpelz von Mann ist seelenruhig
Während das dumme, dienstfertige Teil sich die
Falten glattstreicht um zu schauen, was zu machen ist.
Der Mann wendet sich bloß ein klein wenig in den Laken
Und man sieht nun seine Rückseite; nie und nimmer würde er
Tauschen wollen mit seinem bedauernswerten Glied.

Übers. 23. Nov. 2008

mercredi 5 novembre 2008

A Gift to the World

Bled white by a sinister clique of billionaires
At length, the Realm hath crowned a sympathetic prince
Who preacheth: "Now rejoice, those remnants we shall
____________________________________share!"
And right, there is no cure for post-rape innocence.

A trusty pilot hence may steer the wreck––let's bless
That quiet man, unflappable, not halfway bonks
So that the braggers can steal out and leave the mess.
The Realm hath made a choice one must receive with honks!

November 5, 2008

mardi 4 novembre 2008

Deeds End

Deeds in a way are investing.
They are offspring and they are raiment.
But never enough to get dressed up conveniently.
All activities, one way or another, are short of a scrap of cloth
They are torn from delivery, they may cover––but
The way mourning week's garments do.

There are tricks to finish up fully togged out by proxy.
These are most common ones.
Acting, belatedly, by passing the buck to offspring
Vesting––them.

It's trickery, and it means frolicking.

Sloppy folks with no offspring
Don't dig those who romped into getting some;
They just sprang themselves
From fancy folks they must consider strait-laced.

They themselves may wear fine tuxedos but no shoes.
They're like bopping around in their stocking feet;
But it is the dance floor that appears slippery
Easy to glide, easy to slide––easy to
Slip into scramble and skid.

The silkiest cummerbund could not save the situation.
Footwear are the last issues to put on.
You'd get laced up by yourself.

October 30, 2008

samedi 25 octobre 2008

How to Slake an Ogre's Thirst

“Until nothing can slake my thirst / But to drink the entire sea.”
Kenneth Rexroth, Marichiko


I had some wisdom in the ogre's eyes before I forgot he'd come to eat me.
I intend to buy me a cottage out in the sticks for my sunset years, I
________________________________________________said.
Styx good, but stupid, he said, no plans, for no sunset, eat you before.
And what to drink with it? I asked; I'll be chewy, hoary meat––chewy.

Easy as pie for a gnawer, he said. But right, where the bottle?
I'll fetch water, I said, hoping that he would let me out.
You stay here, he said, have hands, will squeeze.
It might come in handy, I thought, to be rid of a future.

Relieved from any further worries, I thus leaned back and
Squinted trying to see what I could get for my money right now.
I still couldn't imagine anything else but
That cute cute little country house.

You will once join me out there, I said, you'll be my guest then.
Eat you up on the spot, just as good, he said.
There will be babbling brook quite nearby, I said, for the wash down.
Oh, I think I am cunning in bringing an ogre around.

Brook, he said, gulp in one swig. Brook, he said, whizz in one go.
Ogre like snails and like slugs, he said. Crusty house, but who care?
It'll stand on some headland, I said, above an ocean to swallow.
Say, the guy dragooned me into envisioning an ever grander
_________________________________________tomorrow...

Ocean ain't worth the salt, he said, and reached out and grabbed me.

October 25, 2008

mercredi 22 octobre 2008

Doting Old Girl

She's done something gross, that old floozy.
Well, she did it before but as long as she was looking fine
One could assert that it paid off, and so
Only a few bigoted Puritans complained.
Turning sluttery to account, yes, you got it right––
She went commando ever since she came of age;
But clothing the naked elderly is from now on all the rage.
All her equities sagging she should henceforth
Be better covered underneath.

Folks are ruthless, they advance too much on credit, folks.
They love confidence to get aquiver to distraction
They're mad on lending out a brittle trust, pressing upon
Little Miss Hobnob the most insidious accommodations
By accepting the unsoundest promises of just a period
She wouldn't even be aware of.
Folks are making advances
Expecting the favors of one period in return.

But there's never enough eternity on a period's hands
And––thriftily!––beauty subsides all the time.
Especially when the prospect of a quickie
Has gained so much traction.

Folks before were dismissive of efflux, they
Were blithely disregardful of a strumpet's impudence
As long as she'd live up to her own prurience
––And their darling heedlessness.
For there are but greedy ways to wage a war.

However, a bare smashup is utterly beyond the pale.

Got to bail her out with a plain piece of novelty lingerie.

October 22, 2008

dimanche 19 octobre 2008

Disquisition on Skittish Market 1 - Peer Push, Kin Pressure

Traditionally, societies are organized in
Staid multi-generational groups of kinfolk
And, on the other hand, boisterous age groups.

Consider the old man a bully, but of late
The more intrusive societies are, the more the
Organizational pattern of age groups seems to prevail;
So, less livable societies are oftentimes equaller, this way round.

As the Pope refuses to put it, but it is His own truth:
Age groups in most cases are sexier than ordinary clans.
If, however, this may sound strange in a gaggle of cardinals
Jolly yet serene––it is obvious in almost any larger youthful crowd
Sitting closely abreast at the edge of some swimming pool for instance
Displaying a plentiful amount of long brown legs, tucked up to the chest
And sometimes dangling in the water, for the posers venture the slacker act––
Sexy just like a crush of bare-chested Hitler youths fighting the flab of fuddiness.

And if by now we are agreed about the soothing effect of a perfectly judged
 
_______________________________________________________pyramidal
Age combine, others are hormone-driven. And wayward peers must be humored.
But if these are definitely way sexier than any of the multi-generational units
––Dignified ascendants and smirky descendants congregating on one
Yellowed family photograph, even if there's some cute looking
Soldier between them when World War II was still young––

Even a bevy of smegmatic seminarians contending against li'l evil is
Sexier––and so are phalanges, so are arrays of lightly-armed servicemen––
Than, too non-competitive a group, crocks on chairs flanked by their lanky hopes.

Yet, when the war is over––and war is always over when another one begins––
Weariness rearing its poise-mad head, the once sexy veterans will mostly
Hole up in another stodgy group of kinfolk, this is a given thing.

Yet, bushed, we will challenge another leniency
Not yet weaned from the thrills of youth
In loosely varying its b's and e's.

October 6, 2008

samedi 18 octobre 2008

Disquisition on Skittish Market 2 - Peephole and Nose

Peephole and wing of a nose

There's not much to a personal life except that it's personal. Off the
_______________________________________ charts personal.
It's so personal and, especially, personal in a way that no one can see
___________________________________________through it.

Traditionally, one can't see through oneself, since oneself isn't made
_______________________________________________out of
Glass but brimming with impenetrable inner life. E'en scatterbrains
________________________________________________are.
Only a whit more arcanely, and a bit on the fly, if I may say so.

The more inner life someone has gotten, the less this poor person can
__________________________________________see through.
Inner life is not a factor likely to enhance one's acumen, just on the
____________________________________________contrary.
Slavishly consistent with the occurences' non sequitur, it appears as
_______________________________________________some
Jumbled clutter that needs to be cleared up somehow, or rather to be
Balled up to the max, in order to store it away before there might
Possibly appear a peephole.

Once tidied, inner life tends to disappear, but it never disappears
___________________________________________altogether.
At the least, the wavering progress of the enlightenment shows that
Even the enlightened have some traces of inner life left.

Yes, there are more and more peepholes on earth, front and rear,
____________________________________________Buddhism
Is booming, and so is fashion. And, our bulk trimly packed in a corner
We are indeed teetering; but are we really verging on the edge of
Turning into an incipient bodhisattvian society?

October 14, 2008

vendredi 17 octobre 2008

Disquisition on Skittish Market 3 - Reliable Odds

...don't look anything like they should.

On the long shot that things will forever stay what they are
You can in fact bet on things as they are. Exactly the
Way they are now. A little thin and awkward.

On the long shot that youth, so impressive, is also marble enough
To make young forever stay so, you can bet on your own
Silly skittishness, the whim of a day thus being
The savior of all your remaining days, boy.

Skittishness and harsh concepts of sea, sex and sun
Appear to be distinctive for late capitalism
––Rather than for its earlier forms.

This proves how young the world is, at last
Seasoned into a puerile pastime. But I won't bet
On the long shot that things will stay unchanged by
Merely injecting neurotoxins into an overripe doll's face.

All living organisms are beauty bound
But beauty kind of bootstraps.
In the long run it misgives.

October 15, 2008

vendredi 10 octobre 2008

Drawing a Bead on It

Earthly delights come kindled by desire!
I said, and some retorted: Keen to see!
What most on earth indeed inflames the fire
Is paradisal sham credulity.

To the worst up-front hokum I then uttered
Some, leniently, responded right on cue.
The wheedling even waived my scruples muttered
Bare truth compared to eyes that pertly blue!

Still ogling at the trinkets, my desire
Had all too soon a ball because of those;
In view of more, one must by force admire
The pertinence of conscionable pose.

If I deemed some were hot instead of plain
No blarney nor consent could have us rise –
For all our lust, on earth we would remain
And not be shown into some paradise.

October 2, 2008

jeudi 9 octobre 2008

Neuf genres de nu - 1 Nudité désertique

Les plages les plus désertes de la côte
Ont justement été réservées aux nudistes.
On a bien fait, les nudistes arrivant en masses
Cela rend ces plages bien moins nues et désertes.

Le touriste qui voit dans du nu dans du sable désert
Mais éparpillé partout, le plus beau en la matière
N'a nullement besoin d'une plage qui même
Toute nue et déserte serait plus belle.

Chargé de nudité, le désert s'étoffe.
Il est bien modeste, dépouillé par nature
Il ne saurait être exigeant, il est vrai :
Un rien l'habille.

30 Septembre 2008

mercredi 8 octobre 2008

Neuf genres de nu - 2 Nudité lourde de sens

La nudité la plus lourde de sens
Est la nudité lourde. Ramassée, lourde.
La nudité moins lourde, moins accumulée
La jeune nudité en général, la nudité récente
Celle dont on fait l'éloge en public, à tout coin de rue
La nudité de ceux qui se supportent dans une glace
Qui se regardent fraîchement et se reconnaissent
N'est malgré tout pas aussi lourde de sens –
Elle est bien trop plaisante à l'œil !

Si les sens vont au sensuel
La sensualité – pour enfin parler d'elle –
Est cependant un élément quelquefois un peu lourd.
Puis, elle a toujours besoin de lourdeur, ou plutôt de lourdeurs
– Lourdeurs finement agencées dans le cadre de la nudité ;
Or, la simple surcharge la tue, notre délicate sensualité.

Et pourtant, elle en a besoin, de la nudité et tout ça.
Mais elle et la nudité, ne font en fin de compte
Pas aussi bon ménage que cela.

C'est pourquoi elle est si lourde de sens, cette nudité.
Lourde et fragile en même temps, nudité lourde de sens –
C'est pourquoi il vaut mieux avoir le temps de s'habituer à elle.

30 Septembre 2008

mardi 7 octobre 2008

Neuf genres de nu - 3 Nudité murale

Tout mur nu demande à être décoré.
Pourquoi pas avec un tableau ?
Un beau nu par exemple.

A la demande urgente du mur de se voir décoré
Répond à merveille l'envie pressante de l'homme
De voir ce malheureux mur paré de sa nudité humaine.
L'homme aime bien faire disparaître le nu derrière du nu ;
En déshabillant l'un pour habiller l'autre
Il remédie au nu en l'agrémentant avec un nu
Qui, du reste, peut être adossé contre un mur aussi nu
Que celui, plus loin dans son dos, juste avant sa décoration.

La nudité murale est dans ce cas doublement morale :
Le nu nous rappelle le nu vêtu de lui-même.
C'est donc un nu qui ne gêne plus.

30 Septembre 2008

lundi 6 octobre 2008

Neuf genres de nu - 4 Nudité symptomatique

La nudité peut être le symptôme de quelque chose.
Dans le meilleur des cas, c'est la vérité ;
Mais parfois c'est même maladif.

Comment ça, la nudité symptôme d'une maladie ?
La maladie couve et se cache, et quand enfin
Elle pointe son nez, on a les symptômes
Et voilà la guérison rendu possible.

Je parle de la nudité honteuse, moi.
Celle qui se cache, tout en étant nudité, dans
Les passages souterrains, les recoins des mémoires
Pour s'y exhiber dès que quelqu'un a l'idée de passer.

Déplacée, elle ressemble à la nudité forcée qu'elle provoque.
Lorsque le nu s'en va en raison même de la dénudation
S'enfouissant, brusqué, loin derrière l'épiderme.
Alors il n'y a de nu plus que le maladif
Telle une vérité au fond du trou.

30 Septembre 2008

dimanche 5 octobre 2008

Neuf genres de nu - 5 Nudités proches

La nudité à un poil près et la nudité intégrale sont cousines dans le
______________________________________________métier
Mais la nudité à un poil près est un tantinet plus pudique –
On ne la verra jamais vraiment à poil sur scène !

Par contre, elle est généreuse, on peut la voir à l'œil
Et même à l'œil nu, tellement il est gros, son poil unique.
Il est comme une poutre devant les yeux, ou alors un cil très près.

La poutre cache ce qu'elle cache, mais quoi qu'il en soit
Cela ne peut pas être énormément de choses
Puisque c'est à un poil près.

Face à elle, restons confiants !
Parfois elle ne camoufle que ce que nous savons
Et nous montre en toute innocence ce que nous ignorions…

Lorsqu'on se trouve devant une nudité qui n'est pas intégrale
Il importe donc de déterminer où précisément il se situe
Ce sacré poil qui empêche de tout voir.

Nudités proches, mais aussi nudités prochaines.
L'avenir est à l'alliance des nudités, intégrale et au poil près.
L'une sera pour les initiés, l'autre pour le tout-venant de passage.

On installera une société mixte à deux nudités distinctes.
Avant, du bon temps, s'il n'y en avait qu'une seule
Elle était réservée à quelques connaisseurs.

30 Septembre 2008

samedi 4 octobre 2008

Neuf genres de nu - 6 Nudité première

Celui qui a vu la nudité en premier, il a un avantage.
Même si après les autres l'ont vue aussi bien, et parfois mieux que lui
C'était lui le premier et à cause de cela la nudité lui appartient en
_________________________________________quelque sorte.

Il peut parler de la nudité comme d'une chose à lui
Comme si elle ne s'était montrée qu'à lui ;
Pourtant, la nudité s'en fout.

La nudité s'en fout qui l'a découverte.
Elle vieillira, c'est sûr, mais tant qu'elle est jeune
Elle se dévoile à celui qui veut sans ordre de préséance.

Mais si celui qui dit : Je t'ai vue en premier, moi !
L'appelle sienne, elle acquiesce sans peine –
Tellement elle s'en fout…

30 Septembre 2008

vendredi 3 octobre 2008

Neuf genres de nu - 7 Nudité dernière

Selon St-Ambroise, nous
Qui nous retrouverons tous
Au jour du Jugement Dernier
Tout à fait à poil devant le Créateur
Nous y serons dans l'état de nos dix-huit ans.

Dieu est esthète, il ne veut pas juger des croulants.
Il a, comme toujours, un peu raison, Dieu.
Pensons seulement à Barbie.
Le papy, pas la poupée.

Encore de la chance : Quelques-uns
D'entre nous étaient ravissants à cet âge ;
Si plus tard ils ont fini par tremper dans l'opprobre
Jugés – tels d'éternels Dorian Gray – à dix-huit berges
Ils pourront tenter d'embobiner le jury par des minauderies.

N'oublions pas : Ils ne sont pas seulement dénudés
Mais ils ont aussi eu toute leur existence
Pour mettre au point le numéro.

Et si ça ne marche pas
Ils pourront réclamer d'être jugés
Selon la législation qui s'applique aux mineurs.
Elle n'a que des côtés intéressants, cette nudité dernière.

30 Septembre 2008

jeudi 2 octobre 2008

Neuf genres de nu - 8 Nudité morale

Il y a des situations où seul le nu est moral
C'est-à-dire, où lui seul est normal.
Parce qu'il est la règle et le vêtu
Pour une fois l'exception.

Sous une douche, par exemple.
Contact élémentaire entre deux absolus
Le contact de l'eau exige du corps une peau nue ;
Les jeunes gens qui se douchent des fois tout habillés
Se trouvent ou en bizutage ou en état d'ébriété
Ou les deux ou sont autrement inconscients.

Les gens pudiques par contre, ceux
Qui n'osent pas se déshabiller en public
Se dévêtissent même dans les douches publiques ;
Ce n'est que dans les piscines qu'ils ne le font pas tout à fait.

Garder le maillot sous la douche est un cas de normalité extrême
C'est - sans être la règle - une normalité limitée à des circonstances.
Or, je trouve qu'en matière de normalité morale, piscine ou pas
Garder son maillot parce qu'on n'est pas seul avec l'eau
Est comme une infidélité absolue faite à l'eau.

1er Octobre 2008

mercredi 1 octobre 2008

Neuf genres de nu - 9 Nudité commerciale

On en a déjà parlé entre les lignes
Mais disons-le maintenant franchement :
Il existe également une nudité commerciale !

C'est une nudité proche, et proche de la nudité dernière, celle du
Jugement Dernier, mais elle est quand même bien moins spirituelle.
Puis, morale, la nudité n'est pas forcément spirituelle, ça aussi faut
_____________________________________________savoir !

Or, la nudité commerciale n'est d'abord rien d'autre que nûment
_________________________________________commerciale.
Et si alors elle est plus murale que morale, elle s'affiche partout
___________________________________________normale.
On n'a plus besoin de percer des trous dans les douches publiques
Pour pouvoir voir de saines nudités en communion avec l'eau ;
Admirer des beautés sous la douche est même devenu banal
C'est là un motif qui ne semble pas prendre une ride.
Ainsi la commerciale participe des autres nudités
A l'exception toutefois de la première
Parce que là, il est trop tard.

On entend plein de bêtises
En ce qui concerne la nudité commerciale –
Qu'elle serait là pour écouler du gel et ce genre d'âneries –
En fait, elle se montre juste aux gens pour leur faciliter les choses.

1er Octobre 2008

jeudi 25 septembre 2008

Retour à C.

Suis retourné au même endroit
Et suis descendu au même hôtel, ayant
Même réintégré la chambre de l'année passée –
Mais les choses se sont passées bien différemment.

La mer était toujours là
Et le soleil était toujours là
Mais Beauté n'était plus à la Réception.

Et ça vous fait quoi si à la réception Beauté manque à l'appel ?
N'est-ce pas là une des qualités primordiales de Beauté ?
Ne faut-il pas qu'elle se laisse désirer, celle-là ?

Qui vous pose un lapin, se fait peut-être désirer
Mais qui fait bêtement défaut, finira par se faire oublier.
Voilà mes arguments du moment.

En réalité, l'absence de Beauté était prévisible.
Je sais bien que si on pouvait se fier à elle
Beauté aurait vite perdu son charme.

En fait, j'étais plutôt content de ne point la retrouver.

La mer était toujours là
Et le soleil était toujours là
Et Beauté était préservée comme au premier jour.

Serait-ce, enfin, rien qu'une question de trouille
Par rapport à la beauté du monde ?

23 Septembre 2008

mercredi 24 septembre 2008

Falsche Friedhöfe (Bildteil)

Falscher Friedhof Nr. 1
Wrong cemetery #1
Mauvais cimetière n°1
Fals cementiri núm. 1

Falscher Friedhof Nr. 2
Wrong cemetery #2
Mauvais cimetière n°2
Fals cementiri núm. 2

mardi 23 septembre 2008

Falsche Friedhöfe

Wie der letzte Idiot
Wollte ich Walter Benjamins Grab besuchen.
Nicht sein Grab, sondern, genau genommen, das Monument, das
Um der gebildeten deutschen Touristen willen in dessen Nähe
______________________________________errichtet wurde.

Wie ein Idiot hab ich mich bei den Friedhöfen getäuscht.
Nicht beim Friedhof, sondern bei den Friedhöfen.
Mehreren. Zweien. Und auch noch im falschen Städtchen gelegen.
Und sogar im falschen Staat.

Ich dachte, er läge in Cerbère begraben –
Vermutlich deshalb, weil Zerberus philosophischer klingt.
Aber, so fiel es mir dann ein, er liegt ja in Portbou.
Obwohl sich das eher nach einem Ochsen anhört.
Denn ich höre es düster anschlagen bei Cerbère
Jedoch nur empfindungslos muhen bei Bou.

Hatte mir beim Hochsteigen in die falschen Friedhöfe
So die Ferse angeknackst, dass jeder weitere
Friedhofsbesuch leider ausfallen musste.
Und außerdem setze ich nun seit Jahrzehnten
Keinen Fuß mehr in das Land meiner Geburt, die
Französischen Katalanen genügen mir wirklich vollauf.

Mein Geburtsland ist seit seiner Modernisierung unerträglich
___________________________________________geworden.
Ein benjaminscher Gedanke, und gültig auch
Für das Gedenken an Walter Benjamin.

Die beiden Friedhöfe von Cerbère schauen herrlich aufs Meer
______________________________________________hinab.
Genauso, denke ich, wie der von mir leider verfehlte
Sicherlich wunderschöne Friedhof von Portbou
Auf der anderen Seite der Grenze in diesem
Neumodischen Spanien.

Walter Benjamins Schicksal lässt mich an den Ötzi denken, den
Mann vom Hauslabjoch, die Mumie von Similaun oder wie auch
______________________________________________immer
Bei dem man eben auch nicht weiß
Auf welcher Seite welcher Grenze er verwesungslos verscharrt lag.

23. September 2008

jeudi 21 août 2008

Screw Oneself

...The crown of a man is his deeds
The down of a man is his creeds.
Lie down that way, snuggle, stay cozily inert
Your hands will find their way through it
They will get busy by themselves
Men are made like this.
...Deeds for which you will be honored one day
When the fluff is gone, when age
Has torn away that quilt.

...It is like a rain in the night:
It isn't the rain that begets
––Procreation is a grain-to-grain job
Needs forwarding hands, happens in public––
But the soak helps it come up.
The swampland of your body is your acting is your crown.
...You accomplished your work quite the way
Nature does it– undercover, oozing, effortless
That alone with oneself.

June 23, 2005

mercredi 13 août 2008

Bashi

[Bei Bashi handelt es sich um einen jungen Deutsch-Afrikaner, den ich kürzlich auf einer Zugreise kennengelernt habe. Er war erst zwei Jahre alt, aber schon ein ernstzunehmender Gesprächspartner. Er war das mit Abstand klügste Kind dieses Alters, das ich in Jahren getroffen habe. Seine strahlende Intelligenz erwies sich vor allem auch in der Zartheit, mit der er seinem gewöhnlichen Vater entgegnete.]

Hörte ein Kind reden und dachte:
Aus dir wird einmal etwas. Du musst eine große Zukunft
____________________________________ haben.
Ich hörte seinen Vater reden und erschauderte zweifach.

Die Klugheit dieses Kindes offenbarte sich, doch
Was die Zukunft wert ist:
An solchem Kind wird es sich erst noch erweisen müssen.

Es wächst etwas heran, wieder verborgen und
Denen, die mit ihm Umgang haben, stets verborgen ––
Woran man, gewaltig im Kleinen, die Welt erkennen wird.

12. August 2008

vendredi 8 août 2008

Nuit d'amour en août

[Un jeune adulte d'une vingtaine d'années, accompagné d'une bien plantureuse fille du même âge, donc a priori en bonne compagnie, s'exprime calmement au portable, après avoir renversé deux containers de poubelle qui se trouvaient près de son chemin : « On est des Africains. Quand on a envie de frapper, on frappe. » Voilà la définition exacte du fasciste.

Lorsque l'heureux couple a disparu, la vieille voisine sort prudemment de son immeuble pour remettre les poubelles en place et en ramasser le contenu. A un voisin qui sort la tête par sa fenêtre : « Eh ben, c'est des gamins ! » On aurait pu s'attendre de la part de la septuagénaire, dite de souche, à un discours xénophobe, et peut-être même à un appel à voter pour le borgne. Au contraire. Il y a encore de l'espoir. Mais il est décidément du côté des croulants. Je remercie le renverseur des poubelles pour ce renseignement.]


Si je dis ici que l'ennemi
Etait un tas de poubelle
Je n'insulte point l'ennemi
Puisqu'il n'était en effet rien qu'un tas de poubelle.

Mais comment cela se fait-il donc ?
Sûr, si l'on reconnaît la classe de quelqu'un
Par le rang de ses ennemis, il n'est point de bon aloi
D'avoir un tas de poubelle comme ennemi.

Faudrait-il élever le combat au niveau
Où un tas de poubelle ne sert plus d'ennemi ?
Je n'en sais rien ; l'homme de bien
N'a point de pareil tas comme ennemi
Et même pas
Les ennemis de pareil tas.

8 Août 2008

vendredi 18 juillet 2008

Lückenbüßer für den Monat Juli

Ein Lückenbüßer mit 'ner Krücke
Ersehnte sich 'ne bessre Lücke.
Als er davongehinkt, entstand
Genau dort, wo er vorher stand
Ein böses Leck – er sah's zum Glück
Und humpelte ruckzuck zurück.

Du Lückenbüßer mit 'ner Krück
Erfreue dich an solchem Glück!
Auf deiner Jagd nach neuem Spalt
Magst du dich schleppen bis zum Wald;
Doch hast von allen Büßerlücken
Die passendste du schon im Rücken!

July 18, 2008

samedi 28 juin 2008

4 Days in Manhattan - 1 Best Friends and Phoebus' Chariot

Even though I always knew that therein resides a yearning
Kept ever fresh for corporeal splendor and could
Easily weigh the importance of her looks

I had to cross the Atlantic with the sun
And yet widdershins
To find out that Art is a gay thing.
Interest in her is a gay interest.
To be attracted to her looks like a gay attraction.

Wherever in Manhattan you may find her, throughout
These scattered places you won't encounter
In Americana
But youngish men walking their dogs.

A youngish man strolling through Manhattan
With some dog leashed to his wrist is a gay man.
It is also a man who seems interested in
––Or attracted to––
Art.

The art may be best friends with the dog
Or may be best friends with the gay man––
All the same, as long as
You ramble where she is confined to
Without the slightest chance of getting preggers.

This is the first thing I have learned in Manhattan.

June 10, 2008

vendredi 27 juin 2008

4 Days in Manhattan - 2 El desfile en la Quinta Avenida

I wasn't allowed to watch their parade
From under some umbrageous marquee.
A tiny rican female came over and told me
To move and go into the sun.
I did not obey.
A giant rican male sauntered over and told me
To move and go into the sun.
I did obey.

There is not only a problem of male chauvinism
There is also a problem of white shyness. I forgot.

If you are willing to watch those crispy bodies shaking
Just move and get close under the sun.
You must not persist in the shadow, gabachito––
You too need some tan, man.

Our future is at stake and this is progress. This is
But a formal invite to join in and take part in the party.
This should promote the due convergence of shades, one may
______________________________________ say.
At least, I understood it that way.

June 12, 2008

jeudi 26 juin 2008

4 Days in Manhattan - 3 Cushytown

Never saw in any megalopolis outside of crass poverty
So many critters loitering:
Placidly brawling on the street or hanging around in front of
____________________________________ places
Often shaded under the daintiest canopies.
Some are brazen enough to dare squat inside even
Those choice limestone buildings.
And all kinds of gift shops.
Yet nobody tells them to scram.

Besides, these idle beings still seem to have names.
Call them janitors or doormen or eager salesmen if inquired
____________________________________ about.

The plusher the places the nobler the dwellers––and so are its
Resident loiterers. If you're lucky you may spot one of them
Quaintly dozing behind a counter.

Oh ye pictorial dawdlers, is this city named Naples?
Doth there not burst forth like an allurement of antique?

Manhattan is a paradise for lazybones.

June 12, 2008

mercredi 25 juin 2008

4 Days in Manhattan - 4 Local Temper

How come I met, hardly ashore
So dark a grudge in miens galore?
Did all these porters, ere they grip
Yet on their shoulder tote a chip?

And why did every chambermaid
Changing the bed look so betrayed?
Should this be one big continent
Of rampant flunkey discontent?

I found the reason quite outright
As out my window took a sight:
From high-rise to skyscraperline
Some stories more give it the shine.

Methinks they built them up so high
To cover up the same old sky.
No wonder, they're all in a huff––
New worlds are never new enough!

June 13, 2008

mardi 24 juin 2008

4 Days in Manhattan - 5 One More Novelty

In Central Park
A large outside screen is
Displaying a peculiar mix of pics:
Views of the Eiger blended with those of Prague Castle.
Nobody's watching besides me, eftsoons sidetracked
By the squirrels of an unknown gray
And the ubiquitous blackbirdish robins.

No one ever watches what I am watching
––Neither in Central Park nor anypark else––
But when I have a look at someone
Working out on top of a terrace, for example, or
Simply slouching on the grass:
This someone here will assuredly look back.
(Well, I'm not used to that kind of visual exchange.
In my prideful City of Lights it hardly ever happens that
Someone minds someone's gander at someone before a while.
Thus for pretty a spell it's like beholding a wall ad.)
I am mostly stunned by this presence
Of mindfulness.

I walk with my fresh eyes
I observe and
I am observed back. I look visible
In this novel place for these novel fellowmen
As if I were as novel as them.
I am positively stunned.

June 14, 2008

lundi 23 juin 2008

4 Days in Manhattan - 6 Don't Read

Once ventured inside there, one can buy things inside there.
Though it's rather like a strange cancer form in Manhattan, it not
_______________________________________________ only
Behaves like one, thoroughly padded with rather cheap things––
Indeed columns of malignant gastrointestinal epithelia cells.
Is this because these things are by far not as seductive as things
_________________________________________ ought to be?
But who was the man slinky enough to provide them for switch
_______________________________________________ sale?

Such cancer in Manhattan, almost called like an olden days
_________________________________________explorer guy
Or one's blinkered southern forefather, yields to the least
__________________________________________inducement
Creeping into any corner, it fits into the weirdest nook and cranny
Snuggling up, oh boy, like the Snake of Paradise to
The most intimate shapes of the city, it most
Naturally takes advantage of its filth, its dank hairs and its filth
Since Paradise now is kind of raunchy all over, sidewalk-frowzy
________________________________________________and
Very littered with dingy yellow sunshades so as to duly propagate
Its very tang, a stench of wiener grease and summer anaerobia.

It is a filth disease.
Where you can acquire stuff.
Cheap, greasy stuff for rather cheap.
A satanic enterprise, an infernal non-temptation.
DON'T READ its name, don't overhear, it'll entail your own
___________________________________________damnation.

June 16, 2008

dimanche 22 juin 2008

4 Days in Manhattan - 7 Final Reconciliation

The first glimpse is always the most telling one.
It's the mystique of skimming perusal, like in
Eavesdropping. I am never as attentive as
When bound over to prick up my ears
Amidst the turmoil of unknown.
Otherwise, shameful enough, I'd be way too much
Caught by my multiple inner voices––the
Turmoil of known.

I was not devoid of a mood, I admit, but
This mood met its mold in Manhattan.
I can hardly figure how it would've met the lightsome.
Poor lightsome, they couldn't have earned a rumble seat here.
It is homeland for the sour.
It is homeland still, I see.
Yet simpering it might
Funnel the world's
Basic soreness
Jauntily into itself and so be.

June 21, 2008

dimanche 25 mai 2008

A Flawed Perception of Things

Kunitz coaxed his garden into bloom;

I'd rather jackboot mine into it, like an overly harsh dad and
Somewhat grudgingly it would bloom.
Blooming under my thumb.

In fact I haven't got a green thumb but a sprayer.
Too many greenflies. Or whiteflies or whatever.
I must have a flawed perception of things.
The one that only sees the underside of its leaves.
Discovering strange fellows over there.
And hup! once again I would whip out my killer
And here we go, Liebchen.

Poets shouldn't use chemicals
Poets should be greenhouse poets, regular Roethkes.
Poets should love every creature.
Poets should composedly await the arrival of the ladybug.
I am not a poet yet.

I am the human ladybug.

May 24, 2008

samedi 24 mai 2008

Fine Gastronomy

As long as these hungers do count
Such desultory claptrap––
I don't cook it up regardless
I do cook it up because.

A poet's urges aren't wordy ones
They are first of all worldly ones.
The world, heavy with creature
Is just enough motive for a poet.

A little less poetry
A little more pandering:
As a trade for the man poet himself
Poor poetry can take it.

May 22, 2008

vendredi 23 mai 2008

Machinery

I argue and I feel that I am caught in some kind of
_________________________________ machinery.
I am social in a moot. But I am elsewhere too.
I am basically elsewhere.

Meshing 'n meddling
Are two different things.
The machinery is never meddlesome
It can't afford to be since it merely fulfills a function.
It ignores whatever it ignores, there is possibly
No trespassing. But it sternly demands
Meshing without meddling.

Should I shut up then?

As long as you do play ball
Who should care for your soul?
The ultimate goal can do without it.
No melding mind, the ideas are
Free if only you stay in tune.
Or on tap, if you prefer.

So I go on bickering.

May 21, 2008

jeudi 22 mai 2008

Bestiarium 1 - Scuffy Old Dog

Scuffy old dog is sitting by the bowl
And munches it down
Conscientiously in a way and yet
He is too old to care.
I'm used to feed that cur for ages
I know his manners
And made up my mind ever since, choosing
Accordingly. The appropriate stuff, so to say:
He gorges whatever presented, rind, gristle and all
He only doesn't show
Too much enthusiasm while champing.

I rarely can foresee which bit'll be tackled next
None of them tempts me
And I have always been incompetent
At trust in god and canine logics.
His eating resembles a retching, properly speaking
–That garbage deserves it, as a matter of fact–
But there won't be any leftovers
And he'll even lap it clear.
Poor dog, I sort of feel guilty
But I know it wouldn't make sense
To fill that bowl with delicacies
Quality would be waste.
Quality is for beginners.
Beauty is a dish for the inexperienced.

Scuffy alter Hund

Scuffy alter Hund sitzt an seinem Napf
Und mampft es hinunter
Gewissenhaft, wenn man so will, und dennoch:
Er ist zu alt, als daß es ihm noch darauf ankäme.
Ich füttere diesen Kerl seit Urzeiten
Ich kenne seine Sitten
Und traf lange schon meine Entscheidung, wähle dementsprechend –
Die in seinem Fall geeignetste Speise gewissermaßen:
Er frißt, was immer ich ihm vorsetze, Schwarte, Knorpel, alles
Er zeigt nur eben keinen besonderen
Enthusiasmus beim Schmatzen und Herumkauen.

Ich kann selten voraussagen, welches Stück er als nächstes in Angriff nimmt
Keines von ihnen reizt mich
Aber ich war ja noch nie ein Fachmann
In Gottvertrauen und Hundelogik.
Seine Nahrungsaufnahme ähnelt eher einem Würgen als einem Fressen
– Der Fraß verdient es, im Grunde –
Es werden aber keinerlei Reste zurückbleiben
Ja, er wird seinen Napf am Ende sogar sauberlecken.
Armer Hund, ich fühle mich schuldig
Doch ich weiß, daß es keinen Sinn machen würde
Diesen Napf mit Delikatessen zu füllen
Qualität wäre Verschwendung
Qualität ist etwas für Anfänger
Schönheit ist ein Gericht für Unerfahrene.

Scuffy vieux chien

Scuffy vieux chien est assis devant son bol
En train de descendre son plat
Consciencieusement, en un sens, et pourtant
Il est bien trop vieux pour que ça lui fasse encore quelque chose.
Je le nourris, ce mâtin, depuis belle lurette
Je connais ses manières
Ma décision est longuement faite et je choisis en conséquence –
La bouffe appropriée à son cas, pour ainsi dire.
Il accepte rigoureusement tout, la couenne, le cartilage, tout
C'est seulement qu'il ne montre
Pas d'enthousiasme particulier en mâchant si rudement.

C'est rare que je puisse prévoir dans quel ordre il attaquera les morceaux
– Quant à moi, il n'y a là pas un seul qui me tenterait ;
Je n'ai jamais été, du reste, trop compétent
En matière de confiance en dieu ou logique canine.
Sa façon de manger ressemble, vue de près, à un vomissement
– Ces déchets ne méritent pas autre chose, à vrai dire –
Mais il n'y aura pas le moindre reste
Et à la fin, il le lèchera même, son bol.
Pauv' chien, je me sens coupable
Mais je sais que ce serait un non-sens
De vouloir remplir ce bol de gourmandises
Y mettre de la qualité serait du pur gaspillage.
La qualité, c'est pour les débutants.
La beauté est un plat pour novices.

June 23, 2005

mercredi 21 mai 2008

Bestiarium 2 - Evergreen, Pig and Gentleman

___"Why annoy people, why shatter
___Their frail sense of smell by useless meddling?"


Evergreen, pig and gentleman
Never shows off.
This highly learned soul is entirely self-educated.
As a pig and as an omnivore
He incorporated an ocean of stuff, an actual dunghill:
Vegetable world, animal world, the worlds old and new
The fresh ones, the sere ones, none's missing.
Even the mineral kingdom
Has no secrets for him (stones help digest!)
But he wouldn't brag about that;
He's aware he stayed a boar.

You can't help it, but taking in too much muck soils a person
One can't refine and preen oneself at one time.
Ever seen a sadhu from close up, pretty?
Wise men are always grubby urchins. This law of nature
Is one of the too many things that boar has assimilated.
It makes him prefer loneliness
But it is a mighty attraction as well.

Evergreen, Schwein und Gentleman

"Warum den Leuten auf die Nerven fallen? Warum
Durch Einmischung ihren empfindlichen Geruchssinn zerrütten?"

Evergreen, Schwein und Gentleman
Spielt sich niemals auf.
Diese hochgebildete Seele ist ein völliger Autodidakt.
Als Borstenvieh und Allesfresser
Hat er einen Haufen Zeug in sich aufgenommen
Einen regelrechten Misthaufen. Flora und Fauna
Tierwelt und Gemüsewelt, die neue und die alte
Die frische und die schon sehr welke, keine fehlt.
Selbst das Mineralreich
Hat keine Geheimnisse für ihn (Steine fördern die Verdauung).
Doch damit prahlt er nicht
Denn er weiß, er ist stets derselbe Eber. Eber grün.

Zu viel in sich hineinzufressen macht einen leider schmuddelig.
Man kann sich nicht gleichzeitig bilden und pflegen.
Hast du schon mal 'nen Sadhu von nahem gesehn, Hübsche?
Weise sind immer Schmutzfinken. Dieses Naturgesetz
Gehört zu den Dingen, die das Schwein sich einverleibt hat.
Deshalb bleibt es lieber allein.
Es ist aber auch ein gewaltiger Anziehungspunkt.

Evergreen, cochon et gentleman

"Pourquoi emmerder les gens, pourquoi mettre en péril
Leur délicat odorat par d'inutiles interventions ?"

Evergreen, cochon et gentleman
Ne la ramène jamais.
Cette âme hautement cultivée est un parfait autodidacte.
En tant que porc et omnivore
Il a intégré un vrai tas de choses, un tas de fumier.
Tout y est, le monde végétal, l'animal, le vieux monde et le neuf
Le frais, le fané, n'importe lequel.
Même le monde minéral
N'a pas de secret pour lui (les cailloux favorisent la digestion)
Mais il ne se glorifie pas pour autant
Conscient d'être resté lui-même, cent pour cent pourceau.

Y a rien a faire, mais s'engraisser, ça te salit un homme
On ne peut s'amender et rester propre en même temps.
T'as déjà vu un sâdhu de près, ma belle ?
Le sage est toujours un sagouin, Cette loi naturelle
Est une des nombreuses choses que notre verrat a assimilées.
C'est à cause de cela qu'il préfère la solitude
Mais c'est aussi une puissante source d'attraction.

June 25, 2005

mardi 20 mai 2008

Bestiarium 3 - Horseshoe

Horseshoe speedy runner
Shod to not founder.

Would his bare hoof bog him down?
__He dashes at a pace I wonder
__If over water he would founder.
And still covers firm ground.
In fact, he needs the farrier for the sound–
It's the thud and clatter that spurs him on.

Horseshoe

Horseshoe schneller Läufer
Beschlagen um nicht zu erlahmen.

Versänke denn sein nackter Huf im Grund?
Der eilt so ungestüm dahin
Der lief über Wasser ohne unterzugehn.
Und hat doch festen Boden.
Tatsächlich braucht er das Eisen für den Klang –
Es treibt ihn das eigene Dröhnen und Trampeln an.

Horseshoe

Horseshoe coureur véloce
Ferré pour ne pas s'estropier.

Est-ce que son sabot nu le planterait au sol ?
Il galope avec une fougue telle qu'il pourrait
Presque courir sur l'eau sans sombrer.
Et pourtant, c'est ici la terre ferme.
De fait, le fer lui sert pour le vacarme ;
Fracas est son seul aiguillon.

June 26, 2005

lundi 19 mai 2008

Bestiarium 4 - Itsy Bitsy vs. Tool

Itsy Bitsy animal flutter by flutter away.
Even the smallest bird is observable
One can see it coming
And while it's here
One has the time to guess why
Then follow whither it goes.
There is a thought about its thinking.
But this one miserable thing
Don't even suck blood, no motive at all
No idea wherefrom and whereto
Only one split second it tickles me
To needlessly risk its life.

How stupid I am. How long
Do I require more context
To know the big wherefore?
Itsy Bitsy merely enhances
The value of its few days.

Winzling gegen Werkzeug

Winzling winzig hergeflattert
Genauso wieder fortgeflattert.
Noch der kleinste Vogel
Läßt sich beobachten in seinem Flug
Man kann ihn kommen sehen
Und solange er da ist
Mag man Überlegungen anstellen, warum
Und dann schauen, wohin er wieder abschwirrt.
Man hat eine Vorstellung von seinen Gedanken.
Aber der Winzling, erbärmliches Tierchen –
Saugt nicht mal Blut, kein Anlaß da
Keine Ahnung, woher und wohin
Nur eine Sekunde lang kitzelt es mich
Setzt ohne Not sein Leben aufs Spiel.

Wie blöde bin ich doch. Wie lange noch
Muß ich mehr Umstände kennen
Für das große Weswegen?
Dieser Winzling steigert einzig
Den Wert seiner paar Tage.

Rikiki contre Outil

Rikiki arrivé quelque part puis allé quelque part.
Le plus petit des oiseaux est encore observable
On peut le voir venir
Et lorsqu'il est là
On a le temps de supposer pourquoi
Puis suivre la direction dans laquelle il s'envole.
On a une pensée quant à sa pensée à lui.
Mais ça, rikiki bestiole minuscule
Ne pique ne suce ne mord, pas de raison du tout
Aucune idée d'où ça vient, où ça va
Rien que de me chatouiller un instant
Risquant sa vie sans nécessité.

Que je suis bête. Pour combien de temps encore
Me faut-il davantage de contexte
Pour savoir le grand pourquoi ?
Rikiki ne fait qu'accroître
La valeur de ses quelques jours.

June 26, 2005

dimanche 18 mai 2008

Bestiarium 5 - Flighty One Thanks God

Flighty one thanks god
Has not only those remarkable flimsies
Preciously tawdry if nature allowed this
But also a thin though consistent proboscis
Uncoiled to suck the flower's jizz.

Maybe flowers are like us.
We flowers are like dogs anyway.
We are unhappy without a function.

Yet must get along without
Those knacks both trendy and utterly handy.
Our implements are numbered
And always somewhat pink in color.
We have to imagine things.

Unwavering is flower
Stanch is butterfly.

Flatterhaft Gott sei Dank

Flatterhaft Gott sei Dank
Hat nicht nur diese erstaunlichen Fadenscheinlichkeiten
Wertvoll kitschfarben, wenn das ginge in der Natur
Sondern auch ein dünnes doch konsistentes Rüsselchen
Ausgerollt, den Blumen ihren Saft abzusaugen.

Vielleicht sind Blumen wie wir.
Wir Blumen sind jedenfalls wie die Hunde.
Unglücklich ohne eine Aufgabe.

Und müssen doch ohne solch trendiges wie
Ungemein wendiges Zubehör auskommen.
Unsere Hilfsmittel sind abgezählt
Und sämtlich in Rosatönen gehalten.
Wir müssen uns Dinge vorstellen.

Unerschütterlich ist die Blume
Standhaft ist der Schmetterling.

Volage grâce à dieu

Volage grâce à dieu
N'a pas seulement ces extraordinaires transparences
Précieusement kitsch – si la nature admettait cela –
Mais aussi une trompe, toute fine mais consistante
Déroulée pour sucer le jus des fleurs.

Peut-être les fleurs sont comme nous.
Nous les fleurs sommes comme les chiens en tout cas.
Malheureux tant que sans fonction.

Et sommes pourtant obligés de nous débrouiller sans
De telles astuces, aussi chics que pratiques.
Les organes nous sont comptés
Et tous bêtement teints dans les roses.
Nous devons imaginer des choses.

Inébranlable est la fleur
Stable est le papillon.

June 28, 2005

samedi 17 mai 2008

Bestiarium 6 - Rhino Musagetes

Rhino as notoriously
Any secretive thing
Is heavy with inner life.
Shut off, packed together by the thickness of its skin
PP chain keeps it seething
Non-stop tragedies occur
A tiny fraction of them breaking through
In the form of the frenzy fits
That mark that pachyderm's temper.

Devoid of the powers of reasoning and recollection
Rhino is no elephant
Dull and chthonic
It is rather a sun in a cloudless sky.

Rhino Musagetes

Man weiß, daß das Rhinozeros
Wie alle Verschlossenen
Ein empfindliches Innenleben hat.
Abgekapselt durch die Dicke seiner Haut und verdichtet
Hält Kernfusion es stets am Kochen
Es spielen sich Tragödien ab
Von denen Fragmente in des Tieres jähem Zorn
Hinausgeschleudert werden.

Keines Verstandes und keines Gedächtnisses mächtig
Ist Rhino ungleich dem Elefanten
Dumpf und chthonisch ist es wie
Die Sonne an einem wolkenlosen Himmel.

Rhino musagète

Comme tous les grands renfermés
Rhino est bourré de vie intérieure.
Isolé et comprimé par sa peau
La fusion nucléaire le garde en ébullition
Constamment y ont lieu des tragédies
Dont une faible fraction est propulsée
Sous la forme des brusques accès de rage
Qui caractérisent ce pachyderme.

Dénué de facultés intellectuelles et sans mémoire
Rhino ne ressemble en rien à un éléphant ;
Epais et chthonien
Il est plutôt le soleil d'un ciel sans nuage.

June 30, 2005

vendredi 16 mai 2008

Bestiarium 7 - Alien Rodent

Guinea pig coming from a faraway land.
Do you know Guinea?
I show you, pig say
Jumping on the spot into that wheel at hand.
Reela down till there country belong me!
Guinea pig's reckoned the distance –6000 Miles roughly.
Gonna have a lot of wheelin, I say. –Us Guineans bold
____________________________________people!
Tread the damn wheel as many time as necessary.

Always good humored, little friend.
One should venture to follow you home.

Fremdländischer Nager

Meerschweinchen kommt aus einem fernen Land.
Kennst du Meerschweinchenland?
Ich zeig dir! verspricht es
Und springt auf der Stelle in das Rad bei der Hand.
Ich damit hinunter bis nach Hause!
Hat es ausgerechnet: 6 000 Meilen so in etwa.
Wirst viel treten müssen, sag ich. – Wir Versuchstiere ohne Angst!
Treten das Mistrad sooft wie nötig ist.

Immerzu glänzender Laune, der kleine Freund.
Man sollte ihn begleiten auf seiner Heimreise.


Rongeur venu de loin

Cochon d'Inde arrivé d'un pays bien lointain.
L'Inde, tu connais?
Moi que vais te montrer ! dit le cochon
Et saute sur-le-champ dans cette roue qu'il a sous la main.
Moi rouler jusqu'à ma maison là-bas.
Il a calculé la distance : 6 000 lieues environ.
T'auras beaucoup à pédaler, je dis. – Le cobaye ça jamais peur !
Moi, tourner la sacrée roue autant de fois que nécessaire.

Toujours d'excellente humeur, le petit ami.
On devrait l'accompagner dans son voyage.

July 1, 2005

jeudi 15 mai 2008

Bestiarium 8 - Froggy Mullover Session

What is the most froggish in a greenfrog–
Its paint? Or its leap? Or its croak? Froggy speculates.
The oyster's got hot slime and a fair chance of pearl;
The crab, its own walk and a clipper.
Elsewhere, the rose has gaudy petals, scent and thorns;
A certain serpent, potent venom and a rattle.
Cat is a slinker, and a mewer, and a mouser as well;
Rabbit, the softest fur and a lush will to spread.
Buzzing bee offers sting and sweet honey and wax.
Silently, pondering, Froggy, bemused:

If one has too many gifts–
Which is the one that makes you make it?
Knotty question, but can be resolved.

Forget the leap. Stags do it. Years do it. Even those quanta.
The green? Have a look around. There surely'd
Remain enough without me, Frog establishes.
But there'd be much less croak.
So: croaking and hiding, that's it.

Frosches Grübelstunde

Was ist das Froschigste an einem Frosch:
Die Farbe? Das Hüpfen? Das Quaken? Grünfrosch sinnt darüber nach.
Austern bedeuten prima Schleim und die Aussicht auf 'ne Perle;
Krabben, typische Gangart und Schere.
Anderswo haben die Rosen ihre Blüten, den Duft und die Dornen;
Klapperschlangen sowohl das Gift als auch die Klapper.
Katerchen wandelt auf samtweichen Pfoten, miaut und maust;
Karnickel hat das allerweichste Fell und ist wild aufs Vermehren.
Biene summt, bietet Stachel, süßen Honig und Wachs.
Grünfrosch wird echt still bei seinem Grübeln.

Wenn man zu viele Gaben hat –
Dank welcher schafft man es?
Knifflige Frage, kann aber entschieden werden.

Vergiß das Hüpfen. Hammel und Eier springen auch. Sogar die irren Quanten.
Dann das Grün? Schau dich doch bloß um! Da bleibt auch ohne mich
Garantiert genug übrig von, stellt Grünfrosch fest.
Doch es gäbe deutlich weniger Gequake.
Also: Quaken und sich verstecken – das ist es!

Séance de réflexion chez grenouille.

Qu'est-ce donc, le plus batracien dans une grenouille?
La couleur ? Le sauter ? Le coâ-coâ ? Grenouille se le demande.
L'huître, elle, a sa belle glaire et l'espoir d'une perle ;
Le crabe, quant à lui, sa démarche et des pinces.
Plus loin, la rose est toute dans ses pétales, son parfum et ses épines ;
Tel serpent a un sacré poison et la sonnette.
Minou est patte de velours, miaulement et souricier ;
Le lapin, la plus soyeuse fourrure et ce délire de multiplication.
Abeille bourdonnante offre dard, bon miel et cire.
Grenouille, silencieuse, toute abîmée dans ses pensées :

Lorsqu'on a trop de dons
Grâce auquel le fait-on ?
Question ardue, mais nullement insoluble.

Oublie le saut. Le mouton saute aussi. L'ange itou. Voire ces quanta bizarres.
La couleur verte ? Regarde un peu autour ! Même en mon absence
Il n'en manquerait point, se dit grenouille.
Or, il y aurait certes bien moins de coâ-coâ.
Ainsi : coasser et se cacher – c'est donc ça !

July 2, 2005

mercredi 14 mai 2008

Bestiarium 9 - Shirky

It's terrible, the others avoid me.
Suppose they think I'm a shark, Shirky complains.
–That's rubbish, nobody thinks so. We all know you're a
___________________________ lovely little goldfish.

But look at my caudal fin. Isn't it heterocercal?
Doesn't it look like a shark's cutting through the waves?
–You know words, boy, but you don't know your tail. You're
__________________________________ridiculous.

But I am brassy. Aren't sharks brassy too?
–You are brassy, my dear. Sharks aren't brassy in that sense.
____________________________They don't have to.
Besides, you are pretty undersized.

Could be a piranha; is dangerous too.
–Solely when in a shoal. But you swim alone.

I tell you the others shun me.
Oh, it's terrible. If they don't think I'm a shark
Why do they get so scared when I approach?
–They're maybe afraid of your questioning.

Shirky

Es ist schrecklich, die anderen schwimmen mir immer aus dem Weg.
Die denken, ich bin ein Hai, beklagt sich Shirky.
– Quatsch. Wir alle wissen, daß du ein lieber kleiner Goldfisch bist.

Aber schau doch mal meine Schwanzflosse an. Ist die nicht heterozerkal?
Sieht die nicht aus wie bei einem die Wellen durchschneidenden Hai?
– Du kennst tolle Worte, mein Junge, doch du kennst deinen Schwanz nicht.

Aber guck mal, ich kann einen ganz toten Blick haben. Haie haben auch so tote Blicke.
– Der tote Blick von einem Hai ist ein ganz anderer.
Außerdem bist du viel zu klein.

Könnte ein Piranha sein. Ist auch sehr gefährlich.
– Nur im Schwarm. Aber du bist ein Einzelschwimmer.

Ich sag dir doch, die anderen schwimmen mir aus dem Weg.
Schrecklich, wenn keiner mich für einen Hai hält
Warum meidet man mich trotzdem?
– Vermutlich wegen deiner Fragerei.

Shirky

C'est terrible, tout le monde me fuit. On me prend pour un requin.
– Qu'est-ce que tu racontes ? Personne ne pense ça.
Nous savons tous que tu es un gentil petit poisson rouge.

Mais regarde ma nageoire caudale. N'est-elle pas hétérocerque ?
Ne dirait-on pas un requin fendant les flots ?
– Tu connais de ces mots, mon garçon, mais tu ne connais pas ta queue.

Mais on m'appelle aussi un carassin. Les requins aussi sont d'effroyables carassins.
– D'effroyables carnassiers plutôt. Ça n'a rien a voir.
A part ça, t'es beaucoup, beaucoup trop petit.

Je pourrais être un piranha. Ça aussi c'est dangereux.
– Uniquement en nombre. Mais toi, tu nages seul.

C'est ce que je te dis. Les autres m'évitent.
Mais c'est terrible. S'ils ne me prennent pas pour un requin
Pourquoi me fuient-ils alors ?
– Peut-être ont-ils peur de tes questions.

July 3, 2005

mardi 13 mai 2008

Bestiarium 10 - Tick

Tick has always been a tick too sticky.
To get rid of that tick
The trick is to not nip off its nob.
If tick's thick nob gets stuck in tick-victim's thigh
It'll smart that nob
Though smartin' dicknob doesn't feel it any more.

I don't know exactly how ticks tick
I don't even know how a simple tick ticks
I only know that ticks stick.
Specially those whose nobs are nipped off.

If I should be a tick
I'd prefer to be a tick with its nob on
Even though it mightn't be that smart.

Zecke

Der Zweck einer Zecke ist das Zwicken.
Um sie loszuwerden, darf man ihr am Nacken
Keinesfalls den Zeckenkopf ruckzuck abzwacken
Denn bleibt der Kopf in Opfers Backen stecken
Dann beißt er wie ein dicker Pfropf im Speck
Obwohl er wohl nicht mehr beißen tut die Zeck.

Ich weiß nicht genau, was Zecken bezwecken
Wenn sie an einem stecken
Ich weiß nur, daß sie zwicken
Vor allem, wenn sie nur noch aus dem Kopf bestehn.

Sollte ich dereinst als Zecke auferstehn
Dann doch lieber nicht als zopflose, kecke
Kopflose Zecke.
Tique

Le tic d'une tique c'est coller.
Pour s'en débarrasser pour de bon
Faut pas en détacher la tête
Car si tête de tique reste, attachée
Cette tête fera bien du mal
Bien que je crois qu'elle n'aura plus mal à la tête la tique.

Je ne connais pas au juste l'éthique des tiques
Et encore moins leur tactique
Je sais uniquement que les tiques ont ce tic de coller
Surtout celles à la tête détachée.

Si je devais être tique
Je préférerais être tique à tête
Qu'étêtée, détraquée.

July 3, 2005

lundi 12 mai 2008

Bestiarium 11 - Penguins

Penguins are like other animals. Penguins do freeze.
To warm up, penguins got to pack together
Which is excellent in regard to different aspects.
There are colder and there are warmer specimens.
The most sought-after are those with a cold for they are
___________________________________warmer.
The most beloved one is the most feverish, which is a true
___________________________________blessing.

Penguins are called emperors or kings, but are democrats in
______________________________________fact.
The best place is the hub of the revolving penguin pack.
Losers, who stay at the margins, make up for it by quicker
___________________________________rotation.
The center is warmer, but otherwise, there is moving
_________________________________democracy.
Anyplace there is pretty smooth basking in the cluster
For extreme chill always allows social stratification, but
___________________________ hardly ever tyranny.

Pinguine

Pinguine sind wie die anderen Tiere. Pinguine frieren auch.
Zum Wärmen rücken Pinguine zusammen
Was unter verschiedenen Aspekten zu begrüßen ist.
Es gibt wärmere und es gibt kältere Pinguine.
Die gesuchtesten sind die erkälteten, denn die geben mehr Wärme ab.
Der beliebteste ist der fiebrigste Pinguin, was ein wahrer Segen ist!

Pinguine heißen Kaiser oder König, sind tatsächlich aber Demokraten.
Der beste Platz ist der Mittelpunkt der sich drehenden Pinguintruppe.
Verlierer, die am Rande, machen den Nachteil wett durch schnellere Rotation.
Das Zentrum ist wärmer, es handelt sich ansonsten aber um bewegte Demokratie
Wo man sich überall im Stapel wohlig sonnt.
Denn extreme Kälte erlaubt zwar stets soziale Schichtung, jedoch keine rechte Tyrannei.

Les manchots

Les manchots sont comme les autres animaux. Les manchots aussi ont froid.
Pour se réchauffer, les manchots se serrent les uns contre les autres
Ce qui est excellent sous différents aspects.
Il y a des manchots plus chauds et des manchots plus froids.
Les plus recherchés sont ceux qui ont attrapé froid ; ils donnent plus chaud.
Le plus aimé est le manchot le plus fiévreux, ce qui est une vraie bénédiction.

Les manchots s'appellent empereur ou royal. En fait, ce sont des démocrates.
La meilleure place est au centre du troupeau en rotation.
Les perdants, ceux sur les bords, se rattrapent en tournant plus vite.
Le milieu est plus chaud, mais il s'agit là, au demeurant, d'une démocratie en mouvement
Où l'on se prélasse partout méchamment dans la foule
Le froid extrême permettant toujours la stratification sociale, mais pas vraiment la tyrannie.

July 6, 2005

dimanche 11 mai 2008

Bestiarium 12 - Frisky Billy

Billy is vermin
Briskly squirming
He lives in a lump of meat.
It's frisky Billy and his host
That keep it throbbing, let it fizz
The whole rotten clot
Flourishes like the garden of bliss.

Billy didn't have to discover that cockaigne
Vermin are born in it.
Even a fin whale bumping into a bank of krill
Can't be that happy slopping through, there's mainly water,
______________________________________still.
A herring eater in a herring school is trapped in a way
Unable to make up his mind where to start. There are too
_____________________________________many.
But Billy is as lucky as a wood worm in a log.
Only a grub can appreciate in full, it grubs in its birthplace.
We move out of places, turn our heads away, driven by
____________________________________disgust.
No windfall that wouldn't smell moldy
No fluke without a catch.
There is a fee determined
Not to be a vermin.

Der muntere Billy

Billy, der Gewürm ist
Krümmt sich stürmisch
lebt in einem dicken Brocken Fleisch
Das immer noch pocht, und innerlich kocht
Dank ihm, dem muntern Billy und Genossen
Der Fetzen blüht regelrecht auf
Wie ein Garten der Lüste, sommerlich aufgesprossen.

Billy mußte das Schlaraffenland nicht selber finden
Gewürm wird darin geboren.
Selbst ein Finnwal, der in eine Krillwolke fährt
Ist nicht so glücklich beim Durchfressen, es bleibt alles etwas wäßrig.
Der Heringsfresser geht in den Heringsschwarm wie in eine Falle:
Er weiß gar nicht, wo er anfangen soll.
Doch Billy ist gebenedeit wie der Holzwurm im Scheit
Nur Geziefer ist vollauf zufrieden, es ziefert am Geburtsort.
Wir ziehen um, wenden uns angeekelt ab.
Kein Fallobst, das nicht leicht schimmlig schmeckt
Keine Angel ohne Haken, ohne Schlamassel auch kein Massel
Es kostet einen Preis
Mehr zu sein als nur Geschmeiß.

Billy la vermine

Billy la vermine
Se tortille, s'embobine
Vit dans un énorme morceau de barbaque
Que lui et sa clique à têtes à claques
Gardent pantelant
Bout fleuri, palpitant
Comme le jardin des délices.

Son pays de cocagne, Billy l'avait tout trouvé :
Cuillère dorée dans le trou, l'asticot naît dedans.
Même le rorqual tombant pile sur un banc de krills
Est loin d'être aussi heureux ; le festin reste trop aqueux.
Même le boustifailleur des harengs se sent piégé dans la nuée
Ne sachant par où commencer.
Mais Billy, lui, est comme le ver à bois dans sa bûche.
Y a que l'asticot pour nager dans la joie, lui asticote en lieu natal.
Nous, il faut déménager, il faut détourner la tête, écœurés.
Pas de fruit tombé de l'arbre qui ne sente déjà le blet
Pas de veine sans hic, pas d'aubaine sans truc
C'est là le petit prix, in fine
De ne pas être vermine.

July 7, 2005